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Qu’est donc allé chercher Sarkozy en Egypte ?

 

Première hypothèse  : s’assurer que « la tenue vestimentaire » -couvrant notamment les cheveux- adoptée par nombre de musulmanes, était bien une prescription de l’Islam ? Effectivement Tantaoui est compétent pour le confirmer, c’est ce qu’il a fait d’ailleurs. Que de kérosène et autres substances liquides gaspillés, à nos frais, pour ramener une info déjà disponible et au surplus qui aurait pu être redonnée par téléphone ou par mail.

 

 

Deuxième hypothèse : rallier à la position actuelle du gouvernement français sur ce sujet une sommité de l’Islam ? pour confondre les musulmans hexagonaux récalcitrants ?

Pourquoi pas, mais notre Cheikh – je parle de Tantaoui bien sûr !- est-il compétent pour ce genre de choses ? Rien n’est moins sûr.

D’abord, on peut douter sérieusement de l’impact de l’avis d’un savant musulman sur des citoyens imprégnés de démocratie, pour ne pas dire du refus de toute forme d’autoritarisme dans la gestion d’une question collective. Des français quoi ! Ensuite la pluralité des sensibilités présentes dans la composante musulmane française interdit à quiconque, ou qu’il soit, de donner des avis recevables par la totalité des musulmans de France. Et puis c’est bien la représentation nationale, en France, qui produit la loi, et non les discussions -si intéressantes soient-elles- échangées au détour d’un voyage officiel. Si Sarkozy ne l’ignore pas, qu’espérait-il alors ? Je ne trouve même plus d’hypothétique réponse…

Ce qui est sûr, c’est que notre Cheikh peut certainement rappeler que les musulmans lorsqu’ils sont soumis à la contrainte, sont exonérés des obligations habituelles d’un contexte « normal ». Certes mais Nicolas Sarkozy ne peut pas transformer, à grand renforts d’avis religieux, la France en ce qu’elle n’est pas : un régime autoritaire et impérial du 2ème siècle !

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Comment donc les propos de Tantaoui pourraient -ils apporter quelque gage à l’action du gouvernement LAIQUE, DEMOCRATIQUE ET SOCIAL de ce territoire si lointain vu d’Egypte.

« Je remercie le grand imam d’Al Azhar d’avoir déclaré que, dans un Etat laïc et non musulman, c’est le devoir de chacun de respecter la loi » a cru bon d’ajouter notre ministre de l’Intérieur ( intérieur étant pris ici dans sa signification extensive, c-à-d qui dépasse les bornes). Reconnaissance obséquieuse là encore pour pas grand chose. Ou coquetterie de langage pour noyer la baleine que s’est fixé pour proie notre ministre des cultes.

A quoi bon poursuivre l’examen rigoureux de ce nouvel épisode d’une série qui n’a que trop duré et qui va finir par lasser les plus abrutis d’entre nous ?

L’observation de la bêtise en action a certes un coté divertissant. Dans notre situation, pour qui est responsable, elle prend une tournure préoccupante. Qu’est-ce qu’il leur prend à nos dirigeants ?

Lever le voile sur l’indigence de leur vision et de leur gouvernance ne suffit plus ? Voudraient-ils nous démontrer qu’ils peuvent, persévérant dans le non sens et dans leur strip-tease obscène, tenir la dragée haute au plus stupide d’entre nous ? au plus fou !??

Car le plus désarmant dans cette histoire est que le malaise qui va nous gagner tous, à terme, n’est pas celui qu’on pense. Comment, avec la plus grande charité possible, continuer à taire l’énormité des postures de nos responsables politiques ?

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