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Les doigts dans le pot de confiture

Les réactions de Mme DELCAMBRE à mon article « Les musulmans sont-ils fous ? », m’amènent à apporter quelques précisions.

Tout d’abord, je n’ai jamais dit, ni écrit, que le titre de son livre était « Les musulmans sont fous ! » : j’ai simplement posé la question de savoir si les musulmans l’étaient, après avoir lu ce livre qui diagnostique si généreusement la schizophrénie chez autrui. On ne saurait donc m’imputer ce que je n’ai pas écrit. Remarquons, à ce propos, que Mme DELCAMBRE en vient immédiatement à l’injure, parlant de malhonnêteté et de vulgarité sur Oumma.com, me traitant d’escroc sur Liberty Vox. J’imagine bien entendu son amie « Corinne » lui dire également, comme elle le fait sur « Oumma » : « L’insulte n’a jamais constitué un argument, mais rappelle les tristes souvenirs des procès staliniens. Y aurait-il une filiation ? »

En second lieu, pourquoi voudrais-je régler des comptes (lesquels ?) avec Mme DELCAMBRE, que je n’ai jamais vue, qui ne m’a jamais rencontré – même pour me demander si j’étais musulman ou pas ? Vouloir faire passer la critique de son livre sur un plan personnel plutôt que de répondre sur le fond est la marque d’une faiblesse insigne, tout comme dire que le titre du livre est « celui de l’éditeur ». Cette réaction : « c’est pas moi c’est lui ! », est plus digne du niveau d’une école maternelle que d’un doctorat. Passons.

De la même manière, si Mme DELCAMBRE excipe de ses titres, que je n’ai pour ma part jamais contestés, elle n’apporte tout d’abord aucune réponse sur le fond : dans son premier commentaire (du 24 novembre), aucun des propos que je cite, et qui m’ont effectivement choqués, n’est démenti, aucun argument de fond, précisément, n’est opposé. Sur la forme, je pourrais en revanche contester, moi, la manière dont elle orthographie mon nom dans sa réponse (Croc au lieu de Cros), marque sans doute d’une lecture rapide ou distraite… J’y reviendrai.

Dans son deuxième commentaire sur « Oumma » (du 25 novembre), elle pose enfin la question de la compatibilité de la tradition et de la modernité, mais pour ajouter aussitôt : « Ce qui est dommage, dans l’article de monsieur Croc [sic] c’est qu’il place l’article dans le champ de la polémique. » Effectivement, je me suis placé dans le même champ que le livre, qui est polémique, je crois l’avoir montré. C’est là encore, une illustration du phénomène : « on ne peut rien dire de l’islam ! », qui signifie en clair que l’on peut en dire ce que l’on veut, mais que les musulmans ou les « islamophiles » – puisque Mme DELCAMBRE me qualifie ainsi, nous allons le voir, qui ont l’audace inouïe de répondre à ces propos sont aussitôt qualifiés de tous les noms et voient le principe même de leur critique contesté. Bel exemple d’esprit démocratique se nourrissant du débat contradictoire…

Je voudrais en venir maintenant aux arguments invoqués pour justifier de ma conversion éventuelle.

Dans « La schizophrénie de l’islam », Mme DELCAMBRE m’a donc présenté comme converti – et je persiste à penser qu’il n’y a pas de honte à l’être, et que l’on n’a pas à se justifier de l’être ou de ne l’être point – en compagnie d’une liste de noms brillants. Dans son commentaire du 25 novembre, voyant sans doute qu’elle s’est avancée un peu imprudemment dans le livre, elle conclut en disant : « je n’ai cité le nom [le mien] dans mon livre, que parce qu’il est dans la liste des convertis européens mentionnée par Allievi Stefano, « les convertis à l’islam », l’Harmattan, 1998. Je n’ai jamais entendu parler, dans le milieu des Arabisants, de monsieur Croc. » Sur Liberty Vox, elle précise : « L’article de cet européen islamophile, JEAN-MICHEL CROS, peut-être converti, peut-être soufi, je ne le connais pas) veut présenter l’islam comme une religion de douceur et d’amour. »

Le comique de la situation qui fait que je suis « connu » dans un premier temps, (quand je n’ai rien dit !) et inconnu quand j’ose m’attaquer à Mme DELCAMBRE n’échappera à personne.

