in

Egypte : Mohamed Morsi, candidat des Frères musulmans, élu président (vidéo)

Alors que l’Egypte était suspendue au verdict final des urnes, après que les deux principaux protagonistes en lice aient chacun revendiqué la victoire dimanche dernier, c’est finalement Mohamed Morsi, le candidat des Frères musulmans, qui sort triomphant de ce dépouillement des votes décisif, devenant le premier président élu du pays depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011.

Il dame le pion à grand son rival, Ahmad Chafiq, ancien Premier ministre de Moubarak et candidat de l’armée, en totalisant  13,230,131 de voix contre 12,347,380, ainsi que l’a annoncé le président de la commission électorale, Farouk Soltan.

Historique à plus d’un titre, la consécration de Mohamed Morsi, un ingénieur de 60 ans, diplômé d'une université américaine, le fait entrer dans les annales de la politique égyptienne en tant que premier  représentant islamiste à se hisser au zénitih du pouvoir, et à la tête du pays le plus peuplé du monde arabe, avec quelque 82 millions d'habitants.

La victoire de M. Morsi a été saluée par une explosion de joie place Tahrir au Caire, où plusieurs dizaines de milliers de ses partisans ont crié "Allah akbar", lancé des feux d'artifice, et scandé "A bas le pouvoir militaire".

Le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), l'instance qui dirige le pays depuis la chute de M. Moubarak, a adressé ses félicitations au nouveau président, a rapporté la télévision d'Etat.

Selon la commission électorale, le taux de participation au second tour de cette présidentielle qui s'est tenue les 16 et 17 juin, s'est élevé à 51%. Le nombre de votants s'est élevé à 26,4 millions sur 50,9 millions d'inscrits.

Publicité
Publicité
Publicité

Dans le camp adverse, la défaite a fait l’effet d’une douche froide, une immense déception gagnant les rangs, d’autant plus que Ahmad Chafiq et ses proches lieutenants, sûrs de leur fait, n’avaient cessé de proclamer leur succès tout au long de ces derniers jours.

Chef du Parti de la Justice et de la Liberté (PLJ), vitrine politique des Frères musulmans, M. Morsi avait bénéficié lors de sa campagne du soutien de l'immense réseau militant des Frères, la plus importante et la mieux organisée des forces politiques du pays face au pouvoir incarné par l'armée.

Fort d'une légitimité populaire, on peut toutefois s’interroger sur la vraie marge de manoeuvre dont jouira le futur président, surtout depuis que l’armée a récupéré le pouvoir législatif après la dissolution mi-juin de l'Assemblée, conquise par les Frères musulmans, suite à un jugement déclarant illégal le mode de scrutin.

En attendant de voir sous quels auspices l'avenir de l'Egypte se dessinera, la cérémonie de passation du pouvoir entre le Conseil suprême des forces armées (CSFA) et le nouveau président aura lieu fin  juin, comme l'avaient indiqué, lundi, les généraux, qui tirent toujours toutes les ficelles depuis la fin de règne du Raïs.

Publicité
Publicité
Publicité

Laisser un commentaire

Chargement…

0

Saint-Etienne: du rififi du côté de la mosquée Mohammed VI

Les trois enseignements de la “victoire des islamistes” en Égypte