Est-ce parce que c’était le débat public de trop, après plus d’un an d’une croisade qui ne nous aura épargné aucun cliché des plus délétères ? Est-ce parce que c’était à l’initiative de NPNS qui n’a plus à faire la preuve de son assujettissement au pouvoir, d’où que vienne le vent ? Toujours est-il que la soirée d’hier, à Montreuil, en présence de l’ardent partisan socialiste d’une loi d’interdiction générale du voile intégral, Manuel Valls, a tourné au pugilat.
Devant la centaine de personnes venues assister, dans une école primaire, à ce qui s’annonçait comme une séance de coaching de groupe très orientée, les sermons que s’apprêtaient à admonester en chœur les intervenants de choc ont été perturbés par des membres du mouvement pro-palestinien Cheikh Yassine, particulièrement remontés.
Le climat, déjà très lourd, a été carrément plombé quand des insultes ont fusé, immédiatement suivies d’échanges de coups entre des participants qui n’ont pu être identifiés. Les organisateurs ont décidé alors d’arrêter les frais, appelant la police à la rescousse.
A l’issue d’une piètre soirée, qui ne profite à personne, Manuel Valls se dit plus que jamais conforté dans sa conviction de légiférer sans concession contre le voile anti-républicain. Mais, alors que le Conseil d’Etat s’est prononcé à deux reprises contre une interdiction généralisée, peut-être serait-il mieux avisé, lui comme tant d’autres élus du peuple garants de la paix et de l’unité sociales, d’analyser sa propre responsabilité dans l’exacerbation irresponsable des passions…
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