Ceux qui avaient naïvement cru que Fourest avait évolué quant à sa perception du phénomène islamophobe devront rapidement revoir leur appréciation. Ce matin, dans sa chronique sur France culture intitulée : «Islamophobie: une confusion sémantique », la journaliste est rapidement revenue à ses fondamentaux. Si elle concède devant la progression incontestable de l’islamophobie qu’il existe bien un « racisme anti-musulman », elle ne reconnaît toujours pas le terme “islamophobie”, dont elle maintient qu’il a été notamment été utilisé par des islamistes iraniens qui ont « traité en anglais d’islamophobes » des féministes américaines comme Kate Millett « quand elles ont commencé à critiquer la position obligatoire du voile ».
Préférant parler de « racisme anti-musulman », Fourest s‘est employée à disqualifier les organisations de lutte contre l’islamophobie, comme le CCIF qualifié «d’association communautariste sous influence de Tariq Ramadan » et « sponsorisé par le milliardaire américain Georges Soros » qui a fait selon notre éditorialiste multitâches « un joli chèque au CCIF ». Si le CCIF n’a jamais caché ce financement, Fourest lui a décelé en revanche un autre investisseur : le Qatar. Cette accusation d’un parrainage du CCIF par le Qatar avait été formulée par Libération dans un dossier Les musulmans dans la mire du Qatar.
En avançant à son tour la piste du Qatar sans en apporter la moindre preuve, pays connu pour financer à l’échelle internationale les Frères musulmans, Fourest espère non seulement être confortée dans sa vision du CCIF, proche de cette nébuleuse politico-religieuse, tout en soulignant ses propres contradictions, en posant à terme cette question: comment en effet le CCIF qui prétend défendre les musulmans de France, peut-il accepter de l’argent du Qatar? Une monarchie classée comme un Etat esclavagiste, exploitant sans vergogne les immigrés venus d’Asie du Sud-Est, dont certains sont musulmans.
On apprend enfin dans cette chronique matinale que Fourest trouve « drôle » le dessin de Charlie Hebdo où l’on peut lire “Le Coran c’est de la merde” et contre lequel la LDJM, présidée par Karim Achoui, a porté plainte. Karim Achoui qu’elle n’épargne pas dans sa petite diatribe radiophonique : “ancien avocat du milieu qui cherche à se refaire une virginité en créant une association qui promet de lever une armée d’avocats contre l’islamophobie et commence par attaquer Charlie Hebdo pour un dessin plutôt drôle sur les Frères musulmans en Egypte.”
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