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Torturé, un détenu de Guantanamo retire ses aveux

A 34 ans, Ahmed al-Darbi, un saoudien soupçonné d’être le beau-frère d’un des pirates de l’air du 11-septembre et d’avoir fomenté pour Al-Qaïda un attentat qui n’a jamais eu lieu, est passé d’un enfer carcéral américain à l’autre, dans un enchaînement de transferts, le menant de l’Azerbaïdjan où il fut arrêté en 2002, à Bagram en Afghanistan, puis à Guantanamo en mars 2003.

Passant devant un tribunal militaire d’exception sur la base navale de Guantanamo, M.al-Darbi a fait sensation mercredi en récusant ses aveux extorqués sous la torture. Pas moins de 119 déclarations seraient ainsi invalidées, soit autant d’éléments à charge en moins pour l’accusation qui voit ce revirement d’un très mauvais œil.

Pour corroborer ses dires, le détenu en détention illimitée a décrit la panoplie de supplices qu’il a endurés : privations de sommeil, privations sensorielles, humiliations sexuelles, menaces de viol, coups, et la pendaison par les bras des heures durant en plein interrogatoire.

Déjà en 2005, le trentenaire dénonçait sous serment avec force détails les conditions inhumaines de sa détention à Bagram, une plainte qui avait conduit à l’inculpation en cour martiale d’un soldat américain au tatouage corporel évocateur : « monstre » écrit en toutes lettres.

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Fixant au 11 janvier prochain l’examen de cette requête inopinée, le juge, M. Pohl, a par ailleurs accepté la demande de Washington de suspendre pour 60 jours supplémentaires les activités des tribunaux d’exception de Guantanamo, le temps de trancher sur les transferts de dix prisonniers, soit vers des tribunaux de droit commun, soit vers les tribunaux d’exception, une fois ceux-ci réformés

De son côté, Ahmed al-Darbi, clamant son innocence, attend de connaître le sort qui lui sera réservé après avoir présenté une demande pour rentrer dans son pays. Condition sine qua non de son retour : suivre le programme de réhabilitation destiné aux anciens détenus de Guantanamo avant de retrouver sa famille.

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