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Washington : la première parlementaire musulmane insultée et menacée par un chauffeur de taxi

Porte-voix des sans-voix du Minnesota, Ilhan Omar, 33 ans, la première parlementaire musulmane d’origine somalienne à entrer dans le saint des saints du pouvoir législatif américain, plébiscitée par les urnes, le 8 novembre dernier, en dépit de la campagne calomnieuse menée contre sa communauté par le tribun fielleux, Donald Trump, n’aura guère eu le temps de savourer sa victoire acquise de haute lutte contre une adversité aussi malhonnête que féroce.

La première élue voilée à siéger dans la prestigieuse enceinte du Capitole, au sein de la Chambre des représentants de l’Etat où son regretté grand-père, Baba Abukar, et véritable père spirituel en politique trouva refuge, n’aura guère eu le loisir d’apprécier le chemin sinueux parcouru depuis son enfance passée à fuir la guerre civile, jusqu’à son arrivée en famille en Virginie où sa fibre militante se révéla très tôt au grand jour.

A peine s’était-elle engouffrée dans un taxi, au centre névralgique de Washington, après avoir assisté à une séance plénière sous les ors de la Coupole, que celle qui fut réfugiée dans une vie antérieure a été frappée de plein fouet par l’islamophobie hargneuse du conducteur, mâtinée de sexisme.

La fervente porte-parole des sans-grades du Minnesota et infatigable avocate des musulmans, notamment des jeunes et des femmes originaires d’Afrique de l’Est, a relaté, outrée, sur sa page Facebook, le déchaînement haineux du chauffeur de taxi à son encontre. Ce dernier l’a accueillie sous un flot d’injures racistes et misogynes abjectes, mais aussi de menaces intolérables, qui l’ont poussée à ressortir précipitamment de son véhicule, en proie à une vive émotion

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“Je suis montée dans un taxi et j’ai été la cible des remarques les plus haineuses, désobligeantes, islamophobes et sexistes que j’aie jamais entendues », s’est indignée la parlementaire dont la présence à Washington a déjà fait date, s’insurgeant de plus belle : “Le chauffeur de taxi m’a accusée d’appartenir à ISIS et m’a menacée d’enlever mon hijab !”.

“Je suis encore secouée par cet incident et je n’en reviens pas que des gens deviennent aussi audacieux au point d’afficher leur haine envers les musulmans”, a condamné vigoureusement Ilhan Omar, cette élue du peuple qui attrapa le virus de la politique à un âge où d’autres évoluaient avec insouciance dans la vie, faisant d’elle une activiste communautaire de premier plan, éternellement en lutte contre les discriminations criantes.

Craignant pour sa sécurité, elle a préféré attendre d’être sur ses terres, à Minneapolis, pour signaler à la police l’agression islamophobe inacceptable dont elle a été victime, en plein cœur de la capitale de la première puissance mondiale.

Inquiète et meurtrie par sa confrontation brutale avec l’islamophobie décomplexée et rageuse, Ilhan Omar, la parlementaire voilée entrée dans les annales de la politique américaine, mère attentionnée d’une fillette de 11 ans, n’aura guère eu le temps de se délecter du formidable pied de nez que son élection a adressé à la démagogie de caniveau du nouveau président des Etats-Unis.

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