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Egypte : Ahmed Mansour Korani, 4 ans, condamné à tort à la prison à vie pour meurtre

Incroyable mais vrai ! Dans une Egypte dirigée d’une main de fer par le despote Al-Sisi, où la justice aux ordres n’en finit pas de dresser l’échafaud à l’issue de mascarades de procès contre les partisans des Frères musulmans, un bambin de quatre ans, un bien jeune coupable idéal, a été condamné en février à la prison à vie par contumace, et ce sans sourciller…

Haut comme trois pommes mais accusé d’avoir à son actif un palmarès criminel long comme le bras, l’adorable petit Ahmed Mansour Korani, victime d’une terrible erreur judicaire, a dû certainement ressentir le profond désarroi de son père sans en saisir les raisons, alors que ce dernier se démenait auprès des juges d’un tribunal militaire et des autorités pour dénoncer une cruelle aberration.

Ce père de famille, aimant et fort démuni, a trouvé en lui des ressources insoupçonnées pour se dresser face à l’infernale machine judiciaire qui s’était mise en branle contre son petit garçon au visage poupon, au risque d’être lui-même broyé par le rouleau compresseur du système.

En effet, il a appris ce qu’il en coûtait de vouloir faire reconnaître sa grosse bévue à l’institution judiciaire de son pays, se retrouvant placé en détention après que les forces de l’ordre aient débarqué chez lui pour interpeller son « bébé ». Incrédule et sceptique, l’officier de police a cru que ce papa effondré « se moquait de lui » et plutôt que de vérifier ses dires, l’a purement et simplement jeté en prison.

Libéré au bout de quatre longs mois, alors que la clameur de protestation populaire montait, le père du petit Ahmed, totalement blanchi par l’enquête policière, a révélé son calvaire devant les caméras. « Je suis un homme pauvre, je suis un fils de cette terre, je n’ai jamais fait de mal à personne, je ne voulais pas que l’on me prenne ainsi mon petit garçon », a-t-il déclaré en larmes, tandis que son avocat Mahmoud Abou Kaf déplorait que les juges à qui le certificat de naissance du jeune Ahmed a été présenté – cette preuve irréfutable de son innocence – aient refusé de l’examiner.

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Fort heureusement, il y a eu un avant et après passage télévisuel pour ce papa courage si bouleversant, puisque l’onde de choc émotionnel provoquée par son témoignage sur les réseaux sociaux a contraint, dès le lendemain, un porte-parole militaire à briser la chape de plomb du silence. Ce dernier a daigné concéder qu’une « erreur » pour le moins malheureuse s’était produite, et que le nom du petit garçon avait été injustement inclus dans une liste de 116 noms de personnes accusées d’avoir commis des crimes en janvier 2014, dans la province de Fayoum, à 70 km au sud du Caire.

Le Colonel Mohamed Samir, droit dans ses bottes, a même indiqué sur Facebook que la condamnation du tribunal militaire était en fait destinée à un garçon de 16 ans portant un nom similaire, Ahmed Mansour Korani Sharara, lequel aurait pris part à des émeutes organisées par des membres des Frères musulmans.  

Reste à savoir si cette erreur judiciaire, dont l’énormité ne contribue pas à redorer le blason de la justice égyptienne, sera officiellement actée et le petit Ahmed Mansour Korani pleinement réhabilité et enfin laissé à ses jeux d’enfants.

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