La Cour suprême des Etats-Unis vient de porter le coup de grâce à Abercrombie & Fitch, la marque américaine de prêt-à-porter dont l’image est désormais entachée de ses discriminations à l’embauche à répétition, la condamnant à verser 25 000 dollars (environ 23 000 euros) de dommages et intérêts à Samantha Elauf, cette justiciable qui a eu raison de s’armer de courage, pendant sept longues années mouvementées de procédure, pour dénoncer l’ostracisme anti-voile dont elle a été victime en 2008, à Tulsa, dans l’Oklahoma.
L’endurance et l’opiniâtreté à toute épreuve de cette ex-postulante à un poste de vendeuse, refoulée sans ménagement il y a plus de sept ans, alors qu’elle était tout juste âgée de 17 ans, ont fini par triompher d’une enseigne qui se croyait toute-puissante, de sa politique de recrutement de plus en plus décriée, et de ses exigences esthétiques et vestimentaires très controversées.
Autant de bien vilains défauts, pour ne pas dire de véritables casseroles, devenus la marque de fabrique d’Abercrombie & Fitch, contre lesquels s’insurgent pas moins de 62 000 employés californiens qui vont prochainement traîner ses responsables à nouveau devant les tribunaux. Leurs griefs ? Etre contraints de revêtir des vêtements aux couleurs de la marque, en puisant dans leurs propres deniers pour les acquérir…
"La persistance de Samantha Elauf a fait une grande partie de ce succès", a déclaré Veronica Laizure, une avocate des droits civiques mandatée par le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) de l’Oklahoma, dans un entretien accordé le 22 juillet au quotidien Tulsa World.
Tout au long de ce procès fleuve et de ses moult rebondissements, Samantha Elauf a pu compter sur le soutien sans faille de la Chambre de commerce et d'autres groupes d'affaires des États-Unis, mais aussi et surtout de l’Agence gouvernementale pour l’égalité devant l’emploi (EEOC) qui, forte de cette victoire entrée dans les annales judiciaires américaines, encourage plus que jamais à venir lui signaler, ou à toute autre organisation oeuvrant pour les droits civiques, la moindre discrimination dont se rendent coupables des employeurs peu soucieux de la loi en vigueur.
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