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Le président urugayen veut accueillir plus d’une centaine d’enfants syriens

Surnommé affectueusement "Pepe Mujica", l’iconoclaste et bientôt octogénaire président urugayen, José Mujica, dont l’immense humilité et l’altruisme détonnent sur l’échiquier international, envisage d’accueillir plus d’une centaine d’enfants syriens, devenus des orphelins de guerre après trois années d’un interminable et terrible conflit.

Se contentant de peu et reversant presque 90% de son salaire (9 300 euros) à une organisation d’aide au logement, quand l’accaparement des pouvoirs et des richesses est érigé ailleurs en système de gouvernance, l’ex-guerillo très attachant, qui connut les affres de la détention sous le joug de la dictature dans les années 70, avant d’être promu en 2009 aux plus hautes destinées sous les couleurs de la coalition de gauche du "Front large", se propose de faire de sa maison d’été un havre de paix pour l’enfance sacrifiée et traumatisée de Syrie.

Accompagnés d’au moins un parent proche, un oncle, un cousin ou un frère, comme l’impose le règlement du Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), les enfants, dont le nombre précis n’a pas encore été arrêté, pourraient quitter en septembre les camps de réfugiés où ils tentent de survivre pour s’envoler vers des horizons plus sereins, attendus avec impatience par leur bienfaiteur et homme fort de l’Uruguay qui prendra en charge toutes les dépenses liées à leur transfert, hébergement, scolarité…

Alors que près d’1 million de Syriens ont trouvé asile au Liban, 600 000 en Jordanie et 700 000 en Turquie, l’Allemagne et le Brésil accordant, quant à eux, des visas d'immigration respectivement pour 10 000 et 2 000 réfugiés, les Etats-Unis, atones, ont jusqu’ici brillé par une inertie frileuse qui ne leur a fait ouvrir leurs frontières qu’à 31 réfugiés syriens en 2013 sur les quelque 2,3 millions de personnes déplacées, promettant d’assouplir leur rigidité dénuée d’empathie en 2014.  

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La réactivité pleine de compassion de "Pepe Mujica", le président qui, sitôt élu, a déserté le palais présidentiel et tourné le dos aux fastes inhérents à la fonction suprême pour habiter une petite ferme entourée de verts pâturages avec son épouse, Lucia Topolansky, elle-même engagée dans le même sacerdoce, contraste là encore magnifiquement avec certains immobilismes coupables de son proche voisin américain. De son côté, sa femme et ancienne sénatrice souhaite vivement que l’exemple urugayen "incite tous les pays à assumer la responsabilité de la catastrophe syrienne."

"Je vis dans l’austérité, la renonciation. J’ai besoin de peu pour vivre. Je suis arrivé à cette conclusion parce que j’ai été prisonnier durant 14 ans, dont 10 où si la nuit, on me donnait un matelas, j’étais content", a coutume de dire le plus haut personnage de l’Uruguay qui ne ménage pas ses efforts pour faire de son refuge destiné aux enfants syriens un petit coin de paradis, dans un écrin de verdure, où coule une rivière.

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