Il n’y a guère que son écharpe rouge qui soit inusable car sa diabolisation de l’islam est, elle, éculée, Christophe Barbier n’en finit plus d’agiter le chiffon rouge devant le « danger communautariste » pour des raisons qui font injure à l’intelligence de ses lecteurs…
A l’instar de ses confrères en manque d’imagination qui exploitent le filon « islam » sans retenue, hiver comme été, le Directeur de l’Express a attendu que l’automne arrive pour céder une fois encore aux sirènes du sensationnalisme qui fait le lit d’un nationalisme revanchard et la faillite du journalisme dit sérieux.
C’est à celui qui fera la Une la plus anxiogène, les grands magazines nationaux rivalisant de médiocrité pour faire leurs choux gras avec le « péril vert », comme feint de s’alarmer Christophe Barbier. Ce dernier écrit avec un sens aigu de la dramatisation qui n’abuse que les esprits impressionnables, un cœur de cible à choyer à quelques mois des municipales : « il faut s’inquiéter de voir (l’avenir) en vert ».
Sans originalité, la Une de l’Express manque cruellement de ce génie journalistique dont se targue le plumitif dégoulinant de condescendance, et dans un copié-collé digne du journalisme de caniveau hélas très répandu, le titre et son visuel sont censés faire monter l’adrénaline dans les chaumières et booster les ventes : « Islam : le danger communautariste », avec en guise d’illustration de l’apocalypse prophétisée par le Cassandre du parisianisme, un étalage de hijabs dans une devanture de magasin.
Le paternalisme de Barbier est au moins aussi inoxydable que son écharpe, et derrière sa fausse bienveillance, l’hypocrisie pleine de morgue du Directeur de l’Express se révèle dans toute sa splendeur, car s’il pointe du doigt la communauté musulmane, s’il la dénigre, s’il la voue aux gémonies sans répit, c’est pour son bien, cela va de soi…
Barbier, l’éditocrate du parisianisme, joue les grands protecteurs des musulmans de France en se faisant au passage leur directeur de conscience, seulement voilà, les musulmans qui ont largement atteint l’âge de la maturité sont affranchis de toute tutelle, surtout aussi méprisante et méprisable.
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