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En quête d’une alternative

Nul ne peut nier l’état de désespoir dans lequel se trouve une bonne partie de l’humanité. Les systèmes politiques ont conduit les peuples à la dérive : la famine, la corruption, les guerres, les maladies sont les conséquences directes de ces systèmes inadéquats qui gèrent tellement mal la chose publique que le chaos et la faillite ont gagné tous les domaines : la sécurité, l’économie, la santé, la morale et j’en passe.

Ces systèmes se révèlent incapables de soulager les souffrances de leurs sociétés respectives.

Comment peuvent-ils endiguer des maux, apporter des solutions à des crises, à des problèmes qu’ils ont eux mêmes crées et dont ils sont la principale cause.

De l’analphabétisme à grande échelle jusqu’aux guerres dévastatrices en passant par les fléaux destructeurs, tels les maladies, la toxicomanie, la pauvreté, tous ces maux et bien d’autres sont imputables aux dirigeants et à leurs systèmes de gouvernement.

Ils sont la cause de la fuite des cerveaux qui laisse exsangues leurs pays sans qu’ils ne manifestent le moindre souci d’endiguer la saignée ou d’y remédier en organisant d’une manière ou d’une autre le retour des intellectuels contraints à l’exil. Motif : Cela risque de créer une opposition ou de dynamiser celle qui existe.

Plus grave est le fait que ces systèmes entretiennent la division et les conflits souvent meurtriers entre les peuples pour piller leurs richesses et pour se maintenir au pouvoir.

Dieu a doté les nations et les peuples de caractéristiques naturelles, linguistiques, culturelles, sociales, géographiques, destinées à préserver leur unité et leur cohésion.

Cependant les systèmes politiques se sont ingéniés à saper les fondements de cette unité ; ils ont tout fait pour désintégrer les peuples et les dresser les uns contre les autres.

L’Afrique noire par exemple, est une entité homogène de par la géographie, l’histoire, la culture, le destin, la couleur, mais en dépit de ces facteurs naturels qui font de l’Afrique une seule communauté, on voit bien à quel point le continent est disloqué, démembré et déchiré. Il en est de même pour le Maghreb, le monde arabe, la communauté musulmane, d’autres communautés en Asie, en Amérique et partout ailleurs dans le monde.

La mondialisation est une nouvelle machine à « affamer les peuples ». D’un côté, elle menace d’absorber les spécificités nationales et culturelles, et tente d’imposer un modèle de développement unique, et de l’autre elle creuse les fossés entre les pays, les peuples et les continents. Il est faux de croire que la mondialisation serait synonyme d’uniformisation ou d’égalisation du monde, comme on ne cesse de nous en rebattre les oreilles. Des pays et même des régions entières sont exclues du nouveau système des échanges internationaux. Le continent africain et l’Amérique latine ne représentent respectivement que 2,2 % et 4,5 % du commerce mondial. Des pans entiers de l’Afrique, de l’Amérique du Sud et de l’Asie sont rayés des cartes qui représentent chaque pays en fonction de son importance économique.

Avant les années 70, en Afrique, les populations étaient pauvres selon certains critères mais elles ne mourraient pas de faim ou très peu en mourrait. Aujourd’hui la famine fait des ravages, 40 millions d’humains meurent de faim chaque année. En Afrique, en Asie, les gens survivent des décharges publiques ; en Amérique et en Europe, ils pillent les supermarchés pour survivre.

La mondialisation tend à accroître la richesse des plus riches et la pauvreté des plus pauvres.

Pire encore, la mondialisation a pris une autre tournure avec la lutte antiterroriste. Sa dimension humanitaire semble céder la place à une dimension de violence et de terreur, au point où elle devient inhumaine. C’est la raison pour laquelle, partout éclatent des émeutes, des conflits meurtriers et des guerres dévastatrices.

La lutte antiterroriste sert de prétexte pour la négation des droits et des libertés dans de nombreux pays arabes et musulmans.

L’ordre mondial est un ordre unipolaire qui se fonde sur la force au détriment de la raison. Je ne dis pas au détriment du droit parce que celui-ci peut être instrumentalisé par cet ordre afin de servir ses intérêts. Nous constatons que les Etats-Unis d’Amérique n’hésitent pas à violer le droit ou à faire obstacle à sa formation quand il ne sert pas ses intérêts. A cet égard, l’exemple de la Cour pénale internationale est très significatif. Forte de sa supériorité économique et militaire, l’Amérique tend à imposer sa culture, son idéologie et sa perception du monde. L’ordre mondial dont les contours tendent à se préciser depuis le 11 septembre est un ordre mondial de l’injustice et de la terreur. D’aucuns n’ont pas hésité à l’appeler : ‘‘désordre mondial’’.

Croyant éradiquer le terrorisme par le terrorisme, les Etats-Unis ont plongé le monde dans un désordre qui ne fait qu’exacerber les souffrances des peuples et donc multiplier les causes du terrorisme.