Mais puisque le ridicule ne tue pas, examinons cela de plus près, qui en dit long sur les méthodes scientifiques de l’auteur utilisées dans cet ouvrage.

Il se trouve que j’ai eu le plaisir de rencontrer Stefano ALLIEVI en 2002 à Strasbourg, à l’occasion d’un colloque relatif à l’islam en Europe, auquel nous participions tous les deux. Je garde un souvenir particulièrement vif de sa contribution, mélange de savoir et d’humour, sur l’islam contemporain en Italie. J’exposais, pour ma part, sur le thème de « l’exclusion religieuse », c’est-à-dire la non application du droit commun aux associations musulmanes désireuses de construire un lieu de culte. Nous ne nous étions jamais rencontrés auparavant, notamment lorsqu’il préparait – ce que j’ignorais alors – son ouvrage Les convertis à l’islam, paru effectivement en 1998 aux éditions L’Harmattan. Je n’avais pas remarqué que mon nom fût mentionné dans cet ouvrage ; j’ai donc repris celui-ci à la suite de la remarque de Mme DELCAMBRE.

Afin de juger de la non pertinence des affirmations de Mme DELCAMBRE dans ses commentaires, voici tout d’abord ce que dit Stefano ALLIEVI à propos de la méthodologie qu’il a appliquée à son travail :

« Beaucoup d’entrevues, mais pas toutes, ont été réalisées en toute discrétion. Ainsi à tous les convertis interviewés, nous avons donc attribué des noms fictifs[1], même si certains d’entre eux n’ont pas demandé l’anonymat ou sont des personnages publics à divers titres. […] Si nous citons de « vrais » prénoms accompagnés du patronyme (il s’agira de toute façon exclusivement de prénoms islamiques adoptés après la conversion), il s’agit de personnages publics et/ou de références à des actes publics (p.e. des livres, la direction des revues, des rôles associatifs centraux ou publics par définition, etc…) »[2]

Outre le fait que S. ALLIEVI ne m’avait pas rencontré, il y avait donc a priori peu de chances pour que mon nom se retrouvât en toutes lettres dans son ouvrage, pour autant qu’il dût s’y trouver. Je suis cependant allé plus loin, et ai épluché la liste des noms qu’il donne au § 5 de son chapitre II de sa II° partie : « Euromusulmans : une nouvelle culture ? »[3] : mon nom ne s’y trouve pas. D’autres noms sont cités dans la troisième partie, le « Bilan » : mon nom ne s’y trouve pas non plus. Mme DELCAMBRE pourrait-elle citer la page dans laquelle elle a trouvé cette précieuse référence ? Si elle le fait, et que la citation est exacte, je lui en rendrais volontiers acte. Si elle est incapable de la faire, c’est qu’elle aura menti.

Sur le plan méthodologique, à supposer que mon nom se trouve effectivement dans ce livre, et que je ne l’ai pas vu, comment qualifier la méthode qui consiste à recopier purement et simplement, sans vérifier l’exactitude de ce que l’on recopie ? Il est amusant, devant de telles méthodes de copiste maladroit – je vais le montrer – de revendiquer ensuite hautement ses titres universitaires et de qualifier les musulmans de pratiques médiévales… Mme DELCAMBRE aurait-elle été, lorsqu’elle a rédigé ce livre, musulmane sans le savoir ? Où bien peut-on penser qu’à vouloir trop en faire, elle n’ait fini par se faire prendre les doits dans le pot de confiture ? Voyons cela.

Sur le plan méthodologique, toujours, la lecture du livre de Stefano ALLIEVI apporte des choses curieuses, qui pourraient laisser penser que Mme DELCAMBRE est une femme pressée, rédigeant ses fiches de lecture en vue de la rédaction de cet ouvrage de curieuse manière. Je vous invite à comparer ce que disent les deux auteurs, sachant que le livre de Stefano ALLIEVI est paru en 1998 et celui d’Anne-Marie DELCAMBRE en 2006 .

