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Scandale en Israël : le don de sang d’une députée d’origine éthiopienne refusé car jugé “impur”

Parangon de vertu pour sa cohorte de zélés ambassadeurs en France, les BHL, Finkielkraut, Elisabeth Levy, Alexandre Adler et consorts, Israël pratique pourtant crânement un racisme d’Etat si peu vertueux, viscéralement, furieusement et systématiquement anti-palestinien, mais aussi contre les siens, ces juifs aux racines africaines, naturalisés israéliens, dont le seul tort est d’avoir la mauvaise couleur de peau aux yeux du gouvernement ultra-sioniste de Netanyahu.

La « seule démocratie du Proche-Orient » ne reconnaît pas tous ses enfants, surtout quand ils sont nés en Ethiopie et qu’ils sont taxés de mettre en péril la pureté de la race, au point de refuser leur don de sang, comme l’a fait récemment l’organisme Magen David Adom (Etoile rouge de David), l’équivalent de la Croix rouge israélienne, et ce quand bien même le sang jugé impur coulait-il dans les veines de la parlementaire Pnina Tamano-Shata…

Si à l’extérieur de ses frontières, on pardonne tout à Israël, son mur de la honte, ses invasions sanglantes, ses détentions arbitraires, cruelles et illimitées de Palestiniens, adultes et enfants, comme ses médias-mensonges, à l’intérieur de ses terres en revanche, le veto opposé au don de sang de la députée éthiopienne a provoqué un tollé, d’autant plus que cela s’est passé dans l’enceinte de la Knesset et qu’une caméra de surveillance en a immortalisé les instants tristement mémorables.

Face à cette femme politique, prête à tendre le bras pour une grande cause de santé publique, s’est dressé, dans toute sa splendeur, le racisme institutionnel à travers une responsable de la collecte de sang qui lui a lancé froidement, sans mâcher ses mots : "Selon les directives du ministère de la Santé, il n'est pas possible d'accepter le sang spécial d'origine juive éthiopienne". Des directives qui en rappellent d’autres de sinistre mémoire, et comble de l’impensable, les victimes d’hier en sont devenues les fervents prescripteurs d'aujourd’hui…

En effet, comme le rapportent les médias nationaux, le ministère de la Santé estime que le sang des juifs d'origine éthiopienne qui ne sont pas nés en Israël est susceptible de propager des maladies notamment le sida. Les discriminations qui frappent sans répit les 120.000 juifs éthiopiens ont encore de beaux jours devant elles sur une « terre promise » qui ne promet surtout que la résurgence funeste de l’apartheid.

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Outrée par une telle humiliation, la députée Pnina Tamano-Shata a laissé éclater sa colère lors d'une interview sur la chaîne de télévision privée "10", contre "cet affront fait à toute une communauté en raison de la couleur de sa peau". "J'ai 32 ans, je suis arrivée à l'âge de trois ans en Israël, j'ai effectué mon service militaire et j'ai deux enfants, il n'y aucune raison de me traiter de la sorte", s'est-elle indignée.

Se réfugiant dans la langue de bois, Netanyahu se souvient-il qu’il y a 16 ans une grande manifestation de protestation a rassemblé des centaines de juifs éthiopiens à Jérusalem, lorsque les médias avaient révélé que les autorités sanitaires se débarrassaient sans l'utiliser du sang donné par les membres de cette communauté ? "Depuis cette époque où j'ai moi même manifesté, rien n'a changé", a déploré la députée, en tenant à rafraîchir la mémoire de celui qui préside aux destinées colonialistes, répressives et bellicistes d’un petit Etat  qui s’autorise à franchir tous les paliers de l’innommable avec la suffisance de ceux qui jouissent d’une prime à l’impunité intolérable.

 

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