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Réponse de Youssef Seddik à l’article d’Abdelillah Benarafa

Je me dois de réagir maintenant à des propos irresponsables qui fantasment sur ma pensée et mes recherches à partir d’articles glanés ça et là dans les médias. Je trouve qu’il est très dangereux dans un site consultable, en principe, par tous les miens, qu’on me jette en pâture à cette majorité silencieuse des musulmans, qui vivent aujourd’hui les conséquences de cette offensive planétaire contre notre culture, nos symboles, et notre spiritualité, dimensions auxquelles je suis profondément attaché et que je défendrais par tous les moyens intellectuels en ma compétence. Monsieur Benarafa, partant d’une intervention libre de ma part dans un dossier sur les trois monothéismes publiée dans le magazine français « Le nouvel Observateur », me prend à partie comme si je jouais à l’intérieur d’ une stratégie concertée opposée à l’Islam. Il conclut même en confondant ma pensée avec celle d’un Daniel Sibony, dont je combats précisément la haine qu’il affiche à l’égard des Arabes et des Musulmans. Je ne rentre pas dans les détails de ce que cet article confus expose contre moi. Je dirais seulement à vos lecteurs qu’ils ne prennent pas pour argent comptant la parole de ces polémistes dénigrant des penseurs et chercheurs qui peinent des années durant à élaborer une oeuvre. Et je tiens à rassurer ces lecteurs, seulement en dénonçant des inexactitudes et des inventions, que Monsieur Benarafa a inscrit dans son article comme autant de certitudes :

  1. Dans un glissement d’un faux-argument à un autre, Monsieur Benarafa conclut que je n’ai jamais ouvert le Coran. Depuis 1967 au moins, date à laquelle j’ai présenté mon troisième cycle sur Spinoza et Avicenne (Ibn Sina), c’est en chercheur universitaire qu’une lecture minutieuse du Coran n ’a cessé d’être mon premier outil de travail. Du reste, mon vénéré et regretté père a achevé de nous apprendre le Coran, en entier, mon frère aîné et moi, à l’age de onze ans.
  2. Je n’ai jamais douté de la dimension extraordinaire de la révélation coranique. J’en démontre même, tout au long de mon oeuvre, le bien-fondé en attestant à même le Coran cette ligne continue du révélé indémontrable, faisant partie de l’énigme (Ghayb) qui fait que le Divin investit par sa révélation le tout de Sa Création, depuis une abeille (Wa awhayna ila an-nahli. Et à l’abeille Nous avons révélé) jusqu’au prophète.
  3. La seule chose qui peut dérouter et déranger la masse des ignorants (Al- ’amma), surtout quand ils prétendent controverser avec les savants, c’est mon attitude à l’égard de tous les corpus traditionnels (exégèse, Sira (Sainte biographie du prophète) et toutes les œuvres de jurisprudence). Je ne peux accorder à ces œuvres de la Tradition de gérer le sens de la parole coranique jusqu’à supplanter la force et l’énergétique du Coran pour leurs substituer des interprétations idéologiques liées à des époques données, des intérêts politiques datés, etc. C’est cela que je revendique, une primauté absolue de cette seule « archive » sûre en notre possession qu’est le Coran.

Maintenant que nous vivons une époque particulièrement féroce envers nos valeurs, nos symboles, et notre culture en général, il est recommandé à nous tous de ne pas disséminer nos forces dans de vaines attaques contre ceux qui sont censées être les nôtres, dans l’absurde espoir d’être au premier rang d ’une guerre défensive pour l’Islam. Apprenons que l’Islam a moins besoin de soldats, croupions ou « bidasses » que d’intelligence et de savoir.

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Pour plus d’informations :

Le dossier du nouvelobs :
http://www.nouvelobs.com/articles/p2042/index2.html

L’article de Youssef Seddick
http://www.nouvelobs.com/dossiers/p2042_43/a228611.html

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