Commençons par un point de détail, secondaire certes, l’ordre dans lequel sont abordés les pays européens par chacun des deux auteurs :

Ordre des pays traités par S. ALLIEVI

Ordre retenu par A-M DELCAMBRE

Italie

Italie

Belgique

Belgique

France

France

Espagne

Grande Bretagne

Grande Bretagne

Espagne

Allemagne

Allemagne

Cette liste présente de troublantes similitudes. Ce n’est sans doute qu’un hasard. Entrons dans le texte.

S. ALLIEVI écrit[4] : « En Italie, on retrouve les noms de certains convertis dans les instances de représentation nationale [il énumère les noms] ou encore parmi les représentants de nombreux Centres islamiques […] ou dans certaines turuq […]. Leur présence est particulièrement visible à plusieurs niveaux. Par exemple, les traductions du Coran faites par des musulmans et distribuées dans les mosquées sont l’œuvre de convertis, tout comme sont fondés et dirigés par des convertis tous les exemples de revues islamiques parues jusqu’à présent en italien [… ] »

Anne-Marie DELCAMBRE[5] : « En Italie, le rôle des convertis italiens à l’islam est important. On trouve les noms de certains dans les instances de représentations nationales. Les traductions du Coran faites par les musulmans et distribuées dans les mosquées sont l’œuvre de convertis, ainsi que tous les exemplaires de revues islamiques parues en italien […].

S. ALLIEVI [6] : « En Belgique, trois convertis, qui s’autodéfinissent comme « la sainte trinité », occupent des fonctions importantes dans les organisations représentatives des musulmans de Belgique et dans le Centre Islamique de Bruxelles. Il s’agit de Jean Yahya Michot, président du Conseil Supérieur des Musulmans de Belgique, de Yacine Beyens, présidente [sic] de l’Exécutif des Musulmans de Belgique, et d’Omar Luc van den Broeck, qui s’occupe de la formation des conversions auprès du Centre Islamique et Culturel de Bruxelles. Non activiste, mais bien plus connu du grand public, le chorégraphe Maurice Béjart. »

A-M DELCAMBRE[7] : « En Belgique, trois convertis qui se définissent eux-mêmes comme la « sainte trinité » occupent des fonctions importantes : Jean Yahya Michot est celui qui a justifié l’assassinat des moines de Tibéhirine en Algérie par le GIA, ainsi que le droit pour les musulmans de se libérer de la présence religieuse des moines en s’appuyant sur Ibn Taymiyya. Il y a d’autre part Yacine Beyers et Omar Luc Van den Broeck, qui complètent cette trinité. »

S. ALLIEVI[8] : « En France, on peut citer le cas de Daniel-Youssof Leclercq, principal animateur de la Fédération nationale des musulmans de France (qu’il a quittée depuis avec d’autres convertis) […] Ou encore le cas de Jacques-Yacoub Roty, qui fut le premier président de cette même association. […] Si l’on remonte le temps, on retrouve René Guénon (très cité entre autres en tant que personnage marquant dans plusieurs conversions), le peintre Etienne Dinet, au début du siècle, ou le célèbre docteur Grenier, premier musulman à entrer au Parlement comme député de Pontarlier, en 1896. »

A-M DELCAMBRE[9] : « En France on constate une augmentation sensible du nombre des convertis. […] On peut citer le cas de Daniel Youssof Leclerc qui fut principalement animateur de la Fédération nationale des musulmans de France, Jacques-Yacoub Roty, auteur d’ouvrages de vulgarisation sur l’islam […]. On est loin des convertis comme René Guénon (1886 – 1951), né à Blois et qui se fera naturaliser égyptien. Sa conversion à l’islam entraînera beaucoup d’Européens à suivre son exemple. Il ne faudrait par oublier Etienne Dinet, le célèbre peintre orientaliste, au début du siècle[10], le docteur Grenier, premier musulman à entrer au Parlement comme député de Pontarlier en 1896[…] »

C’est à la suite de ce paragraphe que j’ai retrouvé mon nom, chez A. – M. DELCAMBRE, qui ne figurait pas dans le livre de S. ALLIEVI – imaginez ma surprise, non seulement à la lecture de la schizophrénie de l’islam mais encore de l’affirmation que c’était dans le livre de S. ALLIEVI qu’on le trouvait !

