Pour vivre heureux, vivons cachés… Est-ce la sagesse de cet adage populaire que le président algérien Abdelaziz Bouteflika a choisi d’appliquer à sa fortune personnelle, en l’emmurant dans le mystère épais de sa forteresse dorée ?
Nul n’est sans ignorer que les arcanes du pouvoir recèlent bien des vilenies et des trésors, au milieu desquels l’étendue de la richesse de Bouteflika est un secret d’Etat profondément enfoui, que beaucoup, en Algérie, souhaiteraient déterrer et exposer au grand jour…
Surgissant de nouveau au cœur de l’actualité au détour d’un dossier consacré à la Zakat par le quotidien arabophone Ennahar, proche du régime algérien, le patrimoine de l’homme fort d’Alger défraie la chronique hivernale de l’autre côté de la méditerranée.
Véritable pavé dans la mare, le site Dernière Nouvelles d’Algérie (DNA) relate que l’infinie prodigalité d’Abdelaziz Bouteflika l’a conduit à verser, l’année dernière, la bagatelle de 15 millions de dinars (150.000 euros) en guise de Zakat.
« La somme versée par le chef de l’Etat est aussi surprenante qu’ahurissante. S’agit-il de la totalité de ces revenus en 2010 ou simplement de 2,5 % de l’ensemble de sa fortune ? », questionne à juste titre le site d’informations.
Les spéculations vont bon train en Algérie, alors que la polémique enfle, chacun s’interrogeant sur la face sombre d’un président accroché à son pouvoir, telle une huître à son rocher. Derrière la main de fer du pouvoir se cache-t-elle celle de la forfaiture en col blanc, qui s’en est mis pleins les poches jusqu’à jouer dans la cour des milliardaires ?
Dépeignant un accapareur de deniers publics, le magazine Challenges a osé faire, en mars 2011, ce sur quoi nombreux se cassent les dents : l’état des lieux des biens de Bouteflika.
« Officiellement, il ne disposerait que de deux appartements à Alger. Mais, selon des opposants algériens, il aurait détourné avec les généraux une trentaine de milliards de dollars, placés du Liechtenstein au Brésil », rapportait alors le magazine.
Cet éclairage journalistique jette le trouble sur le système Bouteflika, car il contredit le compte-rendu officiel de son patrimoine publié en 2009, qui se voulait au-dessus de tout soupçon, comme de bien entendu ! Bouteflika, roi des faux-semblants, continue d’entretenir le mystère autour d’un secret de polichinelle, au mépris de l’exigence de vérité exprimée par son peuple.
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