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La journée du Hijab emballe les étudiantes non-musulmanes du Michigan

Quand le voile de l’ignorance enveloppe nos sociétés comme le plus opaque des rideaux que rien ne transperce, hormis l’aveuglement généralisé, une seule petite journée pour faire tomber toutes les œillères est une éclaircie dans le ciel, d’autant plus quand le mérite en revient à celles qui subissent de plein fouet ses terribles conséquences.

En ce début du mois de décembre, il fallait se transporter jusque dans le Michigan, au sein de l’Université Eastern, pour voir les préjugés islamophobes habillés pour l’hiver, tandis que le hijab coiffait toutes les têtes, au cours d’une journée mémorable, le « Hijab Day », qui a permis à des étudiantes américaines non-musulmanes de passer de l’autre côté du miroir.

Dépassant le prisme des noirs fantasmes, se débarrassant de l’étroitesse des clichés banalisés, de nombreuses jeunes femmes se sont inscrites pour être parmi les premières à revêtir le hijab paré de tous les maux, sur les conseils avisés des habilleuses d’un jour : les étudiantes musulmanes, membres de la dynamique association des étudiants musulmans du campus (MSA), qui ont créé l'événement avec l’assentiment de la direction de l’université.

"C'était formidable de voir autant de jeunes filles d’autres confessions essayer le hijab", s’est exclamée enthousiaste, Amala Farah, étudiante en première année, qui s’est réjouie non seulement du succès de l’opération, mais également du réel intérêt manifesté par ces candidates au port du voile, dont la plupart écoutait religieusement les recommandations sur la manière de bien le porter. "Elles étaient vraiment soucieuses de le revêtir le plus correctement possible, bien plus que certaines musulmanes ne le sont», a-t-elle renchéri.

Même si cette première permettait d’ouvrir les yeux sur un voile diabolisé et des femmes déshumanisées, se glisser dans la peau d’une musulmane voilée n’aurait pas suffi pour élargir son champ de vision. C’est la raison pour laquelle cette journée exceptionnelle s’est enrichie d’une conférence animée par Nadia Bazzy, qui a levé un coin du voile sur son expérience personnelle en tant que femme, mère de famille et thérapeute musulmane voilée aux Etats-Unis.

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"Pour expérimenter quelque chose de nouveau et mieux en comprendre les fondements et les valeurs, il est nécessaire de le vivre pleinement", a-t-elle déclaré en préambule, en précisant : "Vous n'avez même pas besoin d'être musulmane pour avoir une personnalité modeste. Les valeurs attachées au port du hijab ne sont pas l'apanage de l’Islam ".

Du côté des étudiantes américaines qui se sont prêtées à un essayage riche de sens, l’expérience a été unanimement jugée passionnante et concluante, créant des liens et favorisant une prise de conscience qui n’est pas prête d’être obscurcie par la propagande politico-médiatique.

"Cette journée a provoqué un déclic en moi, et j'ai aimé le faire", a confié Emily Chadwick radieuse, ajoutant : "J'ai aimé vivre quelque chose d'une autre culture", tandis que sa camarade Mariah Brito abondait dans son sens : "Il y a une importante communauté musulmane ici, et il n’y avait rien d’étrange à me voir porter le hijab", a-t-elle commenté, en indiquant éprouver une fascination pour le hijab et les vertus qu’il recouvre.

A la fin de cette journée à marquer d’une pierre blanche, la satisfaction se lisait sur le visage de Elaf Alchurbaji, le président de l’association des étudiants musulmans de l’Université Eastern, et elle s’est exprimée en ces termes : "J'ai été à la fois très impressionné, heureux et surpris par le taux de participation à cette grande première, et je dois dire que j’ai particulièrement apprécié l’intervention de Nadia Bazzy quand elle a insisté sur le fait que le hijab n'est pas seulement l'expression extérieure de la modestie, mais plus important encore, l'expression de la pudeur intérieure qui anime celle qui le porte".

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