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Chacun pourra juger, par ces exemples, de la technique du « copier – coller », finalement dangereuse quand l’on s’en écarte, puisque cela conduit à des affirmations hasardeuses : ainsi, alors que S. ALLIEVI présente comme rumeur la conversion de Neil Amstrong, elle est présentée comme certaine chez Anne-Marie DELCAMBRE. Je ne doute pas, là encore, que celle-ci ne soit allée poser directement la question à l’astronaute, puisque, lui, on ne le trouve pas, comme moi – du moins c’est ce qu’elle dit – défini comme converti sous la plume de Stefano ALLIEVI. Pour en finir avec la méthode, j’insisterai enfin sur la différence entre les propos de ce dernier, toujours neutres, et ceux d’A. – M. DELCAMBRE, dans son ouvrage, qui ne peut s’empêcher de porter des jugements de valeur.

Je terminerai sur le sujet par ce qu’elle écrit sur le site « Liberty vox », qui mérite d’être connu. Sur « Oumma » (le 25 novembre) elle se plaint : « Pourquoi me serait-il interdit d’écrire sur l’islam, puisque je suis professeur d’arabe littéraire, juriste et islamologue » (mais qui le lui interdit ? Elle est entièrement libre d’écrire ce qu’elle veut, comme je suis libre d’écrire ce que je pense de ses écrits – du moins je l’espère) ; sur Liberty vox, le ton est plus… « incisif » ; elle y dévoile clairement son opinion :

« Ces gens sont malhonnêtes – de toute évidence, ils sont ou travaillent pour des islamistes, des gens qui veulent imposer la charia en Suisse. »

« Alors, on peut observer que les complaintes perpétuelles des Musulmans, le suprématisme musulman et le terrorisme musulman, toutes choses absolument centrales dans l’enseignement de l’Islam traditionnel, celui qui se réclame du prophète Mahomet, s’aggravent systématiquement à mesure que l’islam est toléré. »

« Ce que les Suissesses et les Suisses doivent apprendre, c’est comment éviter que cette idéologie médiévale à l’agonie ne puisse se perpétuer et répandre la zizanie et la barbarie dans nos pays, après avoir ruiné déjà tant de nations. En prétendant apporter des solutions alors qu’ils ne font qu’encourager les gens à accepter l’Islam, les gens du GIRIS nous mènent à la catastrophe. Et ils sont trop savants pour être simplement stupides. C’est leur choix stratégique qui s’exprime ici. »

« Toute leur intelligence, même, est consacrée à camoufler l’effet concret de leur action. En disant par exemple qu’il est bon d’encourager les aspects non politisés de l’Islam, alors que l’Islam ne connaît pas de différence entre pouvoir religieux et pouvoir politique : celui qui règne dans l’Islam est celui qui impose les lois de Dieu. Ou en donnant à croire qu’il est souhaitable de favoriser un enseignement modéré de l’Islam par le financement de chaires universitaires, alors que les incitations à la haine et au suprématisme se trouvent en toutes lettres dans les textes de référence à l’Islam, qu’ils ont toujours été interprétés de la même manière par tous les chercheurs sérieux et que seule la mise à nu du caractère inhumain et inacceptable des sources mêmes de cette monstruosité d’un passé révolu peut nous en prémunir. »

« […] les Musulmans suisses étant plutôt discrets en matière de religion, il ne peut être dangereux de les laisser devenir plus religieux, alors que c’est la pratique même de la religion qui rend les gens fanatiques. »

« Les Musulmans suisses ne peuvent se débarrasser des horreurs médiévales inhérentes au noyau même de leur religion que si nous interdisons catégoriquement toute manifestation publique de cette religion chez nous. […] Car ce ne sont pas les Musulmans qui posent problème, ce sont les gens, musulmans ou pas, qui vantent cette religion dont les lois exigent clairement notre disparition et celle des libertés, des droits, de tout ce qui fait la civilisation. »

Pour aussi excessif qu’ils soient, ces propos méritent que l’on s’y arrête, car ils révèlent l’idéologie réelle de l’auteur. Mme DELCAMBRE fait en effet ici du neuf avec du vieux.

