Le gouvernement a limogé brutalement un sous-préfet, M. Bruno Guigue, coupable à ses yeux d’avoir écrit quelques vérités sur l’occupation des territoires palestiniens par Israël. Ce faisant, il n’aurait pas respecté le “devoir de réserve”, a indiqué à la presse Madame Alliot-Marie.
L’intéressé ne s’est pourtant pas exprimé en sa qualité de sous-préfet, il n’a livré aucun secret professionnel, il n’a pas mis en cause la sécurité de l’Etat. Il a écrit, en tant qu’analyste et écrivain, un papier sur le site « oumma.com » en réaction à un article paru dans « Le Monde » dans lequel les auteurs condamnaient violemment l’ONU accusée par eux de mettre en cause, ni plus ni moins, les droits de l’homme. Dans sa démonstration, M. Guigue a « osé » parler d’un aspect du vrai visage de l’occupation israélienne. Les réalités dénoncées par Bruno Guigue sont des faits établis, connus de tous.
« L’obligation de réserve » invoquée pour le limoger sur le champ est en outre un concept à géométrie particulièrement variable. Régulièrement en effet des hauts fonctionnaires expriment des opinions politiques sur Israël sans pour autant être l’objet de sanctions. Mais toute la différence tient en ce que leurs propos viennent en soutien à des actions de cet Etat pourtant tenues hors la légalité internationale.
Monsieur Bruno Guigue est donc l’objet d’une décision clairement politique.
Et au travers le cas du sous-préfet de Saintes, le gouvernement souhaite aussi faire un exemple destiné à intimider l’ensemble de la fonction publique. Aujourd’hui, c’est la situation de Bruno Guigue qui est en jeu mais c’est aussi l’avenir de tous qui se joue. Ne pas réagir, nous ferait assumer la responsabilité de jours encore plus sombres demain.
C’est pourquoi nous exprimons notre solidarité à Bruno Guigue, nous saluons son courage, et nous nous élevons contre la sanction prise à son encontre car elle est de nature politique tandis que ses propos sont salutaires. C’est pour nous une façon d’exiger qu’en la matière, comme en d’autres, il ne saurait y avoir en aucun cas de politique dite du “deux poids, deux mesures”.
Cliquez ici pour signer la pétition en ligne sur le site de soutien à Bruno Guigue
Patrick BRAOUEZEC, député de Seine Saint-Denis ; Alima BOUMEDIENE-THIERY, sénatrice ; Jean-Claude LEFORT, député honoraire ; Mouloud AOUNIT, secrétaire général du MRAP ; Jean BRAFMAN, conseiller régional d’Ile de France,Robert BRET, sénateur ; Alain Brossat, professeur des Universités Paris 8 Saint-Denis ; Olivier LECOUR GRANDMAISON, professeur des Universités, Maurice RAJSFUS, écrivain, Jean-marie RAINAUD, Professeur émérite des universités ; Jean-Jacques CANDELIER, député du Nord ; Francis Wurtz, député européen, président du groupe GUE ; Narriman KATTINEH, Docteur en Droit, Avocate ; Cyril BORGNAT, Avocat ; Olivier TAFANELLI, Avocat, Docteur en droit ; Georges LABICA, philosophe ; Maître Daniel VOGUET, avocat à la Cour de Paris ; José FORT, journaliste ; Vincent GEISSER, enseignant-chercheur, président du CIEMI ; Laurence COHEN, conseillère régionale communiste IDF ; Pierre COURS-SALIES Professeur de l’Université Paris 8 ; Pierre TEVANIAN, professeur de philosophie ; Christophe OBERLIN, Professeur de chirurgie ; Jean-Robert HENRY, directeur de recherches ; Kamel CHACHOUA , Chargé de recherche au CNRS ; Ahmed MAHIOU, agrégé des facultés de droit, directeur de recherches émérite au CNRS ; Pierre BERGEAUD, ancien directeur général de l’expansion scientifique française et libraire ; Lysiane ALEZARD, conseillère régionale IDF ; René Naba, journaliste- écrivain ; Mgr Jacques Gaillot Evêque de Partenia ; Jean-Claude Mairal, conseiller régional d’Auvergne, René Balme Maire de Grigny 69520, Paul BALTA, écrivain, journaliste, Rochdy ALILI, historien
GIPHY App Key not set. Please check settings