Concilier études et prières, chaque jour que Dieu fait, n’a rien d’antinomique pour les milliers d’étudiants musulmans qui phosphorent sur les bancs des Universités américaines, et ce n’est à pas un problème de compatibilité qu’ils se heurtent, dans une Amérique certes matérialiste mais où la religion occupe une place centrale, mais plutôt à une pénurie de salles adaptées à une parenthèse spirituelle essentielle et revivifiante.
Sur le campus de l’Université de Charlotte, en Caroline du Nord, le problème se pose avec acuité, alors que les étudiants musulmans sont de plus en plus nombreux à émettre le souhait de disposer de salles de prière permanentes. La plupart d'entre eux ne supporte plus de devoir se réfugier derrière les hautes étagères de la grande bibliothèque universitaire, à l’abri des regards et sans troubler la quiétude des lieux, pour tenter d’y trouver l’intimité propice au recueillement.
Une improbable intimité qui, au fil des jours, n’a cessé de tourmenter les esprits, chacun se mettant en quête d’un autre lieu de repli tout aussi inapproprié, avant que la solution idoine s’impose à tous comme une évidence : se doter de salles dédiées à la prosternation quotidienne devant le Très-Haut.
Porte-parole des 1 500 étudiants musulmans de l’Université de Charlotte, Mohamad Konsouh, le président de l’association de bienfaisance UNC, insiste sur la légitimité de cette requête qui entend privilégier l’intérêt général, en soulignant que pour les Américains de confession musulmane, il n’y a aucune incompatibilité qui vaille, pas plus entre étudier et prier, qu’entre vivre pleinement sa foi et s’épanouir dans la modernité.
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