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Le système sanitaire de Gaza risque un effondrement

Le système sanitaire de Gaza risque un effondrement et nécessite un soutien avec la poursuite des attaques israéliennes

Alors que les attaques aériennes israéliennes incessantes et le nombre croissant de victimes se multiplient, le besoin de soins médicaux urgents a considérablement augmenté dans la bande de Gaza. Le système de santé de l’enclave assiégée n’a jamais été autant menacé d’effondrement qu’aujourd’hui, a déclaré aujourd’hui l’Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme dans un communiqué.

L’attaque militaire israélienne sur la bande de Gaza a aggravé la pression sur le système de santé, déjà épuisé par l’apparition de la pandémie de coronavirus et auparavant par le blocus israélien depuis près de 15 ans.

Samedi matin, les hôpitaux de Gaza ont reçu plus de 140 morts et environ 1 000 blessés civils suite aux raids israéliens continus depuis lundi. Le grand nombre de blessés a entraîné l’occupation d’un grand pourcentage de lits d’hôpitaux, principalement des lits de soins intensifs disponibles.

L’afflux continu de blessés dans les hôpitaux en raison des opérations de bombardement a augmenté la charge imposée au personnel médical et aux hôpitaux qui souffrent déjà d’un manque important de capacités, de médicaments et de fournitures médicales. Selon le ministère de la Santé à Gaza, le nombre d’articles médicaux dont les hôpitaux étaient complètement à court à la fin du mois de mars dernier s’élevait à 256, tandis que le déficit des besoins médicaux atteignait 33 %.

Le nombre de blessés augmente rapidement ; le premier jour des attaques, on comptait 65 blessés, aujourd’hui ce nombre a atteint plus de 950, soit une multiplication par 15 en seulement cinq jours.

Les équipes médicales de la bande de Gaza sont épuisées depuis qu’elles ont été confrontées à l’urgence de l’épidémie de coronavirus il y a plus d’un an. L’attaque militaire israélienne a encore accru la pression sur ces équipes en ajoutant un nouvel état d’urgence et en les obligeant à faire face aux blessures croissantes qui en résultent.

Le coronavirus à Gaza a causé la mort de 980 personnes et a infecté plus de 100 000 Palestiniens là-bas. 106 d’entre eux ont besoin de soins médicaux dans les hôpitaux, et 83 sont gravement malades en soins intensifs.

Selon les données actuelles, le système médical de la bande de Gaza ne peut fournir des soins de santé adéquats compte tenu de l’augmentation attendue des blessures dues à la poursuite des raids israéliens. Il sera difficile dans les jours à venir de traiter ces blessures, en particulier les plus graves, sans parler des personnes souffrant de maladies chroniques qui recevaient des soins de santé réguliers avant l’attaque israélienne.

Au début de l’attaque militaire, les autorités israéliennes ont fermé le point de passage d’Erez, dans le nord de la bande de Gaza, qui est le seul moyen désigné pour les personnes de se déplacer entre Gaza et Israël. Cette fermeture pourrait menacer la vie de centaines de patients qui doivent se rendre d’urgence pour recevoir un traitement en dehors de la bande de Gaza.

La fermeture empêcherait le transfert de patients blessés ou gravement malades vers des hôpitaux de Cisjordanie ou de Jérusalem, ce qui est un processus compliqué même lorsque le point de passage est ouvert, et a fortiori s’il était fermé. Le processus nécessite des transferts médicaux et une série d’autorisations préalables des services de renseignement israéliens, qui s’en servent souvent pour faire chanter les patients et leurs familles.

En outre, les forces israéliennes ont commis plusieurs violations dans leurs attaques continues qui violent le droit à la santé. Mardi, un avion israélien a bombardé un terrain près de l’hôpital indonésien dans le nord de la bande de Gaza, causant de graves dommages à l’hôpital. L’hôpital de Beit Hanoun a également été endommagé par un bombardement similaire.

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Le même jour, des avions de guerre israéliens ont bombardé un terrain vague près de la ville de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, endommageant d’un seul missile une station d’ambulance appartenant à la Société du Croissant-Rouge palestinien. Un centre de soins local dédié aux services de santé maternelle et infantile et aux vaccinations des enfants a également été irrémédiablement endommagé. Le ministère de la santé a annoncé qu’il ne pouvait plus fonctionner.

La destruction systématique des principales rues et routes visées par l’aviation israélienne avec des dizaines de raids entrave la circulation des ambulances. Cela a été évident dans le nord de la bande de Gaza, où il a fallu plusieurs heures aux ambulances pour transporter les victimes blessées en raison des bombardements aveugles et de la destruction des routes.

Les coupures de l’électricité à Gaza, qu’elles soient dues à la destruction du réseau électrique ou au manque de carburant, font également peser des risques supplémentaires sur le système de santé, notamment pour les patients dans les hôpitaux ou les foyers qui ont besoin d’appareils médicaux reliés à l’électricité.

Euro-Med Monitor recommande :

À l’Autorité palestinienne d’assumer ses responsabilités envers le système de santé de Gaza, et de répondre aux besoins de Gaza en termes de médicaments, de fournitures médicales et de cadres socialisés ;

Aux institutions internationales compétentes d’assurer une ligne d’approvisionnement rapide pour répondre aux besoins urgents liés au traitement des blessés ;

À l’Égypte d’ouvrir le point de passage de Rafah pour transporter les personnes qui ont besoin de soins médicaux en dehors de la bande et de faciliter la circulation des délégations médicales et des fournitures sanitaires dans la bande de Gaza ;

Aux autorités israéliennes de rouvrir le point de passage d’Erez, de permettre aux malades et aux blessés de sortir pour se faire soigner et de mettre fin à la punition collective des Palestiniens.

La communauté internationale doit assumer ses responsabilités en assurant une protection totale des établissements de santé et du personnel médical, et faire pression sur Israël pour mettre fin à ses violentes attaques contre la bande de Gaza.

L’Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme

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