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Réponse à la “Chronique d’Évariste” intitulée« Le PCF osera-t-il présenter Aounit aux législatives de 2007 »

« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire, ce n’est pas de subir la loi du mensonge triomphant qui passe. » Ceux qui ont l’audace d’écrire un tissu de calomnies et de contre vérités sous cette magnifique phrase de Jaurès n’ont même pas le courage de signer de leur nom. Il est vrai qu’il est plus facile de traîner dans la boue un homme qui a consacré sa vie à combattre le racisme sous toutes ses formes, à combattre les injustices d’où qu’elles viennent et, à travers cet homme, Mouloud Aounit, à salir le MRAP et ses militants en se cachant sous un confortable pseudonyme. Bravo le courage et l’honnêteté intellectuelle !

Ce n’est pas la première fois que des contre vérités sont sciemment distillées avec pour fondement les mêmes mensonges, les mêmes caricatures, les mêmes stéréotypes, la même volonté de nuire voire de détruire un homme, un mouvement qui dérangent. Ces méthodes, inspirées des régimes totalitaires, sont bien connues : elles visent à construire, organiser et consolider, par la répétition, la calomnie. Pour abattre le MRAP, certains tentent de faire croire à des dérives communautaristes et islamistes. Le mot est lâché : « islamogauchistes » (il fut un temps où l’on parlait de « judéobolcheviks » !).

Première contre-vérité : “Mouloud Aounit défenseur inconditionnel du voile à l’école publique” :

La position du MRAP sur cette question n’a pas changé depuis 1989, première “affaire” du foulard à Creil. Le MRAP et Mouloud Aounit n’ont eu de cesse, depuis lors, d’affirmer publiquement leur attachement à la laïcité de l’école et de l’ensemble de la société. Le MRAP s’est positionné sans aucune ambiguïté contre le port de signes “ostensibles” à l’école, et ce, parce qu’il considère que la laïcité est l’un des fondements de la République ; il a toujours considéré primordiaux l’enrichissement et l’émancipation par l’école de la République ; il s’est prononcé contre l’exclusion des jeunes filles du système éducatif, estimant qu’aux méthodes brutales lourdes de conséquences irréparables, il fallait préférer le dialogue.

Mouloud Aounit a exprimé sa pensée dans la rubrique Débats et opinions publiée le 25 septembre 2003 dans Le Monde : « le MRAP est un Mouvement laïque. Il oeuvre en faveur d’une conception de la laïcité qui ne saurait être synonyme de fermeture, d’exclusion, et de discrimination. Nous ne sommes pas favorables au port du foulard à l’école, comme pour tous les autres signes religieux. » Le MRAP prône au contraire une laïcité dynamique qui codifie les règles communes pour vivre ensemble dans l’espace public sans pour autant imposer le moindre reniement de soi-même des individus, quelles que soient leur religion, leur culture ou leur façon de penser….

Le débat hypocritement désigné/fixé ? autour des signes religieux (car on savait très bien qui était uniquement visé), à bien des égards, a été fort utile aux tenants du déviationnisme : cette affaire de foulard a permis de détourner l’opinion publique des problèmes réels qui affectent et menacent dangereusement la laïcité. La relégation sociale, les discriminations quotidiennes, la persistance d’établissements scolaires, qui sont bien souvent des ghettos sociaux dans des quartiers rongés par la mal-vie et l’absence de perspectives, sont autant de terreaux fertiles pour l’intégrisme, l’extrémisme et les replis communautaires.

C’est à ces problèmes-là que l’éducation doit apporter une réponse. Avec quelles lunettes de la haine, ceux qui se cachent derrière le pseudo “Evariste”, ont ils lu ces déclarations pour y voir un « soutien inconditionnel au port du voile à l’école publique » ? Autre question, depuis le vote de la loi sur le port des signes ostensibles à l’école, la situation catastrophique, à laquelle Mouloud Aounit demandait que le gouvernement s’attaque, a-telle changé ? Bien au contraire la casse de l’école laïque continue, décret après décret. Rappelons également que dans un communiqué du 14 octobre 2003 (communiqué à la rédaction duquel Mouloud Aounit a participé) le MRAP saluait l’attitude de la mairie de Paris qui, après une longue période de dialogue, avait exclu temporairement une fonctionnaire qui portait le foulard islamique dans l’exercice de ses fonctions.

Deuxième contre-vérité : la question du blasphème

Là encore et une fois de trop, la mauvaise foi et la calomnie ont eu raison de la vérité des faits et de l’honnêteté. Sans ambiguïté, le MRAP s’est toujours prononcé contre une loi interdisant le blasphème dont proposition avait été déposée à l’Assemblé Nationale par deux fois en 2006 par des députés UMP (28 février et 29 mars), tout comme il n’a jamais exprimé son soutien à une loi spécifique contre l’islamophobie, réclamant au contraire l’application intégrale de la loi de 1972 contre le racisme. A cet égard, la seule utilisation publique du mot « blasphème » a porté sur des déclarations de Jean-Marie le Pen se référant à un comportement relativement correct de la Gestapo pendant l’occupation.

