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Le rôle du président du Sénégal dans la libération de Clothilde Reiss

Qui pourra jamais prétendre connaître les coulisses de la libération d’un otage, subtil alliage de négociations, diplomatique, économique et financière, dont l’heureux dénouement l’emporte généralement sur la recherche d’une vérité souterraine et maintenue soigneusement au secret ?

Depuis que la jeune française Clothilde Reiss, condamnée pour espionnage en Iran, a de nouveau foulé le sol du territoire national, les conjectures sur les contreparties de sa remise en liberté vont bon train.

De là à subodorer, comme le fait l’Express, un lien de cause à effet entre sa relaxe et le renvoi en Iran le 7 mai de Majid Kakavand, dont la cour d’appel de Paris a rejeté une demande d’extradition vers les Etats-Unis, et la perspective le 18 mai de la demande de remise en liberté d’Ali Vakili Rad, condamné pour avoir participé, en 1992, à l’assassinat de l’ancien premier ministre du Shah en France, il n’y a qu’un pas bien naturel.

Mais d’autres aspects viennent également éclairer les dessous de tractations qui ont abattu toutes leurs cartes. Pendant que l’avocat de la française, Ardavan Amir Aslani, spécialiste du Moyen-Orient, affirmait au micro de RTL que la libération de sa cliente s’est monnayée à 250 000 Euros, une voix éminente s’est élevée hier, toujours sur les ondes de RTL, pour faire le récit d’une intervention politique décisive, qui aurait pu avoir gain de cause six mois auparavant.

Cette voix, c’est celle du président sénégalais Abdoulaye Wade, par ailleurs, président de l’OCI (Organisation de la conférence Islamique). Sollicité par Nicolas Sarkozy peu de temps après l’arrestation de la jeune femme en juillet 2009, Abdoulaye Wade a aussitôt endossé le rôle de médiateur entre les deux pays, ayant l’oreille de Mahmoud Ahmadinejad, auquel il conseilla vivement de libérer la ressortissante française pour « des raisons humanitaires qui auraient une très grande portée pour l’Iran » sur l’échiquier international.

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Sous sa double casquette de président du Sénégal et de l’OCI, Abdoulaye Wade s’imposait comme l’interlocuteur le plus légitime, à même de convaincre l’homme fort de Téhéran du bien-fondé d’un geste hautement symbolique, ce à quoi ce dernier aurait immédiatement donné son accord de principe.

Aujourd’hui, le président du Sénégal met clairement en cause la diplomatie française qui, selon lui, en confiant, en octobre 2009, le relais d’un dossier bien avancé, mais très sensible, à André Parant, le conseiller spécial de l’Elysée pour l’Afrique, aurait purement et simplement perdu plus de six mois. Un piétinement préjudiciable qui s’est enlisé dans une impasse inextricable, que seule la nouvelle intervention d’Abdoulaye Wade a réussi à démêler pour le meilleur.

Je suis quand même le président de l’OCI (Organisation de la Conférence Islamique). C’est fort de ça que je pouvais faire quelque chose. Mais je ne dis pas que si ce n’était pas moi, quelqu’un d’autre ne l’aurait fait “, déclare le président, grand ami de la France qui, en l’occurrence, lui a enlevé une belle épine du pied.

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