Le droit international est en conflit avec l’ordre international. Celui-ci représente la force qui s’oppose au droit. On peut dire que le droit est l’otage de la force. Cela s’explique par le fait que la puissance censée veiller au respect du droit est la première à le bafouer.

Les règles du droit international qui ont été établies pour garantir la paix et la sécurité entre les nations ont été maintes fois violées par l’administration américaine.

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Il en est ainsi du rejet du traité de non-prolifération sur les armes nucléaires, de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnelles, du rejet des accords environnementaux de Kyoto, de l’abrogation unilatérale du traité de limitation des missiles antimissile, etc.

Les dispositions de la Convention de Genève de 1949 relative aux prisonniers de guerre, celles de la Convention de la Haye du 14 mai 1954 sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé, la Convention de New York de 1984 contre la torture et les traitements cruels, inhumains ou dégradants, la Convention des Nations Unies de 1993 sur l’interdiction des armes chimiques sont l’objet de violations continues par les Etats-Unis. Ces derniers ne cessent de faire obstacle au fonctionnement de la justice pénale internationale. Outre leur refus d’adhérer à la Cour pénale internationale, ils tentent d’obtenir par des accords bilatéraux l’impunité de leurs ressortissants.

L’administration Bush n’a pas attendu le feu vert du Conseil de sécurité pour déclencher la guerre contre l’Irak.

Cette tendance à agir de façon unilatérale, sans tenir compte des décisions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l’ONU s’est accentuée depuis l’invasion de l’Irak.

Les Etats-Unis projettent la mise en place d’une force d’intervention globale de maintien de la paix qui opérerait en dehors des cadres de l’ONU.

La doctrine de la guerre préventive, la lutte antiterroriste, sont autant de pratiques relevant d’un ordre mondial nouveau où le rôle du droit tend à s’amenuiser, voire à s’effacer de plus en plus. Cet ordre mondial de la force a un seul objectif : la défense des intérêts américains.

L’injustice est la principale caractéristique de l’ordre international actuel. Il est reproché à ce dernier le soutien des régimes coloniaux et oppresseurs, le pillage des ressources de la planète, notamment les richesses des pays pauvres, d’où les profondes inégalités entre le Nord et le Sud, le diktat des multinationales, la politique de deux poids et deux mesures dans les relations internationales, les multiples violations du droit et des droits, le retour à la course au surarmement, la loi du plus fort, l’entretien de conflits pour la vente d’armes ;

Le surendettement des pays pauvres, les pratiques commerciales déloyales telles que l’octroi par les pays du Nord de subventions de produits agricoles au détriment des produits du Sud ; l’ordre international actuel est également responsable de l’insécurité générées par les injustices de toutes sortes et à tous les niveaux.

Le monde a besoin de profondes réformes substantielles et structurelles dans le sens d’une représentativité équitable entre le Nord et le Sud, de l’assouplissement des mécanismes de décision, de l’efficacité et de l’amélioration des moyens d’action. Les règles du droit international sont inefficaces car dépourvues de force contraignante ; les Conventions et les Pactes sur l’environnement, les droits humains, la justice pénale internationale doivent avoir la primauté sur les autres instruments, ils doivent revêtir un caractère d’ordre public international ; la notion de compétence universelle doit être renforcée et étendue à toutes les juridictions nationales ; la Convention de Vienne du 18 avril 1961 sur les relations diplomatiques doit être révisée, l’immunité pénale internationale des dirigeants et des diplomates doit être limitée aux seules personnes des dirigeants et des diplomates, à l’exclusion de leurs familles et de leurs domestiques, et aux seuls actes relevant de l’exercice de leurs fonctions ; cette immunité ne doit pas permettre à ses titulaires d’échapper à la justice dans le cas où ils se rendraient coupables ou complices de crimes universels ; la notion de valise diplomatique doit être redéfinie compte tenu du fait qu’elle sert de couverture à tous genres de trafic notamment le trafic d’armes, d’or et de drogue ; la responsabilité pénale des personnes physiques doit être élargie aux personnes morales y compris aux Etats dans les cas où leurs agents se rendraient coupables d’exactions contre leurs ressortissants ou contre des étrangers vivant sur leurs territoires.

Quant à la réforme des organisations mondiales et régionales, elle doit porter principalement sur l’OTAN, l’assemblée générale des Nations unies, le Conseil de sécurité, le Fond monétaire international, la Banque mondiale. L’OTAN, qualifiée de ‘‘milice privée’’ des pays dominants, n’a plus de raison d’être, cette force doit être placée sous l’égide de l’ONU ou disparaître. L’assemblée générale des Nations Unies doit comprendre en son sein des représentants de la société civile internationale à raison d’au moins six représentants par continent. Les décisions de l’assemblée doivent avoir une force obligatoire égale à celles du Conseil de sécurité.

