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L’avenir d’une basketteuse américaine de génie brisé par l’interdiction du hijab

Du haut de ses 24 ans et de son mètre 63, l’américaine de confession musulmane Bilqîs Abdul-Qadlir est une basketteuse de génie. Elle excelle aussi bien sous les paniers que sur les bancs de l’université de Memphis, sa terre natale, arborant avec la même fierté le maillot de la Division I, la section d’élite du sport universitaire américain, et son hijab Spécial compétition.

Elevée dans une famille pieuse, la benjamine d’une fratrie de sept enfants a révélé très tôt ses exceptionnelles dispositions intellectuelles et physiques. Encouragée par ses parents à placer haut la barre du savoir, et par ses grands frères à améliorer la dextérité de ses dribbles, elle a réussi à briller sur tous les terrains, sans jamais rien renier de ses valeurs.

Une tête bien pleine dans un corps affûté pour le basket de haut niveau, Bilqîs Abdul-Qadlir est un vrai phénomène à la fois pour les passionnés de l’un des sports rois Outre-Atlantique et la communauté musulmane admirative.

Bien qu’ayant eu les honneurs de la Maison Blanche en 2009, conviée à l’Iftar présidé par Barack Obama, lequel qui la couvrit de fleurs devant des invités triés sur le volet, l’étoile montante du ballon orange se heurte aujourd’hui à un obstacle de taille. Un obstacle qui pourrait lui barrer la route vers les hautes destinées sportives auxquelles elle était promise, brisant en mille morceaux son rêve d’enfant : devenir basketteuse professionnelle.

Pour la première fois de sa jeune vie, Bilqîs Abdul-Qadlir craint de ne pas être armée pour surmonter le veto de la Fédération internationale de basket (FIBA) qui s’oppose fermement à ce qu’elle joue couverte de la tête aux pieds, à l’exception des mains. Proscrit par le règlement international, son couvre-chef est rédhibitoire aux yeux d’une fédération qui ne semble pas encline à faire une exception à la règle, et ce même pour une joueuse d’exception…

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Les gens ont peur des musulmans. Ce que certains musulmans font dans le monde n’a rien à voir avec le reste d’entre nous. Nous ne sommes pas tous les mêmes, tout comme dans les autres religions. La FIBA ​​affirme vouloir rester neutre religieusement mais elle agit de manière discriminatoire“, a-t-elle récemment déploré en conférence de presse. “Cette interdiction foncièrement injuste n’a aucun sens pour moi. Ça va prendre du temps pour que les mentalités et les règles changent, et je ne vais pas attendre cette hypothétique changement. Je n’ai pas l’intention de me métamorphoser pour jouer au basket. Je suis arrivée au niveau où j’en suis aujourd’hui, riche des enseignements de ma religion. Je ne vais pas changer“, s’est-elle exclamée, en envisageant d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte, du côté de Springfield, là où son talent exceptionnel pourrait s’épanouir plus sereinement, mais en tournant le dos à une carrière internationale.

Une perspective qui dépasse l’entendement de l’influente association des relations américano-islamiques CAIR, atterrée que le port d’un voile islamique parfaitement adapté à la pratique sportive mette en péril l’avenir plus que prometteur de la jeune femme. “Bilqîs Abdul-Qadir, une femme musulmane américaine, qui porte un foulard islamique, n’est pas en mesure de poursuivre une carrière professionnelle en tant que joueuse de basket-ball au niveau international en raison de l’article 4.4.2 du Règlement Officiel de Basketball FIBA. Nous considérons que cette règle viole les droits religieux de Mme Abdul-Qadir et est non conforme aux normes internationales des droits de l’homme”, a écrit le CAIR dans une lettre adressée au président de la FIBA, ​​Yvan Mainini.

Et de poursuivre : “Aucun athlète ne devrait être contraint de choisir entre sa foi et le sport. Les femmes musulmanes qui aspirent à participer à des activités sportives ne devraient pas voir leur route semée d’embûches, et notamment entravée par des obstacles artificiels et arbitraires. En tant que plus grand groupe musulman des droits civils, nous demandons officiellement que la Commission technique de la FIBA ​​se réunisse dès que possible pour discuter de la modification de cette règle discriminatoire afin de permettre à Mme Abdul-Qadir, ainsi qu’à tous les athlètes de toutes les religions, de pouvoir concilier sport et religion en parfaite harmonie et dans l’intérêt de tous”, ont appelé de leurs vœux les représentants du CAIR, en citant en exemple la FIFA et sa récente décision d’autoriser le port du voile et du turban sikh sur les terrains de football, la qualifiant d’avancée majeure en matière de tolérance religieuse.

Confortée par ce soutien de poids, Bilqîs Abdul-Qadlir a tout naturellement pris la tête de la lutte en faveur des droits des sportives voilées à s’illustrer dans les rencontres internationales, et nul doute que la formidable meneuse de jeu surnommée Qisi par ses co-équipières va trouver là un nouveau terrain pour s’illustrer remarquablement, comme elle l’a toujours fait, quoi qu’elle ait entrepris.

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