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Charlie Hebdo : la faute à qui ?

L’incendie qui a touché les locaux de Charlie Hebdo dans la nuit de mercredi 2 novembre doit être condamné. Pour exprimer sa désapprobation sur la ligne éditoriale d’un journal, aussi minable soit-il, l’usage de la violence n’est ni justifiable, ni explicable.

L’exaspération d’une grande partie des musulmans de France est légitime. Cible répétée d’actes islamophobes en tout genre, ils ont cette fâcheuse impression de subir un racisme latent. Un racisme diffus doublé parfois d’un racisme d’Etat. La posture islamophobe sous couvert de laïcité est aujourd’hui le nouvel horizon de ceux qui, en panne de projets sociaux, ont trouvé la recette pour exister : la stigmatisation du musulman, de l’islam et de l’étranger.

Absents du jeu médiatique et invisibles sur la scène politique, ceux-ci cumulent un troisième défaut : leurs « représentants » habités par des réflexes coloniaux sont loin de leurs préoccupations. Certainement trop occupés à servir les intérêts des consulats étrangers ou du ministère de l’Intérieur, leur autorité de tutelle.

Cette situation doit naturellement nous interpeller. Car les premières victimes de cette islamophobie en sont également les premiers responsables. Par notre mutisme, notre incapacité à susciter des plateformes de solidarité au sein de la communauté et notre carence dans la lecture des enjeux politiques et médiatiques, nous voilà à la merci de n’importe quel imposteur. Notre extrême susceptibilité se transforme en colère puérile quand la situation mériterait recul, perspicacité et hauteur de vue.

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Devant une énième provocation, l’heure est plutôt à la sagesse et à l’action réfléchie. Le pire serait de donner à des charlatans l’occasion de profiter de notre emballement pour se refaire une santé financière et médiatique. Il faut faire le contraire : déjouer les pièges de la distraction stratégique et de l’instrumentalisation outrancière. Rester maître de son agenda, calme et déterminé. Persister dans son engagement au service de son message, demeurer des éléments de transformation sociale et porter le sens du témoignage.

Etre spirituellement forts pour être politiquement intelligents. Et rester fidèles à cette exhortation coranique : « Les serviteurs du Tout Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur terre, qui, lorsque les ignorants s’adressent à eux, disent : “Paix“ – qui passent les nuits prosternés et debout devant leur Seigneur ».

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