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Civilisation arabo-musulmane : les secrets d’une époque brillante

Dans cette intervention, Omar Merzoug, philosophe et spécialiste de la pensée islamique, explore les caractéristiques fondamentales de la civilisation arabo-musulmane. Il met en lumière les traits distinctifs de cette civilisation, en soulignant son humanisme, son universalisme, sa spiritualité et son rapport au commerce. Son analyse montre comment l’islam a façonné une civilisation unique, marquée par un équilibre entre le matériel et le spirituel, ainsi que par un profond respect de la dignité humaine.

Compte rendu de la chronique  d’Omar Merzoug 

Qu’est-ce qu’une civilisation ?

Omar Merzoug commence par définir la civilisation comme un ensemble d’idées, de coutumes, de croyances, de techniques, de sciences, d’institutions et d’œuvres qui contribuent au progrès et au raffinement de l’espèce humaine. Il rappelle que le terme “civilisation” vient du latin “civilitas”, qui renvoie à la politesse et à la courtoisie. Ainsi, une civilisation se caractérise par le raffinement des mœurs et des institutions.

La civilisation arabo-musulmane : une création de l’islam

Merzoug explique que la civilisation arabo-musulmane est née de la religion islamique. Avant l’islam, les Arabes avaient une civilisation rudimentaire, centrée sur la poésie et une médecine empirique. C’est avec l’avènement de l’islam et la révélation du Coran que cette civilisation a pris son essor, développant des sciences, des arts et des institutions qui ont marqué l’histoire. La civilisation arabo-musulmane se distingue par son refus de séparer le temporel du spirituel, contrairement à la civilisation occidentale moderne, qui tend vers le matérialisme.

L’humanisme en islam

L’un des traits fondamentaux de la civilisation arabo-musulmane est son humanisme. Merzoug précise que cet humanisme ne doit pas être confondu avec l’idolâtrie de l’homme, comme dans certaines traditions littéraires ou philosophiques. En islam, il n’y a pas d’idolâtrie : seul Dieu est adoré. L’humanisme islamique se manifeste par le respect de la dignité humaine. Cette civilisation a incarné cet idéal en honorant ce que l’homme a de plus transcendant et de meilleur en lui. Merzoug illustre cela par l’exemple de Saladin, qui, même en temps de guerre, a respecté les droits de ses ennemis, montrant ainsi des valeurs morales élevées.

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L’universalisme de la civilisation arabo-musulmane

Un autre trait caractéristique de cette civilisation est son universalisme. Le Coran s’adresse à tous les êtres humains, quelles que soient leur origine, leur race, leur culture ou leur langue. Cette universalité a permis à des personnes de différentes origines – Afghans, Perses, Espagnols, Africains – de se reconnaître dans la civilisation musulmane et de s’épanouir dans son cadre. Cette ouverture a favorisé un enrichissement culturel et scientifique sans précédent.

La spiritualité au cœur de la civilisation

Omar Merzoug insiste sur la spiritualité comme pilier de la civilisation arabo-musulmane. Contrairement aux civilisations modernes, qui sacrifient souvent la spiritualité au profit du matérialisme, l’islam cherche à équilibrer les dimensions matérielles et spirituelles de la vie. Cette approche holistique permet d’éviter les déséquilibres psychologiques et sociaux observés dans les sociétés contemporaines. Omar Merzoug note que des disciplines comme la psychanalyse, qui traitent des névroses liées au refoulement, n’ont pas émergé dans le monde musulman, car l’islam veille à satisfaire à la fois les besoins du corps et de l’esprit. Il cite Avicenne (Ibn Sina), qui, au 11e siècle, soulignait déjà l’importance des rapports sexuels réguliers pour une bonne santé psychologique.

Le commerce et les échanges

Un autre aspect marquant de la civilisation arabo-musulmane est son rapport au commerce. Après les conquêtes musulmanes, le commerce a pris une place centrale, reliant l’Asie, l’Afrique et l’Europe à travers un réseau de routes commerciales, de ports et de cités marchandes. Omar Merzoug attribue cette importance du commerce à deux facteurs : d’abord, le Prophète Mohammed (صلى الله عليه وسلم) était lui-même commerçant, ce qui a valorisé cette activité dans la culture islamique. Ensuite, contrairement à la chrétienté médiévale, où l’argent était souvent perçu négativement, l’islam considère l’enrichissement comme légitime, à condition qu’il soit acquis de manière honnête. Ce n’est qu’avec le protestantisme, au 16e siècle, que l’Occident a commencé à voir l’accumulation de richesse comme un signe de faveur divine.

Conclusion : une civilisation équilibrée et inclusive

En conclusion, Omar Merzoug souligne que la civilisation arabo-musulmane se distingue par son humanisme, son universalisme, sa spiritualité et son dynamisme commercial. Elle a su concilier les dimensions matérielles et spirituelles de la vie, tout en respectant la dignité humaine et en favorisant les échanges culturels et économiques. Cette civilisation, façonnée par les enseignements de l’islam, reste une source d’inspiration pour relever les défis contemporains, notamment en matière d’équilibre entre progrès matériel et épanouissement spirituel.

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One Comment

  1. C’est un travail formidable de monsieur Omar Merzoug mais malheureusement il n’apportera pas ses fruits, afin que ses thèses aboutissent à leurs buts je lui propose de changer carrément le titre “Civilisation-Arabo-Musulmane” par le titre “Civilisation Musulmane” car c’est une vérité incontournable et le terme “Arabe” vient de la langue et c’est des tributs minoritaires dans le monde.
    Mohammed AZZOUZ

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