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Un jeune musulman poursuit en justice la police de New York pour espionnage illégal des musulmans

L’espionnite aiguë de la « Demographics Unit », l’unité secrète de la police de New York, qui, depuis le 11-septembre, a épié, pisté et fiché les musulmans de Big Apple, mais aussi infiltré les mosquées, disséqué les prêches, planquant, des heures durant, devant les lieux de travail et domiciles, n’est pas une vue de l’esprit, ni le fruit de l’imagination d’une communauté placée sous haute surveillance à son insu.

Samir Hashmi, un expert-comptable de 25 ans, diplômé de l’université Rutgers dont il fut le trésorier de l’association estudiante Paramus qui regroupe les musulmans du campus, n’est pas tombé dans le panneau, se sentant lui-même observé et filé pendant plusieurs mois, ses moindres faits et gestes guettés, alors qu’il oeuvrait pour revaloriser les aspects positifs de l’islam. Ses origines pakistanaises et son engagement à la tête de la jeunesse du Centre islamique du comté de Passaic, dans le New Jersey, en ayant fait certainement le candidat idéal pour une filature de tous les instants, comme il l'assure, avec une grande lucidité.

Sous la pression de l'agence Associated Press qui a dénoncé une stratégie d’espionnage basée sur l'ethnie, la religion ou la langue, et des avocats des droits civiques qui l’ont accusé d’avoir violé les règles fédérales en vigueur, le NYPD, le plus grand département de police des Etats-Unis, a été contraint de reconnaître l’existence, longtemps niée, de cette unité secrète, allant même jusqu’à en vanter les mérites sécuritaires pour sauver la face, ou ce qu'il en reste… 

Ce système d’alerte anti-terroriste qui, ironie du sort, n’a jamais eu à tirer la sonnette d’alarme, est aujourd’hui pointé du doigt par Samir Hashmi, celui-ci exigeant que la direction de la police rende des comptes à l’ensemble de ses coreligionnaires dont les droits civiques ont été bafoués, convaincu que son nom figure tout en haut de la longue liste noire qui fait passer chaque musulman pour un terroriste en puissance.

"Je voudrais voir ces dossiers expurgés", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse qui s'est tenue sous les fenêtres du siège du NYPD, entouré des membres des droits civils et des groupes appelant à la réforme de la police : "Cette surveillance injustifiée doit instamment cesser ! Je voudrais en outre vraiment savoir ce que j’ai fait de répréhensible pour devenir suspect à leurs yeux. J'ai seulement été un musulman actif,  je n'ai jamais prôné la violence, et j’ai constamment exhorté à la paix et au vivre ensemble en parfaite intelligence", s’est exclamé Samir Hashmi, plus que jamais déterminé à faire toute la lumière sur l’œil de Moscou de l’institution policière.  

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Une détermination qui s’est traduite par une plainte conjointe déposée avec l’imam de Harlem, Talib Abdur Rashid, auprès de la Cour suprême de l’Etat de New York contre son tout-puissant département de la police, afin que tous les fichiers et autres dossiers « top secret » se rapportant à ses coreligionnaires et à lui-même soient divulgués au grand jour.

Droits dans leurs bottes, même si l’indignation légitime de Samir Hashmi est une épine dans le pied qu’ils auront dû mal à retirer sans se disqualifier définitivement, le commissaire de police de New York et le maire Michael Bloomberg ont affirmé que la surveillance policière était légale et constitutionnelle, tout en se targuant d’avoir recueilli des informations qui étaient accessibles au grand public sur ces terroristes qui mettent en péril la quiétude de la Cité… Un bel exercice de langue de bois qui tente de faire prendre des vessies islamophobes pour des lanternes sécuritaires, même quand le subterfuge ne leurre plus grand monde.

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