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Un reportage un peu spécial pour un envoyé spécial

Le contexte

Ce jeudi 12 février 2004 France 2 diffusera, dans le cadre de son émission Envoyé Spécial, un reportage sur les musulmans de la ville de Trappes. Ce reportage est, pour l’Union des Musulmans de Trappes, une nouvelle tentative de démontrer qu’il existe des journalistes objectifs et professionnels et que les musulmans se doivent de parler de ce qu’ils vivent tous les jours, de leurs expériences de citoyens et de leurs problèmes au quotidien.

Pourquoi faire un tel reportage ?

Il aura fallut quelques semaines pour que les responsables de l’UMT acceptent ce reportage et ceci en raison d’une certaine campagne médiatique mensongère dont était victime l’UMT à cette époque. Pour cela, le grand reporter Frédéric Brunnquell nous avait garanti que son reportage ne subirait aucun autre montage et nous avait promis un courrier stipulant que nous devions visionner la cassette avant sa diffusion. L’objectif était simple : que le journaliste montre la réalité du terrain sans complaisance aucune. Qu’il montre les peurs, les craintes et les espoirs des habitants face à des comportements étrangers à leur vécu. Pour cela, les portes lui ont été ouvertes et il a pu se rendre compte des difficultés que vivent les musulmans de la ville de Trappes ainsi que de l’animosité dont ils sont victimes. J’ai également pris le temps, dans un souci de transparence, d’honnêteté et d’objectivité, de lui montrer les difficultés de compréhension de l’islam par certains de ses pratiquants. Nous avions un contact téléphonique régulier où il m’exprimait l’avancement de son reportage. Il m’a par exemple exprimé un jour son étonnement devant l’hystérie de certains Trappistes face à la construction de la nouvelle mosquée. Il m’a également fait part d’un sentiment général des habitants de Trappes qu’il a interviewé et qui consistait à dire « mais laissez donc ces gens (les musulmans) vivre en paix, arrêtez donc de les harceler ainsi ».

Une honnêteté intellectuelle démontrée

Le 11 octobre 2003 l’UMT organisait la cérémonie officielle de la pose de la première du CISQY, le Centre Islamique de Trappes / St Quentin en Yvelines. Cette cérémonie fut chargée d’émotion et de symboles forts pour les milliers de musulmans de la ville de Trappes. Ce fut pour moi l’occasion de rencontrer pour la première fois Frédéric Brunnquell que j’avais invité (il nous a remercié pour cette invitation par un courrier officiel de son agence CAPA) en lui demandant de ne pas filmer pour cette cérémonie, le temps, comme pour le petit prince, de faire connaissance et s’apprivoiser l’un l’autre. La caméra de l’émission « Islam » sur France 2, était là pour réaliser un documentaire. Plusieurs journalistes de la presse écrite locale étaient également invités. A la fin de la cérémonie, Frédéric Brunnquell me dit qu’il est dommage qu’il n’ai pas pu filmer, qu’il voulait sans cesse sortir sa caméra pour filmer ce que ses yeux voyaient, que c’est exactement ce qu’il voulait montrer, qu’il y avait ici « tout ce qu’il fallait, de la joie, de la chaleur humaine ». Suite à cette cérémonie, le journal « Le Parisien » nous a consacré trois articles dont deux totalement mensongers (Le Parisien n’était pas invité à la cérémonie mais j’ai tout de même accepté de laisser sa journaliste, qui avait essayé de se glisser subrepticement, faire son papier) en disant en particulier que France 2 avait été interdite de tournage. Il se trouve que France 2 a consacré l’entièreté de son émission religieuse du dimanche matin (octobre 2003) à cette cérémonie officielle. Les journalistes de l’émission religieuse de France 2 ainsi que Frédéric Brunnquell ont contacté le journal « Le Parisien » pour exprimer leur sentiment face à ce tissu de mensonges et ils me l’ont fait savoir. Le 21 novembre 2003, étant en déplacement professionnel à l’étranger et ne pouvant donc être présent, comme à mon habitude, à la fête de l’Aïd el Fitr 1424, j’ai appelé Frédéric Brunnquell (à qui j’avais donné rendez-vous pour une séance d’interview ce jour là) depuis l’aéroport pour le rassurer sur ma volonté de voir son reportage bien se dérouler en lui disant que je lui ouvrirais les portes de la fête de l’Aïd. Il m’en a remercié par un SMS.

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Le 08 décembre 2003, le journal « l’Humanité » a consacré trois pages (avec sa une) à l’UMT (sans nous avoir parlé) en des propos dignes de tout ce que l’on peut entendre ou lire sur l’islam et les musulmans par les médias habituels (nous avions annoncé notre hostilité aux 72 années du règne communiste dans la ville de Trappes et ce règne s’est achevé lors des élections municipales de mars 2001). Frédéric Brunnquell m’a contacté pour m’exprimer, encore une fois, son indignation face à ce genre d’article. Nous étions donc apparemment face à un journaliste soucieux d’objectivité et qui ne désirait pas tomber dans le sensationnel et encore moins dans le médiocre. Je n’ai relaté ici que les évènements majeurs que ma mémoire aura bien voulu garder.

Conclusion

Au moment où j’écris ces lignes, le reportage est en cours de montage (Frédéric Brunnquell m’ayant envoyé un email pour me dire que le montage serait terminé le jeudi 12/02/04, jour de sa diffusion). Néanmoins, les premiers échos que j’ai reçus de ce reportage (avant sa diffusion donc) sont plutôt alarmants. On entend parler de « la montée de l’islamisme à Trappes » et d’autres choses de ce genre. Frédéric Brunnquell m’a contacté pour m’assurer que le reportage était bien fidèle au contrat moral que nous avions dès le départ, et qu’il montrerait bien la réalité du terrain sans complaisance aucune. Nous verrons donc jeudi soir l’œil de ce grand reporter après qu’il ait eu toutes les portes ouvertes pour faire son travail et bénéficié de l’hospitalité et de l’amitié des trappistes musulmans.

Je reste persuadé que malgré toutes les campagnes médiatiques et intellectuelles à l’encontre de l’islam (et non des musulmans car ils n’intéressent personne en réalité, l’objectif étant ailleurs), les valeurs universelles de respect, d’égalité, de fraternité, d’amour, de liberté et de justice sociale véhiculées par l’islam seront tôt ou tard connues de toutes les françaises et de tous les français. La raison en est simple, elle est que nous n’avons rien à cacher, que nous ne militons ni pour un siège ni pour un salaire ni pour une notoriété et que nous apportons des solutions nouvelles aux maux de notre société. Puisse Dieu nous faire miséricorde et accepter nos œuvres qui ne sont réalisées que dans le but de Lui plaire.

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