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Souvenons-nous du massacre de Srebrenica

Dix-sept ans se sont écoulés depuis ce jour funeste du 11 juillet 1995, où, à nos portes, sur ce Vieux Continent qui croyait avoir éradiqué l’engeance du mal en son sein, le sort de 8 000 musulmans bosniasques, des hommes de 16 à 60 ans, fut tragiquement scellé.

L’hydre de la barbarie humaine, qui avait le visage des bouchers serbes Radovan Karadzic et Ratko Madlic, ressurgissait alors, mue par une fureur exterminatrice qui viola une enclave placée sous la protection des Nations unies pour perpétrer le massacre de Srebrenica.

Plus d’une décennie nous sépare de cette effroyable épuration ethnique inscrite dans les ténèbres de la grande Histoire, mais le souvenir des martyrs musulmans de Bosnie, tous fusillés, reste plus que jamais vivace. Les cérémonies commémoratives, qui ont rassemblé lundi des milliers de musulmans à travers le pays, prirent, cette année, une dimension particulière, alors que se profile à l’horizon le procès fébrilement attendu du tyran Ratko Mladic.

L’ex-général serbe et  auteur du pire génocide européen depuis le nazisme avait été interpellé et transféré au tribunal de La Haye en 2011, au terme d’une cavale de seize ans, inculpé, tout comme son sombre complice, Radovan Karadzic, d’actes de génocide par la justice internationale.

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A l’occasion de ce douloureux anniversaire, les restes de 520 victimes, nouvellement identifiées, ont été inhumés au Centre de la mémoire situé à proximité de la ville de Potocari.  Devant une mer de cercueils verts, une femme, Rabija Hrustanovic, se recueillait devant les dépouilles de son mari et frère : “Je veux reposer à leurs côtés et rester ici pour toujours”, a-t-elle déclaré à l’Associated Press avant de s’effondrer en larmes.

Jasmin Agovic, représentant de la Commission internationale des disparus, n’a pas caché l’extrême difficulté de sa mission qui consiste à localiser et  identifier toutes les victimes de Srebrenica, les restes humains ayant été souvent déterrés puis enterrés dans différents charniers de la Bosnie orientale afin de dissimuler les preuves du carnage. Comble de l’horreur, il n’est pas rare que des parties du corps d’un même individu aient été disséminées dans plusieurs sites.

Souvenons-nous de Srebrenica, et du silence assourdissant de la communauté internationale et notamment européenne, ceux-là mêmes qui sont si prompts à nous rappeler à notre imprescriptible devoir de mémoire, et qui souffrent d’une bien cruelle amnésie devant l’empreinte humaine de la sauvagerie en Bosnie. Souvenons-nous de Srebrenica, à l’heure où l’identification des victimes se poursuit sans relâche,  la communauté musulmane locale étant doublement éprouvée, à la fois par la perte d’êtres chers et par un deuil interminable.

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