Le monde a beaucoup évolué depuis la fin de la deuxième guerre, le Conseil de sécurité doit être adapté aux nouvelles réalités résultant de cette évolution. Il doit être plus représentatif des pays de la planète et capable de résoudre les conflits et les crises qui secouent l’humanité. Sa composition doit s’étendre à de nouveaux membres permanents et non-permanents de manière à assurer une représentativité équitable entre le Nord et le Sud d’une part et entre les Etats et la société civile internationale d’autre part. Le droit de veto ne doit pas être un moyen de blocage au service des grandes puissances, il doit être supprimé ou modifié. 

En ce qui concerne le Fond monétaire international et la Banque mondiale, on se demande quelle est leur utilité aujourd’hui ? Le monde est confronté à une situation différente de celle héritée de la deuxième guerre mondiale. De plus, au lieu d’assurer la stabilité et le développement, le Fond monétaire international se révèle être un facteur de crises et d’instabilité mondiales. Il a imposé des réformes qui ont produit l’effet inverse. Les mesures imposées dans le cadre des plans d’ajustement structurel ont été catastrophiques pour les pays en voie de développement. Outre le fait que la libéralisation a exposé la faible économie de ces derniers aux puissants torrents des multinationales, les pays pauvres sont devenus, à cause de ces mesures, incapables de faire face aux besoins pressants de leurs populations en matière de santé, d’éducation, d’équipements agricoles, bref les besoins de développement. Le FMI est en partie responsable des crises financières qui ont ébranlé certains pays comme l’Argentine, le Brésil, le Mexique, la Russie et les pays du Sud-est asiatique ; son intervention n’a fait qu’aggraver leurs difficultés et accentuer leur dépendance sans aucun résultat tangible sur le plan économique.

Ces institutions ne sont rien d’autre que des instruments aux mains des multinationales favorisant l’exploitation des ressources des pays pauvres. De plus, elles sont gérées de manière discrétionnaire par les pays riches. On emploie l’expression 1 dollar = 1 voix pour caractériser leur mode de gestion, c’est-à-dire le nombre de voix est déterminé par le montant investi dans le capital de ces institutions. Ainsi, avec 17 % des voix, les Etats-Unis disposent d’un droit de veto qui leur permet de bloquer toute décision qu’ils jugent non conforme à leurs intérêts.

Dans ce contexte, la refonte du système monétaire international paraît s’imposer à plus d’un titre.

En effet, avant 1971, le système monétaire international fonctionnait sur la base de la convertibilité du dollar en or. Le métal jaune était, pendant des millénaires, le seul garant de la valeur de la monnaie. Celle-ci était fixée par rapport à une quantité d’or donnée. La masse totale des billets en circulation devait correspondre à la quantité d’or détenu par le Trésor du pays émetteur de ces billets. De la sorte, le billet de banque était plus fiable dans la mesure où la contre-valeur en or était garantie, d’où le terme fiduciaire qui renvoie au mot ‘‘confiance’’. Le 15 août 1971, s’est produite la plus grande supercherie de l’histoire. Cette supercherie avait pour auteur le président Richard Nixon. Lorsque les banques centrales se sont rendu compte de la nécessité de convertir leurs dollars en or, elles se présentèrent au Trésor américain. Mais celui-ci était pratiquement dans l’impossibilité d’échanger les quantités de dollars qui lui étaient présentées. Il fallait donc trouver une solution : l’inconvertibilité du dollar en or. Cette décision fut prise unilatéralement par le président Nixon. C’est un peu l’histoire du débiteur insolvable qui supprime son créancier pour s’en débarrasser. L’or, malgré sa valeur intrinsèque liée à sa nature propre, n’a désormais plus de valeur légale. Il devient une simple marchandise. En d’autres termes, on a substitué à la valeur d’une monnaie naturelle inaltérable et inimitable une monnaie factice sans aucune valeur si ce n’est la valeur du papier qui la représente. Dès lors on peut faire tourner à pleine vitesse la planche à billets ; on peut dire que l’économie mondiale repose sur un jeu de hasard dont la faillite peut intervenir à tout moment. Le DTS (droit de tirage spécial) est un leurre, c’est une monnaie virtuelle qui ne peut jamais remplacer l’or. Même en tant que telle, les réserves en DTS ne représentent qu’une part infime de la liquidité internationale. En bref, même en supposant que le DTS ait une valeur quelconque, il est de loin inférieur à la masse monétaire qu’il est censé garantir.

C’est pourquoi la monétisation de l’or s’avère absolument indispensable pour la bonne santé de l’économie mondiale.

En conséquence, si les pays du Nord peuvent se contenter de simples réformes pour résoudre leurs problèmes, force est de constater que seule une révolution populaire généralisée peut mettre fin au Chaos dans lequel sont plongés les peuples du tiers monde et en particulier le monde arabe.

Une démocratie concédée ou imposée d’en haut a très peu de chances de réussir. La vraie démocratie qui peut réussir durablement est celle qui naît d’une révolution

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