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Sur Arte, la fiction Ramdam, une comédie qui aborde avec autodérision les relations entre France et islam

Vendredi 29 mai 2020 à 20h55
Et à voir sur arte.tv du 22 mai au 27 juin 2020
Dossier de presse Arte
Signée Zangro et portée par Lyes Salem (L’Oranais, Le Grand bazar), Ramdam est une comédie qui aborde avec beaucoup d’autodérision les relations entre France et Islam, à travers le conflit entre un père et son fils dans un village du Sud-Ouest, où le rugby est roi.Amine (Lyes Salem), brillant professeur d’Histoire des civilisations à l’université de Bordeaux, est en froid avec son père depuis des années. Alors qu’il doit régler la vente de la maison familliale à Saint-Marsain, où il a grandi et où habite encore son père, Rachid, il apprend que ce dernier, président du club de rugby local, veut transformer la mosquée du village en discothèque pour fêter les fins de matchs. Furieux et sollicité par les fidèles de la mosquée, Amine fait face à son père. Un affrontement entre père et fils qui vire aux règlements de comptes… quitte à ce qu’Amine devienne l’imam du village !
Autodérision Pour écrire cette comédie qui aborde avec autodérision le sujet des relations entre la France et l’islam, Zangro, producteur et cinéaste bordelais, s’est entouré de scénaristes de choix : Nacim Mehtar (La fin de l’été), le duo d’Ainsi soientils, Vincent Poymiro et David Elkaïm, mais également un imam, Fouad Saanadi.
Emmenée par Lyes Salem (L’Oranais, Le Grand bazar), avec Sid Ahmed Agoumi (Il était une fois dans l’Oued) et Farida Ouchani (prochainement dans La Daronne) au casting, Ramdam, dont le pilote de 26 min a été primé au Festival de la Rochelle, explore avec finesse les relations familiales complexes lorsque la transmission entre les générations d’une identité plurielle n’est pas vécue par tous de la même manière.

Histoire de famille – Entretien avec Zangro, réalisateur et producteur
Autodidacte, Zangro a commencé par réaliser des films diffusés sur internet, avant de devenir un producteur très actif, notamment de la réalisatrice Maïmouna Doucouré, primée cette année à la Berlinale et à Sundance pour Mignonnes, en salles prochainement. Ramdam apparaît comme un aboutissement de son travail de réalisateur, qui porte un regard amusé et critique sur les relations interculturelles.
Quelle est la genèse du film ?
Zangro : Ramdam est issu d’un travail que je mène depuis mes débuts, comme réalisateur, mais aussi en tant que producteur et intervenant sur le terrain, autour de la question de l’islam en France. Après une websérie et le pilote d’une série de 26 minutes récompensé au Festival de La Rochelle en 2017, ARTE nous a proposé de réaliser un film. Avant cette superbe proposition, je me suis
heurté aux refus des diffuseurs que les thématiques d’identité, de mixité et d’intégration effraient, et cette crispation est plus grande encore dès qu’il s’agit d’associer islam et humour.
Comment convaincre dans ces conditions ?
En sachant de quoi on parle. Si Ramdam est une comédie, rien n’y est fantasmé. J’ai grandi dans ces quartiers et côtoyé des imams, dont l’un, Fouad Saanadi, est d’ailleurs devenu scénariste sur ce projet. Les mosquées y regorgent d’histoires. J’avais donc dans mon environnement la matière nécessaire au scénario. Le film traite avant tout des rapports humains, thème universel. L’idée était de se placer au-dessus de la mêlée (le rugby est important dans Ramdam !), pour démystifier l’image erronée d’une communauté musulmane homogène. Les problèmes qu’elle rencontre pourraient survenir dans n’importe quel village, et chacun peut s’y reconnaître.
Comment est né le personnage d’Amine ?
Dans les précédentes étapes du projet, le personnage principal était déjà imam. Imaginer un professeur d’université qui devient imam  malgré lui permettait d’une part d’amener le spectateur à découvrir avec lui les dessous d’une mosquée, et d’autre part de croiser deux visions de la religion : une approche théorique, idéale, et l’autre plus concrète, quotidienne. Le rôle des imams que je fréquente consiste surtout à créer du lien ; ils font plus de psychologie que de religion… Ramdam met en scène un homme qui apprend à écouter. Amine pense qu’il a tout à dire, mais il a tout à entendre. Le film s’achève là-dessus : un fils qui écoute son père pour la première fois.
C’est aussi un récit familial…
Le conflit qui oppose Amine à son père raconte un morceau de l’histoire de l’immigration en France. Ce dialogue de sourds entre générations traduit aussi la dimension schizophrénique des rapports que la République entretient avec l’islam. Ramdam s’interroge sur la possibilité de construire une grande famille sur un ton humoristique, mais aussi sur le fil de l’émotion. Car pour moi, il n’y a pas de comédie sans drame…
Propos recueillis par Jonathan Lennuyeux-Comnène
 

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