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Italie : des habitants de Trieste, femmes et hommes, se baignent habillés en soutien aux musulmanes en burkini

S’il y a une plage en Europe, où la mobilisation en faveur des baigneuses musulmanes adeptes du burkini pouvait être forte, instantanée et inconditionnelle, et prendre la forme d’une grande chaîne de la solidarité sur le sable fin, jusque dans l’eau, c’est bien celle de Pedocin, à Trieste, au nord-est de l’Italie.

Sans aucun maillon faible pour en rompre l’unité, la ferveur et le soutien fraternel, cette grande chaîne de la solidarité, parfaitement mixte, s’est en effet étendue sur la rare plage non-mixte du Vieux Continent. 

Cette plage singulière, sur laquelle se dresse un mur de briques séparant les hommes des femmes, fait figure d’anomalie aux yeux de beaucoup, sauf pour la population locale. Car, à Trieste, ce mur qui serait impensable ailleurs, au risque de soulever un tsunami d’indignations, on y tient vraiment !

Sous le soleil de plomb du mois d’août, ils furent ainsi une centaine de Triestins, femmes et hommes, à serrer les rangs avec les femmes musulmanes vêtues de la combinaison aquatique dont la seule évocation crée de violents remous sur le littoral français… Ils ont fait bloc derrière elles contre l’ostracisme estival qui les a brutalement frappées. 

Paradoxalement, alors même que les autorités locales continuent de voir d’un bon oeil la non-mixité sur la plage de Pedocin, elles ne sauraient souffrir que le moindre burkini s’y aventure et fasse trempette dans l’eau… Elles ont alors purement et simplement proscrit, banni, criminalisé la parure de bain respectant la pudeur musulmane, et celles qui l’arborent.

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« Nous aussi, nous portons des burkinis pour interpeller les élus locaux et leur dire que c’est une erreur d’empêcher des femmes, en l’occurrence musulmanes, de se baigner ! », s’est exclamée l’une des administrées non musulmanes solidaires et en colère. 

En guise de réponse à celles et ceux de ses concitoyens farouchement hostiles au port du burkini, arguant qu’il est « non hygiénique », elle a brandi devant les caméras un panneau sur lequel était inscrit :  « Une robe ou un bateau de croisière polluent-ils davantage ?». Sur d’autres bannières, on pouvait lire « La biodiversité est belle » ou encore « À Pedocin, nous voulons être en paix et vivre unis ».

Figure de proue de cette grande chaîne de la solidarité qui s’est formée et consolidée sur la plage de Pedocin, Nurah Omar, vice-présidente de l’association culturelle islamique de Trieste, a dénoncé un arrêté municipal discriminatoire. « Si une Italienne non musulmane avait décidé d’aller à la plage habillée ou couverte pour des raisons de santé ou de rapport à son propre corps, il n’y aurait pas eu la moindre discussion. Personne n’y aurait trouvé à redire », s’est-elle indignée.

Interdire le port du burkini sur la seule plage non-mixte d’Europe offre un contraste pour le moins saisissant… A des milliers de kilomètres de Trieste, dans sa boutique de Sydney, on n’ose imaginer l’atterrement de sa conceptrice, la styliste australienne à succès, Aheda Zanetti.

Aheda Zanetti

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Un commentaire

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  1. De plus en plus de citoyen dans le monde, commence à s’identifier au musulman et paradoxalement, c’est l’histoire de la Shoah qui a maintenu les gens dans la vigilance pour qu’à l’avenir, on ne s’en prenne plus à l’être humain pour sa religion.

    Comme quoi ceux qui disaient qu’on n’en faisait trop avec la Shoah heureusement qu’on ne les a pas écouté.

    Je suis persuadé que même nos ennemies les plus farouche travaille pour notre sécurité, mais n’ont pas conscience.

    Voilà pourquoi le musulman attaché avec certitude a sa religion se remémore ces paroles du prophète Mohamed salla Lahou Alayhi wa Salem qui est celles-ci : ” Comme l’affaire du croyant est étonnante, il lui arrive un bien, il remercie Dieu et c’est un bien pour lui et si un mal le touche, c’est également un bien et ceci n’arrive qu’aux croyant. ”

    C’est-à-dire que toute situation parfois désagréable voir dangereuse s’y cache un bien même si parfois la tentation est grande de s’en prendre au destin ou d’y voir de la malchance.

    C’est avec cette attitude chevillée au corps que le musulman traverse les épreuves avec sérénité, car il sait également ce qui devait l’atteindre ne devez pas le manquer et ce qui ne l’a pas atteint ne devez pas l’atteindre.

    Et ils nous ont demandé de supporter tout cela patiemment, mais également avec l’espoir que toute injustice commise sur cette terre aura obligatoirement une réponse dans l’autre ou ici dans ce monde.

    Les épreuves n’arrêteront pas de s’abattre sur le croyant jusqu’à qu’il rencontre son seigneur purifié de tous ces péchés.

    Mais attention le musulman exècre la violence, mais n’est pas un pacifique, car il ne lui a pas demandé de laisser sa poitrine ouverte dans une vision christique de rédemption. Il doit se défendre quand sa terre, son honneur et sa famille sont en danger ou sur le point de l’être, mais toujours avec l’idée que tout cela n’arrive pas.

    Le prophète Mohamed salla Lahou Alayhi wa Salem nous dit également ceci ” Demander la paix, mais quand la guerre est la faite y face ”

    Pour finir, je dirais que tout concours a ce que le musulman soit en paix et la recherche. Quand il salut le Salem est le premier mot qu’il dit avant tout autre. Quand il finit sa prière, il dit Salem et ceci en retournant dans le monde des hommes. Dieu a pour nom Salem et les anges inviteront les élus à entrer au paradis avec ce mot Salem.

    Et moi je vous dis Salem alaykoum.

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