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« Le soleil d’Allah brille sur l’occident »

Au regard d’une actualité dénigrante du fait « arabe » et « musulman », il est essentiel de lire le merveilleux ouvrage d’une occidentale, Sigrid Hunke, qui relate, grâce à un récit fourni et vivant, les liens intrinsèques de l’Orient et de l’Occident à travers la formidable aventure humaine, scientifique et culturelle de la civilisation arabo-musulmane, à la lumière des immenses réalisations des savants musulmans. A la lecture du « soleil d’Allah brille sur l’Occident », on s’interroge finalement :

Christophe Colomb aurait-il redécouvert l’Amérique sans son astrolabe conçu et réalisé par les Arabes ? Les engins occidentaux auraient-ils atteint la planète Mars si, bien longtemps avant eux, des Arabes n’avaient cessé d’observer rigoureusement le ciel ? Dans la mesure où les progrès technologiques modernes s’inscrivent dans la longue chaîne des connaissances universelles, il est indéniable d’affirmer que les musulmans ont, à une époque, contribué à révéler de nouvelles découvertes scientifiques.

Sigrid Hunke rend hommage à ces inventeurs de génie, trop longtemps ignorés des manuels scolaires et aujourd’hui encore souvent réduits au rôle de simples traducteurs des textes des Anciens. Son livre, traduit de l’allemand par Solange et Georges de Lalène, allie la richesse d’informations d’une encyclopédie à un style clair et vivant qui rend sa lecture fluide comme un roman.

Au fil du texte, on comprend comment l’Islam invite à l’observation et l’analyse des phénomènes naturels, à la recherche intellectuelle, au progrès et à la science. La référence religieuse sert de moteur à la dynamique de la créativité humaine dans des domaines aussi variés que les sciences, la littérature ou l’architecture. A une époque où l’Eglise, de son côté, privilégie l’obscurantisme et l’élitisme, l’Islam parait d’une grande modernité.

On s’étonne de découvrir à quel point notre quotidien est agrémenté d’expressions arabes : le petit café du matin avec un peu de sucre, le verre de limonade dégusté sur le sofa ou sur le divan, la jaquette, la blouse, le jupon, ou encore le mohair, la cotonnade…sans compter le safran, l’estragon, la muscade…Grâce au commerce, les marchands arabes ont introduits en Europe les épices, le coton, les tissus, le papier (précieux support de la vie intellectuelle), ou encore la boussole ou les notions d’hygiène.

Et que dire des multiples apports scientifiques des arabes dans les domaines des mathématiques, de l’astronomie et de la médecine ? Pour le musulman, l’univers entier est la preuve de l’Unité de Dieu. Allah, dans le Coran, invite le croyant à observer le ciel, les étoiles et toute Sa Création. Il est alors naturel pour le fidèle d’explorer les sciences naturelles, astronomie, physique ou médecine.

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Le génie des arabes est d’avoir su étudier et traduire les ouvrages des savants grecs, indiens ou chinois en les critiquant et en apportant de nouvelles conclusions. Ce n’est que par le biais des ouvrages arabes, traduits en latin, que l’occident, à partir de la Renaissance, pourra se lancer dans la grande aventure scientifique du monde moderne. Peut-on imaginer l’étude des mathématiques modernes, de l’algèbre, sans l’adoption de la numération décimale par l’humanité entière ? Déjà, bien avant Copernic, les arabes avaient émis l’hypothèse de la rotation de la terre autour du soleil, ils avaient établis des catalogues d’étoiles et construit des observatoires. Ils connaissaient les mécanismes de la circulation sanguine et avaient abordé les domaines de l’ophtalmologie, la psychiatrie, la chirurgie…dont les traités de la Renaissance se sont largement inspirés.

Comment de telles avancées ont-elles été possible ? Plusieurs paroles du Prophète de l’Islam nous renseignent : « L’étude de la science a la valeur du jeûne, l’enseignement de la science celle d’une prière », ou encore : « Quiconque part à la recherche de la science agit pour la cause de Dieu jusqu’à ce qu’il retourne chez lui ». Ainsi, la ferveur religieuse a engendré l’émulation intellectuelle. Dans tout le monde arabe, les enfants, garçons et filles, fréquentent l’école, les bibliothèques regorgent de manuscrits anciens prêts à être traduits. Le butin du vaincu se négocie en ouvrages et traités antiques ! Rien d’étonnant alors que certains princes occidentaux éclairés, en Sicile ou en Espagne aient été fascinés par le génie arabe, que des croisés ou de simples voyageurs aient adoptés le style de vie de ces arabes si raffinés. Ces monarques, ces pèlerins, ces marchands furent dès lors les vecteurs de transmission de l’immense savoir oriental vers la sphère occidentale.

On ne saurait étudier aujourd’hui l’histoire de l’Occident sans rendre compte de l’héritage de la brillante civilisation arabo-musulmane.

Nous laisserons à Sigrid Hunke le soin de conclure son magistral ouvrage par ces mots «  La haine religieuse et l’intolérance ont toujours été les pires conseillères des peuples, leur fomentation l’ennemi de toute vie et de tout progrès. Que les peuples ne puissent, au contraire, atteindre leur plus grand épanouissement sans des échanges et une considération réciproque, sans l’ouverture de toutes leurs frontières et une amicale concurrence, voilà ce que ne manque pas de confirmer l’histoire étrange (marquée à la fois par la répulsion et l’attirance, l’hostilité et l’envoûtement) des relations entre le monde musulman et l’Occident, relations, qui en dépit de la méfiance et de la haine ont été pour l’univers un immense bienfait »


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