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Etats-Unis : une mère de famille lance une campagne contre le harcèlement islamophobe à l’école

Il y a peu de temps encore, la très discrète Ebtehal Badawi, une mère de famille musulmane vivant à Jefferson Hills, n’aurait jamais imaginé se retrouver sous les feux de l’actualité brûlante, et encore moins que la quiétude de sa vie quotidienne serait à jamais troublée par l’islamophobie galopante.

Une islamophobie qui poursuit sa course folle à travers les vastes étendues américaines, jusqu’en Pennsylvanie où elle s’est infiltrée dans le sanctuaire de l’école, sous la forme d’un harcèlement raciste intolérable, cruel et pervers, pouvant culminer dans la violence extrême, contre les boucs émissaires tout désignés : les élèves de confession musulmane.

Près d’un an après qu’Ebtehal Badawi, comme l’ensemble de ses coreligionnaires, a été horrifiée par l’agression d’une brutalité inouïe commise à l’encontre d’une jeune réfugiée syrienne vêtue d’un hijab par ses camarades de classe, dans l’enceinte d’un lycée près de Pittsburgh, c’est un deuxième puissant électrochoc qui a fini par réveiller en elle sa fibre militante : son propre fils a été la cible, des semaines durant, d’insultes ordurières de la part de ses anciens coéquipiers de hockey, lesquels prenaient un malin plaisir à l’humilier, à le bousculer et à le malmener, en le menaçant de terribles représailles si jamais il parlait.

Loin d’être apaisée, sa douleur de mère devant les souffrances insupportables infligées à son enfant par ses bourreaux, de surcroît en toute impunité, est toujours aussi vive, mais elle s’exprime aujourd’hui à travers la campagne contre le harcèlement scolaire à caractère islamophobe dont elle a pris la tête.

Une campagne résolument fédératrice qui tente de provoquer un éveil des consciences auprès de la jeune génération, en exhortant à construire des ponts au-dessus des torrents de haine et à faire de la différence une richesse.

Fer de lance de cette opération de sensibilisation à l’un des fléaux des temps modernes, Ebtehal Badawi est aussi la conceptrice de l’affiche qui en est l’illustration visuelle : s’élevant au-dessus d’un pont jaune, différents symboles religieux et des mains peintes dans différentes couleurs de peau délivrent un message fort et positif à la communauté de Pittsburgh.

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« Pittsburgh construit des ponts. Dans notre communauté, nous nous concentrons sur l’établissement de relations. Nous nous efforçons de créer des ponts entre des personnes de races, de religions et de cultures différentes ».

« C’est une première étape nécessaire. Il faudrait que cela débouche sur la création de programmes éducatifs spécifiques, sur l’organisation de débats constructifs autour du thème de l’acceptation de l’altérité au sein des établissements scolaires », a appelé de ses voeux Ebtehal Badawi, avec une lueur d’espoir dans les yeux.

Alors que son affiche, qui se déclinera prochainement en une grande peinture murale, est désormais exposée dans plusieurs collèges et lycées de la région, ainsi que dans la bibliothèque municipale de Pittsburgh, et est sur le point d’être accrochée, bien en évidence, dans les halls de grandes universités de Pennsylvanie, cette mère de famille musulmane est plus que jamais convaincue du bien-fondé de son combat. Un premier combat, qui s’est d’ores et déjà imposé à elle comme le grand combat de sa vie.

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