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L’ONU instaure une Journée de commémoration du génocide de Srebrenica, au grand dam des Serbes

A l’approche du trentième anniversaire, en 2025, de l’effroyable massacre génocidaire commis à nos portes, du 7 au 16 juillet 1995, contre 8 000 musulmans bosniaques, la ville martyre de Srebrenica se rappelle utilement et salutairement à nos mémoires, grâce à la résolution que vient d’adopter l’ONU.

Cette résolution élaborée par l’Allemagne et le Rwanda, deux pays marqués par deux génocides contemporains, qui a recueilli 84 votes pour, 19 votes contre et 68 abstentions, et s’est aussitôt attirée les foudres des Serbes, a proclamé le 11 juillet « Journée internationale de réflexion et de commémoration du génocide commis à Srebrenica en 1995 ».

Ce vote est « pour les survivants, encore une preuve que nous ne sommes pas seuls dans notre mission pour préserver la vérité », a réagi auprès de l’AFP Almasa Salihovic, porte-parole du Centre mémorial de la ville. 

« Nous devons envoyer ce message que nous pouvons vivre ensemble, mais nous devons parfois accepter les côtés les plus amers de l’Histoire, à savoir qu’un génocide a été commis au nom d’un peuple contre un autre peuple. Il faut accepter ça pour que cette société puisse guérir », a-t-elle insisté de manière vibrante, tandis que l’ambassadrice allemande, Ante Leendertse, soulignait le rôle crucial de l’ONU pour empêcher les tragiques hoquets de l’Histoire. « Cette résolution cherche à encourager la réconciliation, aujourd’hui et pour l’avenir », s’est-elle félicitée.

Autre son de cloche en Serbie, où la colère noire prédomine jusqu’au sommet de l’Etat, depuis ce jeudi 23 mai 2024 qui grave dans le marbre de l’Histoire le devoir de mémoire du génocide de Srebrenica.

Si le président serbe, Aleksandar Vucic, qui avait fait le déplacement à New York, fustige une résolution « hautement politique », regrettant amèrement qu’elle puisse « ouvrir de vieilles blessures et provoquer des ravages politiques, pas seulement dans notre région, mais aussi ici à l’ONU», tout en assurant toutefois qu’il rend hommage à « toutes les victimes des conflits en Bosnie, Serbes et Bosniaques », la fureur inextinguible l’emporte chez Milorad Dodik, le chef des Serbes de Bosnie.

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« Il n’y a pas eu de génocide ! », ne cesse-t-il de marteler à toutes les tribunes, fou de rage, avant de donner un coup de semonce fracassant : « Nous vous disons tout de suite que nous ne l’accepterons pas. Ce ne sera pas inclus dans les programmes scolaires et nous ne commémorerons pas le 11 juillet ».

A l’approche de la douloureuse trentième commémoration du retour de l’hydre de la barbarie en Europe, sur un Vieux Continent qui, présomptueusement, croyait avoir éradiqué l’engeance du mal en son sein, souvenons-nous, chaque 11 juillet, de la ville cruellement meurtrie de Srebrenica, de son long cortège de familles musulmanes terrorisées et démembrées, et de ses 8 000 martyrs de 7 à 77 ans – maris, pères, fils, neveux, cousins, oncles, grands-pères…- qui furent brutalement arrachés à leurs proches pour être emprisonnés, torturés, avant d’être menés à la mort comme du bétail, froidement exécutés, puis jetés et ensevelis dans des charniers.



Pour ne jamais oublier le génocide de Srebrenica :

  • la première vidéo montre la grande Marche annuelle de la Paix qui a rassemblé, en juillet 2023, plus de 4 000 personnes en Bosnie-Herzégovine, dont de nombreux musulmans. Parmi eux figuraient des rescapés de l’horreur ;
  • la deuxième retrace l’horreur d’un massacre de masse perpétré méthodiquement par les bouchers serbes, dont les plus tristement célèbres furent Ratko Mladic et Radovan Karadzic, et nous fait pénétrer dans l’enceinte du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), où certains témoignages déchirants sont accablants pour la communauté internationale.

Pour rappel : Le TPIY a été institué le 25 mai 1993 par la résolution 827 du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations unies, afin de poursuivre et de juger les personnes s’étant rendues coupables de violations graves du droit international humanitaire sur le territoire de l’ex-Yougoslavie, à compter du 1er janvier 1991.

Un tribunal dont les juges n’ont pas craint de qualifier les crimes planifiés contre 8 000 musulmans bosniaques par la seule désignation appropriée à leur monstruosité : un génocide.

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