Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent, selon la formule consacrée, et à cet égard, la belle promesse de campagne de Barack Obama, alors auréolé du mythe de l’homme du renouveau, de fermer Guantanamo, sonne aujourd’hui comme une cruelle désillusion aux oreilles de ceux qui y ont cru dur comme fer.
Dans cet enfer pénitentiaire, aux confins méridionaux de Cuba, où les emprisonnements illimités sont la règle, une grève de la faim entamée par les détenus, il y a trois mois, a surgi pour briser la quiétude du règne de l’arbitraire et en dénoncer la cruauté et l’impunité.
Près de 130 prisonniers sur une population carcérale de 166 hommes ont choisi, depuis le 6 février, de se mutiner avec l’arme des sans armes, un chiffre en constante augmentation, alors que seulement 9 grévistes étaient recensés le 11 mars dernier.
L’état des lieux officiel fait état de 20 grévistes alimentés par des tubes reliés directement à l’estomac par la cloison nasale, selon le lieutenant-colonel Samuel House, cinq étant toujours hospitalisés mais sans être en «danger de mort», ainsi que l’a précisé le porte-parole, dans un communiqué.
Face à ce refus massif de s’alimenter pour contester l’illégalité et l'inhumanité de la détention militaire, sans inculpation et sans procès, qui perdure depuis 11 ans, au nom de la lutte anti-terroriste, la Maison Blanche a remis au goût du jour la promesse d’Obama de fermer cette base navale tristement célèbre, en réaffirmant son « engagement » dans ce sens.
Seulement, qui pourra croire à cette promesse réactualisée, qui s’est volatilisée à l’air libre le jour où Barack Obama s’est installé dans le bureau ovale, alors même que le Congrès américain a voté et renouvelé une loi afin qu’elle ne se matérialise jamais et que Guantanamo reste une tache indélébile sur la bannière étoilée ?
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