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USA : un jeune lutteur musulman barbu remporte une compétition universitaire

Lutteur phénoménal qui, du haut de ses 17 ans, inspire crainte et respect chez ses adversaires pour son extraordinaire capacité à les plaquer au sol en un rien de temps, un jeune américain de confession musulmane vient de remporter une double victoire, à la fois sur les tatamis universitaires et sur la règlementation de la National Collegiate Athletic Association (NCAA), hostile au port de la barbe dans les compétitions officielles.

Initié à cette discipline millénaire dès l’âge de 6 ans par son père, Mustapha McBryde, lui-même un ancien lutteur chevronné de l’université de Buffalo, l’adolescent a grandi dans une famille musulmane très pieuse qui lui a appris à faire ses premiers pas sur les tapis tout en le scolarisant à domicile, un statut qui l’a mis d’office hors jeu pour les compétitions interscolaires.

"Il ne fait aucun doute dans mon esprit qu’il aurait survolé les compétitions interscolaires de haut niveau s’il avait obtenu une dérogation pour y participer et qu’il se serait imposé comme un immense champion de l'Etat de New York", a déclaré Todd Rodriguez-Spencer, son premier entraîneur, qui se réjouit aujourd’hui du triomphe de son élève barbu sur l’adversité ainsi que sur la NCAA, l’association sportive américaine supervisant les compétitions de nombreuses grandes écoles et universités, réputée inflexible au sujet de la pilosité de ses athlètes.

Bien qu’ayant réussi à intégrer la prestigieuse équipe universitaire de lutte des Etats-Unis au cours de l’été 2013, le jeune homme a été interdit de compétition en décembre dernier, manquant 20 matches importants, au seul motif qu’il n’était pas rasé de près. Un point de détail rédhibitoire qui méritait bien de se priver de ses formidables potentialités…

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Virtuose de la lutte à mains nues, ce dernier a fait montre d’une belle énergie pour lutter pour ses droits sur un terrain juridique plein d’aspérités qui lui était inconnu, soutenu dans sa démarche par l’association des relations américano-islamiques CAIR, qui a demandé à la NCAA de faire une exception à la règle.

"Nous voulions juste des accommodements raisonnables pour un musulman pratiquant", a commenté son père, en précisant : "un grand nombre de musulmans se plient à ces interdictions sans rechigner, alors qu’ils ignorent que le 1er amendement de la Constitution les protège. Comble de l’ironie, à l’échelle internationale, le port de la barbe est autorisé dans les grandes compétitions."

Faisant la fierté de ses entraîneurs, l’étoile montante de la lutte américaine a démontré avec brio que la barbe, aussi visible soit-elle, n’empêche pas le talent, tandis que son père, animé par des sentiments ambivalents, heureux mais circonspect face à l’avenir, reste convaincu que l’exception dont a bénéficié son fils restera exceptionnelle. Pourtant en juin 2011, une haltérophile musulmane d’Atlanta avait créé l’événement dans sa discipline en étant autorisée à concourir lors de tournois internationaux avec son hijab, contribuant à assouplir les règles en vigueur contre les signes religieux. 

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