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Jérusalem : des activistes juifs veulent rebâtir le Temple sur l’Esplanade des Mosquées

Par Ian Hamel, de retour d’Israël et des Territoires palestiniens
Alors que les États Unis se préparent à installer leur ambassade à Jérusalem, certains juifs orthodoxes jettent de l’huile sur le feu en réclamant l’annexion de l’Esplanade des Mosquées, deux des bâtiments les plus saints de l’islam, le dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa.            
Le guide touristique n’a (presque) pas menti. Depuis la place du mur des Lamentations, côté juif, pour rejoindre l’Esplanade des Mosquées, côté musulman, il faut emprunter une « hideuse passerelle en bois », à l’extrémité sud de la place. Un passage également baptisé « porte des immondices ». Mais que l’on se rassure, l’Esplanade des Mosquées, plantée de cyprès, au sud-est de la vieille ville de Jérusalem (al Quds en arabe) est très propre, très paisible. Du moins lorsque des activistes juifs ne viennent pas prier. Car ils n’en ont pas le droit. Depuis des siècles, ce lieu est exclusivement réservé à la pratique de l’islam. Une règle autrefois respectée par l’occupant britannique. En 1967, lorsque Israël prend possession de la ville, le pays s’engage à maintenir le statuquo. D’autant que la Jordanie est toujours le gardien de ces lieux saints.

La passerelle entre le mur des Lamentation et l’Esplanade des Mosquées

Un Temple s’élevait il y a 2000 ans
Le problème, c’est que des juifs orthodoxes viennent de plus en plus nombreux sur l’Esplanade des mosquées. Ils ne cachent pas leur intention : récupérer le site afin d’y bâtir le Temple qui s’y élevait il y a deux mille ans ! Quitte à provoquer de nouvelles tensions et même des explosions de colère, qui avaient entraîné en juillet 2017 la mort de deux policiers druzes israéliens. En deux semaines, cinq Palestiniens avaient été tués et des centaines blessés dans des affrontements avec les forces de l’ordre israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. La police israélienne avait interdit un vendredi l’accès au lieu de culte musulman pour les Palestiniens de moins de 50 ans. « A présent, chaque matin, des groupes organisés prennent l’habitude de parcourir le site sous escorte de la police. Une fois par mois à la tombée de la nuit, des dizaines de juifs religieux en font le tour à travers le quartier musulman de la Vieille ville et s’arrêtent devant chacune de ses portes pour prier », raconte un reportage du Figaro paru au début du mois d’avril.   
Des policiers pour contenir des juifs orthodoxes

Une situation économique favorable   
Lors de notre déplacement fin avril, nous n’avons pas été témoin d’incidents. Une dizaine de juifs orthodoxes sont venus déambuler, encadrés par des policiers armés. Toutefois, ils ne se sont pas arrêtés pour prier. Le problème, c’est que la reconstruction du Temple n’était au départ revendiquée que par de petits groupuscules. Aujourd’hui, même s’ils restent minoritaires, les activistes sont de plus en plus nombreux. Ils entendent ainsi faire pression sur le gouvernement de Benyamin Netanyahou. « Malgré toutes ses casseroles, le Premier ministre reste très populaire, car la situation économique en Israël est bonne. Le chômage ne dépasse pas 4 %. De plus, Netanyahou joue sur les divisions des Palestiniens. Le Fatah du président Mahmoud Abbas ne cherche qu’à marginaliser le Hamas. Il n’a pas encore versé le salaire de mars des fonctionnaires à Gaza », déplore un journaliste israélien.         

Négocier avec les Palestiniens
Laisser le champ libre aux activistes juifs serait catastrophique. Dans une interview récente accordée à l’Obs, l’écrivain israélien David Grossman rappelle que le statut de Jérusalem, comme la question des colonies et le droit au retour des réfugiés, sont des dossiers « qui doivent se négocier avec les Palestiniens (…) Nous devons parlementer si nous ne voulons pas continuer à nous entre-tuer pour des siècles. Ce sera douloureux. Mais ces concessions seront le signe de notre maturité », affirme-t-il. Mais Benyamin Netanyahou peut-il entendre raison, lui qui cherche à convaincre l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) de choisir Abou Dis (une petite ville de 10 000 habitants) plutôt que Jérusalem comme capitale ?    
 
 
 
Le mur des Lamentations

 
Le Dôme du Rocher

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2 commentaires

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  1. le temple a été reconstruit depuis longtemps, il s’appelle la mosquée el Aqsa. Les juifs d’aujourd’hui ont ils oublié que c’est leur Dieu qui est aussi le Dieu des musulmans qu’on adore dans cette mosquée et que cette mosquée n’aurait jamais été la première qibla de l’islam si ce site n’avait pas été sacré pour les musulmans bien avant la construction de la mosquée parce que c’est là que se trouvait l’origine de l’islam.Et cette origine est commune aux juifs, aux chrétiens, aux mandéens et aux musulmans.

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