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La responsabilité de l’homme envers lui-même

Au nom de Dieu
le Compatissant, le Miséricordieux,
le Seigneur de toute l’humanité et de toutes les créatures,
je Le prie de bénir et de prendre en Sa grâce tous ses Prophètes et Saints Messagers

y compris le dernier, Mouhamed, qui dit :

« Toutes les créatures dépendent de Dieu
et Il aime celui qui se montre bienfaisant envers elles »

et qui nous a aussi fait part que Dieu dit :

« J’ai créé toute la création de sorte qu’elle puisse jouir de mes bienfaits
et que Je ne jouisse pas d’elle »

J’ai l’honneur de prendre la parole à cette conférence mondiale comme représentant de tous les chefs spirituels responsables de toutes les religions révélées et de la sagesse, afin de vous entretenir des problèmes se rapportant au développement, à la survie et à l’environnement.

Mes frères et soeurs, Dieu, le Créateur de l’univers et l’Artisan de toutes ses merveilleuses lois, a destiné l’homme à vivre dans des paysages glorieux de beauté sans fin et des trésors inestimables qui assurent à l’humanité le bonheur et un bien-être infinis. Il dit dans le Coran, le Saint Livre des Musulmans :

« C’est Dieu qui vous a soumis tout ce que renferment les cieux et la terre ; tout vient de Lui. »

T.C., Sourate 45, (La Génuflexion), Verset 13.

Dieu a fait l’homme et lui a envoyé des prophètes et des messagers chargés de missions célestes et nantis d’une raison judicieuse et de sagesse pour fonder une société humaine vertueuse. Dans l’édification de cette société, chaque prophète a posé une pierre de l’édifice jusqu’à ce qu’il soit achevé à l’exception d’une place pour une seule brique dont le Prophète Mouhamed a dit qu’il était cette brique.

Par cette seule brique, Mouhamed a unifié la moitié du monde en un demi- siècle avec des moyens primitifs. Ainsi, la moitié du monde est devenue une seule famille, ou un seul corps, tellement compact que si l’un de ses membres était malade, tout le corps en souffrait dans l’éveil et la vigilance. Tous vivaient dans un environnement d’amour, de fraternité et d’entraide internationale. L’égalité, la justice et la liberté étaient garanties pour tous les êtres humains.

C’était, en effet, un environnement idéal, spirituel, lettré et moral, vierge de toutes les sortes de pollution et de souillure qui infestent la morale, l’esprit et l’étude. Tout cela est une réalité historique et non un fait imaginaire, poétique et utopique.

Mesdames et Messieurs, je crois que l’essence de la vraie religion gît dans la fraternité des prophètes. De plus, je suis vraiment convaincu que les derniers prophètes ont complété les lois et achevé les enseignements religieux de ceux venus les premiers. Je crois aussi que tous les êtres humains sont frères, cherchant la vérité partout et combattant les mythes, les légendes et toutes les sortes d’illusions et de chimères, partout où ils existent.

J’encourage les activités destinées à toutes les fins bienfaisantes et je combats toutes les sortes de maux malfaisants. J’insiste sur le fait que l’enseignement soit pleinement développé au profit de l’épanouissement et du bien-être de l’homme. La sagesse de personnes sagaces devrait être appréciée et utilisée.

Du point de vue de l’unicité de la religion, dont le seul objectif est de rendre l’humanité heureuse par la voie de la fraternité des prophètes et de la fraternité humaine, j’aimerais illustrer et clarifier ce que j’entends par développement.

DÉVELOPPEMENT

L’essence de toutes les religions révélées et le noyau des lois canoniques d’Abraham, Moïse, Jésus, Mouhamed, Bouddha et des autres prophètes et philosophes sont que tous n’ont eu qu’un seul objectif : améliorer l’existence humaine à partir de l’état où elle se trouvait, puis la porter à un niveau de bien-être toujours plus élevé. Ils ont tous voulu conduire l’humanité de l’ignorance à la connaissance, de la misère au bonheur et de l’injustice ou de l’oppression à l’amour et à la sympathie.

