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Une supérette de Colombes, qualifiée de “communautariste”, menacée d’expulsion par la mairie

Marquée au fer rouge du « communautarisme » et menacée par l’épée de Damoclès de l’expulsion, au pays où les supermarchés Cacher n’émeuvent nullement la bien-pensance hexagonale, la supérette Good Price de Colombes (Hauts-de-Seine), agréable et accueillante, qui a ouvert ses portes en 2015 en plein cœur d’un quartier populaire, appréhende de devoir baisser le rideau sous la forte pression locale, notamment municipale.                                                                                                            

Dans ses rayons bien achalandés et rangés avec soin, point d’alcool, ni de porc, mais en revanche de la viande halal et des tapis de prières, autant dire deux produits qui fâchent jusqu’à s’attirer les foudres institutionnelles, et au premier chef de Nicole Goueta, la maire LR, assistée dans son entreprise de diabolisation par Olivier Virol, le directeur général de Colombes Habitat Public (CHP), l’entité qui possède les locaux.

Alors que les QG politiques profitent de la trêve aoûtienne pour fourbir leurs arguments électoralistes à l’approche de la campagne pour la présidentielle, il y a fort à parier que le magasin dirigé par Soulemane Yalcin fasse les frais de ces sombres calculs politiciens dont ce n’est là, hélas, que les prémices… Et peu importe si ce deux poids deux mesures, criant et désastreux, agrandit le gouffre de la division, l’essentiel étant de rester accroché à sa petite baronnie locale comme une huître à son rocher !

Selon le Parisien qui a rapporté l’affaire, « Alerté par des habitants, le bailleur social municipal a déposé un recours devant le tribunal de Nanterre afin d’obtenir la résiliation du bail qui court jusqu’en 2019 ». « Originellement, c’était un Franprix qui vendait de tout », se justifie Olivier Virol, en dissimulant mal de basses manœuvres qui poussent la démagogie jusqu’à vouloir fermer un magasin parfaitement intégré dans le tissu local, qui cible la clientèle du quartier où il est implanté, dans toute sa diversité, en se démarquant par quelques articles qui en font sa spécificité. La belle affaire ! Ou plutôt une belle affaire qui marche un peu trop bien…

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Dans une France minée par un chômage endémique, la mairie de Colombes, dans son infinie clairvoyance, préfère crier haro sur une supérette de quartier florissante plutôt que de se féliciter de son succès, oubliant hâtivement les raisons qui conduisirent le précédent magasin à fermer ses portes : l’absence de clients, juste un détail !!

« Nous aussi, nous avons fait appel à un huissier et à un avocat pour faire valoir nos droits », a indiqué Soulemane Yalcin, en réfutant le qualificatif très connoté de « communautaire » accolé à son magasin. « Je fais du commerce, je regarde autour de moi et je cible ce qui peut s’y vendre. Le bail prévoit alimentation générale et activités connexes. Tout dépend de la façon dont on interprète les activités connexes », a-t-il insisté.

Quant aux habitants de Colombes, ils sont tiraillés par des avis contradictoires, les uns, chauffés à blanc, s’enflammant contre la supérette « communautariste » , sensibles aux sirènes de l’islamophobie institutionnalisée, tandis que les autres déplorent vivement le sort réservé à cette épicerie de proximité qui a le grand mérite de rendre service à tout le monde, sans exclusive.

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