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Montbéliard attend Claude Guéant

À l’heure où j’écris ces lignes : Claude Guéant, (un tout petit peu) moins prompt que lorsqu’il s’est agi, la semaine dernière, d’aller se serrer quelques doigts (entre républicains) avec Philippe Charb [1], directeur de Charlie Hebdo, n’est pas (encore) arrivé devant la mosquée de Montbéliard, qui vient d’être (partiellement) incendiée, pour y dénoncer un attentat

À l’heure où j’écris ces lignes : Nicolas Demorand n’a pas (encore) proposé aux musulman(e)s qui fréquentent cette mosquée (et qui sont pour l’instant un peu seul(e)s à déplorer son incendie) de les accueillir à Libération, nattendant qu’ils trouvent un endroit sûr (et que Claude Guéant leur délègue une protection).

À l’heure où j’écris ces lignes : ni Christophe Barbier, ni Franz-Olivier Giesbert, ni Marine Le Pen, ni Denis Olivennes, ni Ivan Rioufol, ni Yves Thréard (ni d’ailleurs aucun(e) des réputés défenseurs des libertés qui se sont portés la semaine dernière au secours de Charlie Hebdo) n’ont (encore) fait de fiévreux billets pour dire leur indignation après l’incendie de la mosquée de Montbéliard.

À l’heure où j’écris ces lignes : aucune manifestation de soutien à la mosquée de Montbéliard n’a encore été organisée, après l’incendie de la mosquée de Montbéliard.

À l’heure où j’écris ces lignes : force est de constater que l’incendie de la mosquée de Montbéliard, loin de faire la une, mobilise beauuuuucoup moins nos éditocrates (et leur régime de compagnie) que celui, la semaine dernière, de Charlie Hebdo, et ça pourrait presque – presque – donner l’impression que leur émotivité est d’une géométrie qui varie grandement, d’un incendie à l’autre, un peu, tu sais, comme s’ils n’en avaient au fond rien à foutre, qu’une mosquée brûle, tendez, mâme Dupont, Jean Daniel nous a doctement expliqué qu’on tomberait sous peu sur un minaret par kilomètre, dans ce pays, alors un de plus, un de moins, hein ?

(On va pas non plus s’emmerder à les compter alors même qu’on sait pas si dans moins de six ans Ennahda nous maltraitera pas,
hein ?)

Mais je ne doute pas, quant à moi, que leur indignation sera, dans les heures à venir, à la mesure de celle dont ils ont témoigné la semaine dernière après l’incendie des locaux de Charlie Hebdo – c’est juste qu’ils prennent leur élan, là, et d’aill…

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Non : je n’ose y croire.

Note :

[1] En vrai, le gars se prénomme Stéphane, mais, je sais pas pourquoi, j’ai toujours envie de l’appeler Philippe.

Politis

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