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Tunisie : la suprématie d’Ennahdha menacée par le parti Nidaa Tounes

A quelques encablures d'échéances électorales nationales décisives pour l’avenir de la Tunisie, une nouvelle photographie de l’opinion met en lumière l’hégémonie précaire d’Ennahdha qui serait grignotée par l’influence grandissante du mouvement Nidaa Tounes, emmené par Béji Caïd Essebsi, un homme d’Etat, plusieurs fois ministre sous la présidence de Bourguiba, et avocat de profession.

Les urnes sont loin d’avoir parlé et le chemin vers l’isoloir sera sans nul doute jalonné de bras de fer épiques, mais déjà un sondage réalisé par l’Institut d’études marketing, media et opinion « 3C Etudes », entre le 8 et 14 octobre 2012, sur un panel représentatif de 1 665 personnes, fait ressortir que l’écart entre Ennahdha et Nidaa Tounes ne cesse de se resserrer, au point d’ériger Béji Caïd Essebsi sur le piédestal de grand favori lors de l’élection suprême, le parti de ce dernier parvenant même à talonner le parti de Rached Ghannouchi, réputé jusqu’ici intouchable, dans le cas de la tenue de législatives.

En effet, Ennahdha raflerait 30,9% des suffrages, en hausse de 0,5 point sur le mois précédent, tandis que Nida Tounes conforterait sa deuxième place en gagnant 7,3 points supplémentaires, totalisant 28,1%  des voix.

Derrière ce qui est présenté comme le duel au sommet, les autres partis politiques tunisiens se classeraient dans un mouchoir de poche :  le Parti Républicain (Al-Joumhouri) se hisserait à la 3ème place malgré une baisse de 1,8 point et obtiendrait 5,8% des voix. Le Front populaire récolterait, quant à lui, 5,6% des voix tout comme Al-Aridha (5,6%). Le parti de Hechmi Hamdi dépasserait le CPR de Moncef Marzouki qui ne serait plébiscité que par 5% des suffrages, perdant 1,5 point. Ettakatol obtiendrait 3,4% des voix, l’UPL 2,8% des voix, Al Moubadara accuserait un retard avec 2,3%, Hezb Ettahrir serait à 1,6% (- 0,4 point), le mouvement Achaab à 1,2%, enfin Al-Massar afficherait 1,1% des suffrages.

Si cet automne avait donné le top départ de la course à la présidentielle, 3C Etudes affirme que Béji Caid Essebsi aurait détrôné Moncef Marzouki, 14% des personnes interrogées se disant prêtes à glisser leur bulletin Béji Caïd Essebsi dans les urnes, Moncef Marzouki devant se contenter de la 2ème position, ne convaincant que 9,7% des voix, en recul de 4 points en deux mois.

Sur ce podium anticipé, qui plonge encore 38% des Tunisiens dans la plus grande perplexité, c’est Mustapha Ben Jaafar qui monterait sur la troisième marche, avec 3,3% (en baisse de 2,2 points), Hamadi Jebali, l’actuel Premier ministre, ne récoltant que 3,1% des suffrages.

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Ce baromètre électoral a également évalué l’image qu’a l’opinion tunisienne de son gouvernement et des ministres qui le composent, selon trois critères essentiels : l’intégrité, l’efficacité et la fidélité envers les principes de la Révolution.

Loin de se voir décerner un satisfecit, la Troïka au pouvoir ne trouve pas grâce aux yeux des Tunisiens interrogés, lesquels jugent de manière défavorable l’intégrité des ministres pour 30% des sondés, et même très défavorable pour 14% d’entre eux, alors que seuls 27% la trouvent passable et 22% bonne.

L’efficacité des ministres ne sauve pas la mise du gouvernement, puisque 37% des sondés critiquent leur insuffisance, voire leur grande insuffisance pour 18% d’entre eux. Quant à leur fidélité envers les principes de la Révolution, elle est éreintée pour 28% des sondés, contre 17% d’opinion favorable.

Au cœur des préoccupations des Tunisiens, la question sécuritaire continue de tarauder les esprits, d’autant plus que l’insatisfaction, là aussi, prédomine, culminant à 61% de mécontentement.

 

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