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Royaume-Uni : une entraîneuse voilée de football veut former un grand nombre de fillettes musulmanes

Balle au pied, Asha Ali Rage, une mère de famille somalienne, n’a cessé d’arpenter le terrain de football du centre de loisirs Small Heath, à Birmingham, depuis un certain jour de 2016 où, à la surprise générale, elle a endossé le maillot d’entraîneur.
Ayant fait sienne la devise « on n’est jamais mieux servi que par soi-même » et face à l’engouement pour le ballon rond de jeunes défavorisés de son quartier, pour la plupart de confession musulmane, elle s’est improvisée coach sportif tous les vendredis soirs, afin de voir des étoiles briller dans leurs yeux.
L’absence de volonté politique et de moyens financiers pour exaucer leur vœu le plus cher a poussé cette maman de trois enfants, dynamique et généreuse, à se familiariser avec les bases techniques et tactiques du football, en révélant des prédispositions pour le sport roi qu’elle-même ne soupçonnait pas.
« On n’a bénéficié d’aucune aide pour louer un terrain et s’offrir les services d’un entraîneur de football, digne de ce nom, pour ces jeunes enfants qui désiraient tant jouer au ballon. J’ai donc commencé à m’entraîner », a-t-elle expliqué en toute simplicité, comme si cela allait de soi.
Ne craignant pas de bousculer les mentalités, dans et en dehors de la sphère musulmane, elle a fait sensation en pénétrant voilée sur le terrain, munie de son sifflet, chaussée de crampons et en faisant preuve d’un enthousiasme très communicatif.


En l’espace de deux années des plus constructives qui ont fait mentir ses détracteurs et autres oiseaux de mauvais augure, Asha Ali Rage a creusé son sillon dans l’un des endroits les plus paupérisés de Birmingham, devenant une figure incontournable du football à l’échelle locale, notamment féminin.
A la tête du Dream Chaser youth club où plus de 160 enfants âgés de 7 à 17 ans, filles et garçons, sont inscrits, tous ayant en commun leur extraction sociale très modeste, voire pauvre, Asha Ali Rage tire une vraie fierté de l’intérêt accru pour le ballon rond d’un nombre croissant de fillettes musulmanes.
Elle a en effet réussi à faire d’un sport dominé par la gent masculine une véritable histoire de filles, dont certaines sont des jeunes talents en herbe. Parmi elles, sa propre fille démontre de belles dispositions, mais c’est surtout la perspective de retrouver chaque vendredi ses co-équipières qui lui procure sa plus grande joie.


« Je me suis fait beaucoup d’amies dans l’équipe. Je joue bien et tout le monde me dit Oh, wow, tu es très bonne ! », s’est-elle exclamée devant la caméra de la BBC, avant d’être rejointe par sa maman qui, oubliant son rôle de coach pendant quelques instants, l’a enlacée affectueusement.
« Certaines veulent jouer pour l’Angleterre », assure Asha Ali Rage en souriant, ajoutant : « La communauté musulmane vit dans son propre cocon. J’estime qu’en brisant ce cocon, je fais du bon travail et j’œuvre pour que ces enfants aient un avenir meilleur. Je les aide à développer leurs compétences, à prendre confiance en elles-mêmes ».
A Birmingham, dans l’un des quartiers les moins bien nantis de la ville, la première entraîneuse voilée de football nourrit de grandes ambitions, envers et contre tout. Elle aspire à initier à la pratique du ballon rond un grand nombre de jeunes filles musulmanes, en vue de favoriser leur autonomisation et, qui sait, peut-être même de détecter les pépites de demain…

 

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