Sous haute tension à trois semaines du scrutin suprême, les élections présidentielles et provinciales du 20 août, l’Afghanistan s’embrase en proie à une explosion de troubles d’une extrême violence, qui remet directement en cause le bien-fondé de la stratégie élaborée par l’OTAN.
Premiers à fourbir leurs arguments sans appel, les députés de la commission des affaires étrangères de la chambre des Communes se lancent dans un vibrant réquisitoire contre la mission militaire internationale en Afghanistan, accablant un peu plus l’action du gouvernement de Gordon Brown, déjà très affaibli par le feu nourri de critiques liées à l’été meurtrier qui a dévasté les rangs britanniques.
Epinglant dans un rapport paru le 2 août « l’absence d’une stratégie cohérente basée sur les réalités de l’histoire, de la culture et de la politique de l’Afghanistan », les parlementaires de Sa Majesté condamnent un effort de guerre, dont le manque d’empathie culturelle et la multiplication d’exactions impardonnables n’ont abouti qu’à un piètre résultat : semer le vent pour récolter la tempête…
Contre-productive, propageant malheur et ressentiment autour d’elle, l’ingérence impérialiste des forces internationales de l’OTAN est aujourd’hui dans le collimateur des très avisés députés britanniques, qui portent un regard critique sur la vocation de la mission de leurs soldats, censés partir à l’assaut du terrorisme international, alors que la réalité du terrain bien plus prosaïque les confronte à la lutte contre le trafic de drogues et l’insurrection.
De son côté, le gouvernement afghan a fait part publiquement de ses craintes de voir s’instaurer un climat post-électoral dangereusement conflictuel.
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