Ce mercredi, Sciences-Po Paris se met à l’heure du « Hijab day » pour la bonne cause, sous l’impulsion d’un groupe d’étudiants qui, dans une France où la croisade anti-voile est un brasier incandescent ravivé à dessein, entend bien « démystifier » le couvre-chef honni de la République et sensibiliser à “la stigmatisation vécue par de nombreuses femmes voilées en France”.
Franchir le seuil, la tête couverte, de cette prestigieuse enceinte académique, est non seulement autorisé, mais encouragé en ce jour pas comme les autres où des foulards et autres pashminas sont distribués à l’entrée. Pour autant, personne ne sera forcé de se prêter au jeu, cela va de soi, contrairement aux allégations mensongères des farouches détracteurs de l’opération qui sont sortis du bois pour crier au prosélytisme…
Premier soutien de cette action inédite de solidarité, Fatima El-Ouasdi, étudiante non voilée de quatrième année, estime que le débat sur le voile à l’université n’a pas lieu d’être, tout en insistant sur le fait « qu’il lui est inconcevable d’empêcher les autres jeunes de femmes de se voiler ».
Ce qui était prévisible est arrivé ! « Le Hijab day », relayé sur Facebook par l’association étudiante de réflexion sur l’islam Salaam Sciences Po, déchaîne immanquablement les passions dans et hors les amphis. Des pétitions d’étudiants, hostiles à l’initiative, enflamment Twitter à travers des messages où la virulence le dispute à la haine, la contre-offensive n’ayant pas tardé à être lancée via le «What ever day» qui invite chacun à venir habillé comme il le souhaite. Summun de la provocation pour l’un de ces étudiants viscéralement anti-hijab day : faire une entrée très remarquée à l’école, revêtu d’une robe et de chaussures à talons !
C’est à se demander si le véritable événement de la journée n’aurait pas été un magnifique, mais bien improbable consensus sur la liberté fondamentale de porter le voile au pays des droits de l’Homme, ou du moins ce qu’il en reste…
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