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Salah Hamouri ne sortira pas de prison le 28 novembre. Sa mère, bouleversée, témoigne

Même quand le bout du tunnel semble enfin se profiler à l’horizon, le pire se produit inexorablement pour Salah Hamouri et les siens.

Comme si son calvaire n’avait pas assez duré, après une mascarade de procès face à ces censeurs d’un tribunal militaire israélien d’occupation siégeant en Cisjordanie, qui scellèrent son sort sans sourciller, après six interminables années passées sous les verrous de l’injustice criante, ignoré par le gouvernement français, notre concitoyen franco-palestinien voit, impuissant du fond de sa cellule, son espoir de recouvrer la liberté, le 28 novembre, s’envoler.

Seul prisonnier politique français détenu à l’étranger, une insupportable distinction, le douloureux destin de ce jeune homme de 26 ans se brise à nouveau sur les récifs de la politique d’Israël, qui n’est jamais aussi impitoyable que quand elle est poussée dans ses retranchements, et contrainte de faire ce qu’elle abhorre : négocier la relaxe de 1 027 détenus palestiniens en échange du soldat Gilad Shalit.

Ce que redoutaient Denise et Hassan Hamouri avec anxiété est arrivé : leur fils ne retrouvera pas l’air libre fin novembre, et ils devront attendre le 12 mars pour l’entourer de leur affection. Jointe chez elle, à Jérusalem-Est, Denise Hamouri, bouleversée, a accepté de répondre à nos questions.

Denise Hamouri, la nouvelle vient de tomber, la libération de Salah est reportée au 12 mars. Le 28 novembre était pourtant la date officielle de sa remise en liberté, vous aviez même pu rencontrer Alain Juppé, ministre des Affaires Etrangères, après des années de silence du gouvernement, que s’est-il passé ?

Nous redoutions cette terrible perspective qui est un immense choc émotionnel pour nous. L’appel de Monsieur Juppé en faveur de la libération de Salah n’a manifestement pas eu d’écho au sein du gouvernement israélien. La voix de la France ne pèse pas lourd face à l’autisme israélien, et quand Monsieur Juppé a demandé que notre fils soit libéré le plus rapidement possible, et dans les délais légaux, eh bien, qu’a fait Israël ? Israël a répondu avec aplomb : on va le garder plus longtemps !

On a dit que l’Elysée était intervenu pour que Salah fasse partie de la deuxième vague de libération des prisonniers palestiniens. Qu’en est-il réellement ?

Après avoir ignoré notre fils pendant des années, cette demande a été faite soudainement par Nicolas Sarkozy, sans que nous soyons prévenus. Cela prouve que Monsieur Sarkozy connaît mal le dossier de Salah. Il est vrai que Monsieur Longuet, ministre de la Défense, n’était même pas au courant de l’affaire selon ses dires récents au micro de France Inter ! Cela laisse sans voix et songeur…

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Que comptez-vous faire maintenant, y a-t-il un recours possible ?

Il n’y a, hélas, pas de recours envisageable, si ce n’est que le gouvernement français hausse le ton, et réitère sa demande de libération avec la fermeté dont il sait faire preuve à l’égard d’autres pays. Je réclame simplement que Salah puisse sortir à la date qui était inscrite sur son jugement, c’est-à-dire le 28 novembre 2011, et que la France agisse pour que cette date soit respectée. Parallèlement, avec le comité de soutien nous mettons la pression (envois de mails, courriers…).

Comment a réagi Salah à l’annonce de son maintien en prison ?

Je n’ai, malheureusement, pas vu Salah depuis plus d’un mois. Il est interdit de visites familiales jusqu’ au 5 novembre, après une grève de la faim qu’il avait entamée avec des centaines de prisonniers palestiniens pour protester contre les punitions collectives inhumaines et contraires au droit international. Je ne sais pas quel est son état d’esprit face à ce nouveau coup dur…

Propos recueillis par la rédaction

Pour soutenir Salah Hamouri et appeler à sa libération à la date du 28 novembre : www.salah-hamouri.fr

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