A QUI LA FAUTE ?
Ma lettre s’adresse à Monsieur Nicolas SARKOSY, homme politique, homme public et non au Ministre de l’intérieur.
K.O technique pour l’ensemble de vos « adversaires » d’un jour, lors de votre match « 100 minutes pour convaincre », bravo Monsieur SARKOSY, le training ça marche.
A telle enseigne que vous teniez difficilement en place sur le fauteuil sur lequel vous étiez assis (le corps en avant, les pieds trépignant d’impatience, prêt à bondir même sur une ombre…)
Un spécialiste de la communication y décèlerait certainement là quelques traces « de dopage ou surtraining » dues à l’intensité des efforts consentis pour préparer cette émission, mais passons.
Maxime Le Forestier chantait, il y a quelques années à qui la faute ?
Eh bien je vous le demande, Monsieur SARKOSY : A QUI LA FAUTE ?
Vous adressant à Monsieur Tariq RAMADAN : « …je n’ai pas aimé votre article, je vous le dis en face, votre article n’était pas une maladresse, c’était une faute et lorsque l’on commet une faute on s’excuse… »
Vous condamnez Monsieur RAMADAN, alors qu’aucune plainte n’a été jusqu’à lors déposée à son encontre et qu’une décision de justice conséquente ne soit rendue.
Autrement dit, Monsieur SARKOSY, vous vous arrogez le droit d’être juge et partie, curieuse conception du droit pour un juriste.
Par ailleurs, pour qui connaît Tariq RAMADAN et ils sont nombreux à l’avoir lu ou écouté, jamais la moindre allusion ou once de racisme voire d’antisémitisme n’a pu être rapporté à son endroit.
A QUI LA FAUTE ? Quand dans la foulée vous vous permettez une énormité que je qualifierai gentiment d’outrancière
« Quand on écrit, on pense avec sa tête, pas avec sa race… »
(sous-entendu : race musulmane et vlan ! un nouveau concept de race de plus)
Une obsession sans doute, la tête voilée des musulmanes et la tête d’un intellectuel qui essaye de dialoguer, se conjuguent pour vous avec la race.
Je me permets de vous rappeler que ce concept de race mis en exergue dans les siècles passés, par des gens « bien intentionnés » n’est plus à l’ordre du jour, les progrès de la génétique entre autres sont passés par-là.
A QUI LA FAUTE ? Quand faute d’arguments dignes de ce nom, vous employez la ruse du loup (le loup et l’agneau de Jean de la Fontaine)
« Votre frère a dit que … »
« Si ce n’est toi, c’est donc ton frère, là-dessus au fond des forêts, le loup l’emporte et puis le mange sans autre forme de procès … »
Vous dénoncez parfois les amalgames injustes faits à l’endroit des musulmans, mais vous avez utilisé les mêmes ressorts durant cette émission.
Ainsi ce reportage « fortuit » sur ces demandes « abracadabrantesques », dans un hôpital parisien émanant de moins de 1% d’une population dans un lieu donné, seraient considérées comme abscons par quiconque, mais donne lieu de votre part à une digression sur des horaires de piscine, de cohésion nationale etc…
A QUI LA FAUTE ENFIN ? Quand en fin d’émission, visiblement très satisfait de vous, vous avouez avoir mené là non un débat, mais un combat.
Et pour couronner le tout, vous renvoyez dos à dos et de manière uniforme : deux bateleurs, avez vous dit !!!
Si vous ne faites pas de différence entre un politicien raciste, xénophobe, antisémite et un intellectuel engagé, je considère pour ma part et nous sommes pour le coup nombreux à le penser que c’est là une faute majeure.
J’ai vu par ailleurs lors de cette émission, non un homme politique convaincant, mais un homme d’estrade utilisant de grosses ficelles, des coups bas, en dessous de la ceinture de préférence pour parvenir à ses fins.
En somme pour vous la fin justifie les moyens.
La preuve : Vous balancez, toujours à Monsieur RAMADAN : « votre frère, Hani, a publié une tribune dans laquelle il justifiait la lapidation des femmes…c’est monstrueux… ».
Réponse avec des arguments de casuistique musulmane de Tariq RAMADAN, ce qui est assurément une erreur devant un homme public et d’estrade qui utilise les effets de manches pour l’emporter.
Au passage, je me permets de rappeler au croyant pratiquant que vous êtes, les monstruosités, certes d’un autre temps, de l’église : Torquemada, l’inquisition…et il en est de même pour toutes les églises.
Gardons-nous des attitudes « ex professo », le sage Conficius disait à cet égard :
« Savoir ce que l’on sait, ne pas savoir ce que l’on ne sait pas, voilà le véritable savoir »
A propos du voile « dites leur de ne pas mettre le voile et vous serez un musulman modéré »
Merci à George .W. B… qui disait, il y a peu de temps : « vous êtes avec nous, dans le cas contraire vous êtes contre nous »
Au passage vous distribuez des certificats de baptême de musulman modéré ; vous faites fi des conclusions attendues de la commission Stasi, faites fi de l’avis rendu par votre « bébé » le CFCM.
Je passerais volontiers sur la compassion que vous avez fait mine d’avoir à l’endroit des femmes musulmanes. Non, Monsieur SARKOSY, nous ne vous avons pas attendu pour respecter la Femme : c’est un devoir et une conduite digne de tout croyant qui se respecte.
Je vous renvoie cependant aux statistiques, si chères à votre cœur, sur les brutalités et conditions faites aux femmes dans notre beau pays de France qui détient là un triste record européen.
Autre « argument » spécieux que vous avez utilisé « lorsque je rentre dans une mosquée, je me déchausse ». Giscard D’Estaing, dont on connaît la « bienveillance qu’il porte aux musulmans » avait proféré cette ânerie, on puise ses arguments là où on peut me direz-vous.
Eh bien, je vous convie en grandes pompes, si j’ose dire à pénétrer dans nos mosquées, nous nous efforcerons de nettoyer après coup.
Je vous remercie de l’attention que vous porterez à cette lettre et vous prie, Monsieur SARKOSY, d’agréer mes salutations les plus distinguées.
Le Secrétaire général du CRCM Champagne Ardenne
M. HASSANE
P.S : Monsieur Debré, dans un article paru sur le nouvel observateur, indique qu’il vous marque à la culotte afin que vous ne puissiez pas vous ménager les voix des musulmans en tant qu’initiateur du CFCM, pour la course à l’échalote que constitue la future élection présidentielle.
Nous rassurons, Monsieur Debré, comme feu Lionel Jospin à Bir Zeit en Palestine, Monsieur Sarkosy s’est flingué seul durant ces 100 minutes. A bon entendeur salut
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