Jésus Christ n’a-t-il pas dit dans son plus grand commandement : « …aimez votre prochain comme vous-mêmes ? » Le Prophète Mouhamed était-il moins clair concernant l’importance de l’amour du prochain quand il a dit : « Les hommes sont frères les uns des autres » et « Nul d’entre vous n’a la vraie foi s’il ne désire pas pour son prochain ce qu’il désire pour lui-même ? » Abraham, Moïse et les autres prophètes ont poursuivi le même objectif, celui que le Coran décrit comme but céleste commun :

« Tout ceci est écrit dans les premières Ecritures, les Ecritures d’Abraham et de Moïse. »

T.C., Sourate 87, (Le Plus Haut), Verset 19.

L’action missionnaire de Bouddha et de tous les philosophes et réformateurs sociaux de tous les temps a donc été, en vérité, un mouvement concerté ou une évolution vers l’amélioration de la condition humaine et l’acquisition des bienfaits d’une meilleure instruction et d’une plus grande sagesse. Le Prophète Mouhamed a dit : « Est perdant celui dont deux journées consécutives sont les mêmes ; il est victime de privation celui dont le matin n’est pas meilleur que le jour précèdent ; celui qui ne progresse pas recule ; et il serait mieux pour celui qui recule qu’il meure. »

La religion ne se contente pas, en vérité, de faire de la terre un paradis céleste pour l’homme mais cherche en plus à le façonner à la lumière de la bonne foi, de la sagesse, de l’étude et des bonnes actions. Ceci est confirmé dans le Coran :

« Aux hommes et aux femmes, que la foi anime et qui font le bien, Nous leur accorderons sûrement une vie heureuse ; Nous les récompenserons selon leurs bonnes actions. »

T.C., Sourate 16, (L’Abeille), Verset 97.

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Dieu dit aussi :

« Dieu est la récompense de ceux qui font des bonnes actions dans la vie présente ; mais la récompense de la vie à venir est encore de loin meilleure. Le séjour de l’homme droit est béni. »

T.C., Sourate 16, (L’Abeille), Verset 30.

. La religion n’assure pas uniquement à l’homme la sécurité de la vie sur cette planète. L’homme n’est pas seulement fait de poussière et destiné à retourner en poussière. Car la foi et la véritable croyance assurent à l’homme, en plus du paradis sur terre, un paradis céleste éternel et immortel.

POLLUTION

C’est pourquoi, en accord avec ce que j’ai mentionné auparavant, quiconque fait du mal à l’homme ou le tue cause du tort à toute l’humanité. Dieu dit dans le Coran :

« Quiconque a tué un être humain, à l’exception en punition d’un meurtre ou d’autres crimes odieux, doit être considéré comme ayant tué toute l’humanité ; et quiconque a sauvé une vie humaine doit être considéré comme ayant sauvé toute l’humanité. »

T.C., Sourate 5, (La Table), Verset 32.

Par conséquent, nous pouvons dire que le monde est en voie, si nous n’y prenons garde, de commettre un suicide et de se détruire, car des peuples ont porté nuisance à l’environnement et ont pollué la belle nature. La religion ou tout esprit libre et conscient doit-il permettre ce suicide ?

Notre planète est comme un vaisseau spatial, se déplaçant dans l’espace, et tous les passagers sont responsables de sa sécurité et de son entretien. Quelle belle image les religions révélées font de cette question par la voix du prophète de l’Islam. Le Prophète Mouhamed dit dans une parabole : « Les adeptes vigilants et observant les lois de Dieu et ceux qui les transgressent sont comme les passagers respectivement sur le pont et au fond d’un navire. Ceux du fond veulent y faire un trou pour avoir de l’eau sans nuire à ceux sur le pont. » Et Mouhamed continue en disant : « Si on les laisse faire cela, tous les passagers à bord périront, mais si on les en empêche, tous seront saufs. »

