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 Il y a 30 ans Malik Oussekine tombait sous les coups de la police

Il y a 30 ans, le 6 décembre 1986 , Malik Oussekine, jeune homme de 22 ans, meurt, victime de la violence policière, après une manifestation étudiante contre le projet de réforme universitaire « Devaquet ».

Malik sortait d'un concert et rentrait chez lui. Il est alors poursuivi jusque dans un hall d'immeuble et battu à mort par les "voltigeurs", ces policiers à moto chargés de disperser les manifestations. Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur, avait mis en place le peloton des « voltigeurs » : deux policiers sur une moto, l’un conduit, l’autre est armé d’une matraque.

Paul Bayzelon, un fonctionnaire du ministère des Finances, avait fait entrer Malik dans son immeuble pour tenter de le protéger mais il n’arrive pas à refermer la porte assez vite. Les policiers qui ont suivi Malik font pleuvoir un déluge de coups, une véritable « ratonade » selon Paul Bayzelon, qui reçoit quelques coups à son tour. Quand les policiers partent, Malik Oussekine est mort.

« Si j'avais un fils sous dialyse, je l'empêcherais de faire le con dans la nuit », osera déclarer Robert Pandraud , ministre délégué chargé de la « Sécurité » ! Le Front National, fidèle à sa haine anti-arabes, écrivait le 20 janvier 1988 : « On se souvient de la mort du petit casseur gauchiste nommé Malik Oussekine. Malgré son état de santé lamentable, il n’avait pas hésité à attaquer en pleine nuit les forces de police chargées du maintien de l’ordre » . Malik n'avait pas participé à la manifestation et on découvrira par la suite que ce sont bien les coups donnés par les policiers qui ont entraîné la mort du jeune homme.

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Le 28 janvier 1990, les policiers sont reconnus coupables de coups mortels. Mais ils bénéficient de circonstances atténuantes et ne sont condamnés qu’à deux et cinq ans de prison avec sursis. Du côté de la famille Oussekine, c’est l’indignation. Les organisations, dont l’UNEF et le MRAP, appellent à un rassemblement sur les lieux du drame pour protester contre le verdict.

Trente ans après, le MRAP appelle à ne pas oublier, à ne pas oublier non plus qu'il y a eu d'autres jeunes victimes des violences policières. Parmi elles, Rémi Fraysse, 21 ans, mort en octobre 2014, à la suite d'un tir de grenade lors d'une manifestation d'opposants au barrage de Sivens.

Le MRAP

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