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Arabie saoudite : 80% des enfants victimes de violences domestiques, selon une étude saoudienne

A Dammam, la capitale de la province orientale d’ach-Chargiya qui abrite plusieurs administrations et ministères de la monarchie saoudienne, les conclusions d’une étude menée dans le cadre du « Programme national de protection de l’enfance et de la famille » jettent une lumière crue sur les violences domestiques subies par les êtres les plus vulnérables des foyers et l’absence cruelle de sensibilisation au sort qui leur est réservé.

Sur plus de 18 000 enfants et jeunes adolescents interrogés, souvent après que leur cas personnel ait fait l’objet d’un signalement, il ressort que 13% d’entre eux ont été victimes d’abus sexuels, l’écrasante majorité, soit 80%, ayant enduré différentes formes de violences psychologiques et physiques. Cette enquête met également en lumière l’infime proportion (2%) des 5 700 professionnels saoudiens qui ont reçu une formation adaptée pour traiter ces affaires extrêmement sensibles, faire face à leurs auteurs et recueillir la parole des jeunes victimes en souffrance.

Lors d’un récent colloque consacré à la violence domestique et placé sous l’égide de la fondation du prince Abdulaziz bin Sultan, dédiée au développement de la femme, la Saoudienne, Maha Al-Munief, qui supervise ce programme et l’enquête, a tiré la sonnette d’alarme sur les troubles chroniques et parfois irréversibles engendrés par ces abus à répétition pendant l’enfance. 23% des mineurs qui évoluent dans un univers de violence, source d’un grand stress et de profonds traumatismes, sont atteints de diabète aggravant, contre 11% de ceux qui vivent dans un environnement dit normal ou protégé, et 35% souffrent d’hypertension, un chiffre qui chute à 14% pour les enfants qui ne sont pas confrontés à l’horreur de la maltraitance.

Parmi les statistiques, aussi irréfutables que terrifiantes, égrenées par la grande coordonnatrice de cette étude qui brise un tabou et la chape de plomb du silence, il est à noter que  plus de 17% des enfants abusés suivent un lourd traitement médicamenteux, et que 21% souffrent de dépressions sévères. Une poignée d’entre eux (5%) puisent en eux la force et l’infini courage d’appeler à l’aide.

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 Pour noircir un peu plus le tableau, Maha Al-Munief déplore vivement l’inefficacité et l’incompétence des organismes  judiciaires, sociaux et de santé qui s’obstinent à se focaliser sur les problèmes et jamais sur leurs causes. Une éclaircie semble toutefois poindre à l’horizon, avec l’ouverture de centres de formation destinés aux agents de police, juges, avocats et autres professionnels confrontés à la maltraitance des enfants et de la gent féminine.

Lucide et confiante à la fois, Maha Al-Munief a conclu son intervention en se félicitant des résultats probants de son programme, grâce auquel plus de 250 000 enfants disséminés aux quatre coins du royaume saoudien ont pu être écoutés, aidés et accompagnés.

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