Nous en concluons que ceux qui font des trous dans notre vaisseau planétaire nuisent à tous ceux qui voyagent avec eux. C’est pourquoi, tous les peuples doivent préserver notre vaisseau de tout danger. Sa préservation et notre sécurité résident dans le fait de ne pas nuire à la nature ni d’endommager notre environnement que les lois du Créateur de l’univers ont magnifiquement réalisé et perfectionné. Cet univers est un cadeau de Dieu qu’Il nous a confié. N’en serions-nous pas responsables ni dignes ? Comment serions-nous utiles les uns aux autres si nous nous acharnions à y faire des dégâts en trouant la couche d’ozone et en polluant notre environnement. De la même manière, nous nous faisons du mal les uns aux autres et à la planète sur laquelle nous vivons en commettant des actes immoraux, en souillant nos âmes et nos caractères par de l’égoïsme, de l’avarice, de l’indifférence envers le malheur des autres peuples, ou par fatalisme, en croyant aux superstitions et aux mensonges, et en cachant la vérité et la raison.

C’est avec une ingratitude extrême que l’homme détruit la société civilisée que nos nobles ancêtres ont créée dans le passé, sous la conduite des prophètes et des messagers de Dieu. Ces chefs des anciennes civilisations ont annoncé la nouvelle de l’avènement béni de leurs successeurs, qui ont achevé leur travail. C’est ce travail que nous sommes occupés à détruire aujourd’hui.

Pour le bien de la paix, pour réaliser le bonheur et la prospérité de l’humanité, et pour préserver la beauté de la nature où nous vivons, nous devons mettre fin à toutes les guerres, en finir avec la pollution des âmes et des esprits de même qu’il nous faut arrêter la pollution de l’environnement, la désertification et résoudre la crise de la population. Cette condition d’harmonie qui soutient la justice, la charité et la bienveillance, et qui en appelle à l’entraide fraternelle des hommes, requiert l’union et la collaboration de trois forces, qui sont :

  1. des hommes d’état et des politiciens honnêtes,
  2. des hommes de sciences et des enseignants vertueux,
  3. une nouvelle génération de chefs rationnels pour les religions révélées, et des sages.

De telles personnalités éminentes devraient être aidées dans leur travail par tous les médias permettant d’éduquer tous les peuples, même ceux vivants dans les régions les plus reculées du monde. De cette façon nous pouvons créer un environnement pacifique, une coexistence harmonieuse et une fraternité internationale, entretenant des dialogues entre la science et la raison, d’un côté, et la foi et la religion, de l’autre.

Pour terminer cette humble allocution, il me revient à dire que l’unique menace à laquelle l’homme est exposé vient de l’homme lui-même. Il n’y a pas de paix si on ne s’efforce pas d’améliorer l’homme et son statut. L’homme ne peut parvenir au bien qu’en ramenant son existence à l’essence des religions et à leur véritable nature laquelle s’accorde avec des esprits mûrs et des mentalités rationnelles. Ceci ne se concrétisera que si des personnes sincères et bien intentionnées réalisent que des missions célestes nous sont parvenues par la révélation de Dieu pour le meilleur des intérêts, le salut, le bonheur et la sécurité de l’homme. Ceci pourra donc se réaliser. Il est nécessaire de s’entraider pour rendre aux missions divines du ciel leur pure nature et leur qualité originale, qui sont savoir, sagesse et purification de l’âme. Lorsque les conditions internes de l’âme sont purifiées sous la conduite de la raison, de la vérité scientifique et du sublime de l’esprit, l’environnement externe peut être assaini et débarrassé de tous ses éléments nuisibles. Par voie de conséquence, l’homme pourra vivre dans l’amour et la paix.

Merci à vous tous et que la Paix soit sur vous.

Discours du forum général sur l’environnement et le développement pour la survie

Moscou, Union Soviétique

Janvier 15-19, 1990

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