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La force du lien (partie 1/2)

En dépit du climat passionnel existant entre la France et le monde arabo-musulman en général et quelles que soient les tensions engendrées de part et d’autre, quelle que soit l’acuité des antagonismes vécus, quelquefois entretenus, depuis le début du XIXème siècle, une chose est sure, la force du lien l’a toujours emporté.

J’entends par cette expression : une synthèse des valeurs de l’Islam et de la société française. Cette recherche d’essence dialectique pose la primauté de l’historicité sur le dogme.

Aucune société, aucun groupe ne pratiquent une autarcie intellectuelle allant jusqu’à récuser le principe de l’apport conçu comme un enrichissement de soi-même. Les communautés les plus hermétiques acceptèrent toujours, en dernière instance, le renouvellement insufflé, tel un ballon d’oxygène par l’autre, c’est-à-dire celui qui s’avère radicalement distinct dans sa structure.

Ce mouvement opère une articulation fondée sur la relation de l’autre au même. L’évolution est possible car il y a cet autre qui devient à son tour fondateur de mêmeté. Aussi la rencontre entre l’Islam et ce qu’il est convenu d’appeler « la laïcité française » devrait produire un système axiologique fécondateur de nouvelles valeurs laïques.

Il ne sert à rien de perpétuer une opposition irréductible entre l’Islam et la France comme il ne servirait à rien non plus d’imposer à l’une ou à l’autre le modèle de son vis-à-vis. Il est clair que la France de 2002 regroupe plus de cinq millions de musulmans qui, dans leur immense majorité, y resteront définitivement.

Dans ce contexte, l’esprit de concordance doit se substituer à toute velléité conflictuelle. Les choses ne pouvant pas non plus rester en l’état. Le statu quo dans ce domaine risque de devenir délétère. Des intellectuels musulmans revendiquent la création d’un savoir minimum indispensable à la communication entre musulmans et non musulmans. Un sondage paru dans le quotidien « le Monde » du 30 novembre 1989 corrobore cette nécessité et depuis, tous les sondages publiés en France traduisent la même tendance.

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En 1989, 60% des français interrogés associaient Islam et violence, 52% considéraient que plus on est « intégré » à la société française, moins on est musulman. Il est certain que pour ceux qui procèdent à ces identifications : LA CONNAISSANCE EST ENCORE QUELQUE CHOSE QU’ON SAIT PLUTOT QU’UNE CHOSE QU’ON A ENCORE A APPRENDRE.

Des penseurs célèbres tels que Mohammed IQBAL et Mohammed ABDU proposèrent une synthèse entre les résultats scientifiques de l’Occident et les idées fondamentales de l’Islam.

Pourquoi ne pas poursuivre les efforts entrepris par ces éminents chercheurs en faisant apparaître des éléments de convergence entre les principes de l’Islam et les valeurs fondamentales de la République française ? Au lieu de parler sans cesse d’intégration, entreprenons un effort spéculatif pour mieux nous connaître mutuellement. L’école, les médias, pourraient jouer un rôle important dans l’accession à ce savoir commun. Il faudrait créer des émissions, des documentaires historiques, culturels, sociologiques sur la diversité d’être et de faire de l’islam. Ainsi, progressivement les opinions publiques occidentales découvriraient que l’Islam n’est pas un système monolithique, pétrifié, constituant un obstacle à la pensée.

Si, comme je le suggère, on attribue le privilège de l’historicité sur le dogme, il est aisé de remarquer des courants antagonistes dans les sociétés musulmanes comme dans toutes les autres : orthodoxes, modernistes.

A suivre…

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