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Une super-héroïne musulmane fait son apparition dans la BD américaine

Le monde imaginaire de Marvel Comics, l’une des principales maisons d’édition américaines de bandes desssinées, est peuplé de super-héros, souvent masqués et dotés de pouvoirs extraordinaires sous des capes éblouissantes dont les fabuleuses aventures divertissent, depuis plusieurs décennies, petits et grands.

Dans cet univers fictif inimitable, où la gent masculine blanche a toujours eu le beau rôle, une jeune fille en fleur fera prochainement son apparition sous les traits de Kamala Khan, une adolescente américaine, d’origine pakistanaise, vivant à Jersey City, qui entraînera les jeunes lecteurs dans des sagas surnaturelles qui auront pour effet magique de renouveler le genre.

En effet, la super-héroïne conçue et dessinée par les studios Marvel est non seulement du sexe faible, jeune mais également musulmane, un vrai tour de force en soi dans un neuvième art qui a placé les surhommes américains sur un piédestal. Avant de s’animer sur le papier, Kamala Khan est née d’une conversation fructueuse entre Sana Amanat et Steve Wacker, deux rédacteurs en chef de la célèbre société de comics, désireux de pallier le déficit de personnages féminins mythiques et d’apporter une touche culturelle qui ferait sensation dans des BD riches en actes de bravoure légendaires.

Tout est parti d’anecdotes que j’ai racontées à mon collègue sur mon enfance, en tant que musulmane américaine“, a déclaré Sana Amanat, ajoutant : “Il a trouvé ça hilarant”, tout en précisant que l’idée a germé dans leur esprit alors qu’ils réfléchissaient à la diversification de leur galerie de héros. L’auteur idoine de la BD s’est tout naturellement imposé à eux, en la personne de G. Willow Wilson, une scénariste reconnue convertie à l’islam, laquelle s’est immédiatement passionnée pour le projet sans en minorer les risques et les écueils.

Chaque fois que vous innovez comme ça, c’est un peu risqué“, a-t-elle confié, renchérissant : “Vous essayez de transporter le public dans un nouvel univers de comics qui contraste avec les codes et les repères auxquels il est familiarisé”.

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C’est en février que la jeune Kamala Kahn révélera au grand jour sa beauté, sa force et ses incroyables pouvoirs, dont la prodigieuse capacité de changer de forme, sous le nom de code de Ms. Marvel, sortant du lot dans une famille très caricaturale, dont la mère est décrite comme “paranoïaque, craignant que sa fille ne tombe enceinte dès que celle-ci approche un garçon”, tandis que le frère est enlisé dans un conservatisme intransigeant. Seule la figure du père échappe aux clichés grossiers, ce dernier nourrissant de grandes ambitions pour sa fille qu’il pousse à devenir médecin.

Je m’attends à des réactions épidermiques et négatives, non seulement de la part de gens qui sont anti-musulmans, mais aussi des musulmans eux-mêmes”, a indiqué Sana Amanat, G. Willow Wilson clamant de son côté : “Ce n’est pas de l’évangélisation. C’était vraiment important pour moi de représenter Kamala comme une ado aux prises avec sa foi mais aussi avec l’expérience universelle vécue par tous les jeunes de son âge, à savoir trouver sa voie et qui l’on est réellement.”

Kamala Khan rencontrera-t-elle son public ? Là est toute la question qui se pose avec d’autant plus d’acuité que la quête de la diversité culturelle n’a pas toujours fait recette auprès des innombrables bédéphiles que compte l’Amérique, et à laquelle Axel Alonso, le rédacteur en chef de Marvel Entertainment, répond de manière très pragmatique en espérant toutefois faire mentir tous les pronostics : “Seuls les dollars des fans feront le succès de Kamala“, a-t-il lancé en conférence de presse en bon cartésien de la BD fantastique.

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