Eliminons tout d’abord l’exclusive référence aux « textes » : l’islam, n’en déplaise à certain(e)s, ne se limite pas à des textes. L’islam est en même temps une foi, une loi, une voie. Les textes sont certes importants, mais ne constituent qu’une partie de l’islam ; et travailler honnêtement sur une religion, quelle qu’elle soit, l’islam en l’occurrence, c’est non pas chercher à « discuter ce que les occidentaux trouvent ou ne trouvent pas dans le Coran, mais de savoir ce que les musulmans y ont trouvé » comme l’écrivait le grand Henry CORBIN. Ne voir que les textes est donc se condamner à une vision partielle – et partiale – de cette religion.

Ceci écarté, que nous disent les propos de Mme DELCAMBRE en substance ? Que les musulmans et leurs alliés « islamophiles » agissent de manière occulte (ils travaillent pour les islamistes) dans un but non avoué que nous pouvons connaître grâce à la perspicacité d’A. – M. DELCAMBRE qui nous le dévoile (pour imposer la charia). Ces musulmans sont des semeurs de zizanie et des destructeurs de « la » civilisation : il faut donc lutter contre eux (nous interdisons catégoriquement toute manifestation publique de cette religion chez nous). Ces musulmans ont enfin une nature immuable au travers de l’histoire (Les Musulmans suisses ne peuvent se débarrasser des horreurs médiévales inhérentes au noyau même de leur religion).

Ces propos suscitent le malaise : ils ressemblent étrangement, lorsque l’on enlève le badigeon « musulman » à ceux qui sont tenus sur les juifs par les antisémites depuis plus d’un siècle, précisément par ceux qui ont produit ou qui se réclament des tristement célèbres « Protocoles des sages de Sion ».

Rappelons brièvement que ce faux fabriqué par la police russe au début du XX° siècle, prétend révéler un complot juif afin dominer le monde : destruction de la chrétienté, complot, perfidie des juifs afin d’imposer leur loi au monde… tout y est et se retrouve étrangement aujourd’hui contre d’autres groupes – les musulmans en l’occurrence.

Dans un récent ouvrage intitulé L’imaginaire du complot mondial – aspects d’un mythe moderne[11], Pierre-André TAGUIEFF conclut aux fonctions que cherchent à emplir les théories du complot :

« Ces fonctions peuvent être réduites à cinq :

1° Expliquer en simplifiant par l’identification des puissances occultes incarnant des ennemis impitoyables ;

2° Se défendre contre la menace en dévoilant les secrets des ennemis cachés ;

3° Légitimer une action contre l’ennemi absolu et diabolisé, une action prétendument défensive, mais qui peut prendre la force d’un projet d’extermination ;

4° Mobiliser pour une cause, serait-ce celle de la revanche ou de la vengeance.

5° Réenchanter, sur le mode du fantastique ou de l’épouvante, le monde, l’histoire, la politique. »[12]

C’est bien ce que nous trouvons là, montrant une fois de plus – comme je l’avais déjà écrit à plusieurs reprises, et notamment dans « N’est pas Salman Rushdie qui veut »[13] que l’islamophobie a une grande proximité intellectuelle avec l’antisémitisme : les ressorts sont les mêmes, les reproches identiques, la haine toujours égale. Alors, à quand une exposition anti-musulmane pour faire écho à l’exposition anti-juive du régime de Vichy ? A quand un film sur « le musulman Aziz » pour faire pendant à celui sur « le juif Süss » ?

Comme l’écrivait le marquis de Sade : « Français, encore un effort… » mais là, ce ne sera plus pour être républicains.

 


Notes


[1] C’est moi qui souligne.

[2] ALLIEVI (Stefano), Les convertis à l’islam, op. cit. p. 90

[3] Cf. pp 265 et suivantes.

[4] Cf. pp. 265 et 266

[5] pp. 179 et 180

[6] pp. 266 et 267

[7] p. 180

[8] p. 267

[9] pp. 180 et 181

[10] Mme DELCAMBRE oublie qu’elle écrit précisément en 2006, « au début du siècle »…

[11] Ed. Mille et Une Nuits, 2006, 214 pp.

[12] Op. cit. pp. 192 et 193.

[13] Cf. Oumma.com, 03.10.2006.

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