Lors d’une interview par France 3 national au sujet des déclarations de Jean-Marie Le Pen et de la réaction du MRAP, Mouloud Aounit avait, en sa qualité de Secrétaire Général, condamné avec la plus grande vigueur le dérapage de Jean-Marie Le Pen qui constitue une offense grave aux victimes du nazisme et un encouragement aux passages à l’acte. C’est dans cet esprit que le MRAP a décidé de porter plainte pour contestation de crimes contre l’humanité. A la question du journaliste de France 3 concernant la problématique de notre plainte au regard de la liberté d’expression, Mouloud Aounit a répondu (citation des propos tels que reproduits sur le site web officiel de France 3) : « La justice doit être d’une fermeté exemplaire pour éviter non seulement la récidive, mais aussi pour prévenir. Et de montrer qu’aujourd’hui, si la liberté d’expression est un bien fondamental et fait partie des droits de l’homme, la liberté de blasphémer et la liberté d’ouvrir le champ au racisme doit être condamné avec la plus grande fermeté. »

Certes ce terme de « blasphème » était peut-être peu adéquat dans la mesure où il s’agit d’un mot à l’acception purement religieuse. Cependant, dans le contexte où il a été employé, il ne s’agissait que de souligner le caractère blasphématoire des propos d’un Le Pen s’attaquant à ce que la mémoire doit conserver comme un legs sacré du passé : la politique d’extermination des Juifs, des Tsiganes, des résistants, des démocrates, appliquée en France comme ailleurs en Europe par le régime nazi. Les propos de Le Pen, à la veille du soixantième anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz et à quelques jours de celui du ghetto de Budapest continuent l’entreprise négationniste des fascistes de toutes obédiences et ouvrent la porte, comme Mouloud Aounit l’a affirmé, à la perpétuation des attentats et des crimes racistes en Alsace, en Corse et dans la France entière, attentats contre des Juifs aussi bien que contre des Rroms et des musulmans ou/et des Arabes.

Ce constat, chacun (d’entre vous ?) a pu le vérifier sur certains sites : les extrémistes de tous bords se sont excités sur le mot, oubliant l’essentiel : notre condamnation sans appel des propos du leader du FN. Quel laïc n’a jamais dit “mon dieu” ou “c’est sacré” ? Laïcs et athées, nous voudrions rappeler un article de la loi française de 1972 contre le racisme (qui fut l’oeuvre du MRAP) : « toute discrimination fondée sur l’appartenance ou la non appartenance réelle ou supposée à une ethnie, une nation ou une RELIGION est interdite ».

Il existe encore au siège national du MRAP des affiches « pour la liberté de tous les cultes », conçues et réalisées bien avant l’arrivée de Mouloud Aounit au poste de Secrétaire Général.

3ème contre-vérité : les caricatures

A ce sujet trois contre vérités ont été sciemment distillées par certains pour nuire au MRAP. Là encore, jamais il n’a été question pour le MRAP d’ouvrir le moindre débat sur les caricatures mais de dénoncer une caricature raciste. Ce ne sont pas les 12 caricatures de Mahomet qui ont été dénoncées mais UNE SEULE, celle où il porte, en guise de turban, une bombe sur la tête. Ce qui prouve bien que ni le blasphème ni l’irrespect envers l’islam ne concernent le Mouvement.

Il ne s’agit pas là de liberté d’opinion car si tel était le cas, il faudrait demander l’abrogation de la loi de 1972 (ce que demande le FN) et autoriser, comme aux États-Unis au nom de la « sacro-sainte » (excusez nous, c’est encore un terme religieux) liberté d’expression, les appels à la haine raciste et le négationnisme. Le MRAP a en outre dénoncé avec autant de vigueur les odieuses caricatures sur l’Holocauste (encore un mot relevant du domaine religieux qui est utilisé par beaucoup !) parues dans la presse iranienne. Pour le MRAP la caricature de Mahomet incriminée ne pose pas une question religieuse et ce qui est en cause, ce sont le message raciste et les signifiants, à savoir l’équation véhiculée depuis le 11 septembre 2001 :“musulman=islamiste=terroriste”.

Chaque musulman devient coupable de chaque exaction commise dans le monde par des intégristes de l’islam. Une organisation antiraciste ne peut accepter un tel amalgame : cela ne relève d’aucune religion mais de l’”islamophobie”. C’est cette réalité qu’”Evariste” et d’autres refusent d’admettre.

L’islamophobie – qu’il s’agisse de la réalité du phénomène ou du terme utilisé pour le désigner – n’a pas été inventée par Mouloud Aounit. C’est un concept bien réel, reconnu et utilisé par l’ONU aussi bien que par l’Observatoire du racisme et de la xénophobie de l’Union Européenne (EUMC), et qui, depuis le 11 septembre 2001 qui a tristement mis le vent en poupe aux tenants du “choc des civilisations”, vient renforcer le racisme anti arabe. Ce phénomène a fait l’objet de multiples réflexions au sein du MRAP, notamment lors d’un colloque à l’Assemblée nationale le 20 septembre 2003 auquel participaient d’éminents chercheurs.

Un colloque de l’ENAR (European Network Against Racism) destiné à “recenser les nouvelles formes de racisme et les actes islamophobes” s’était tenu à Strasbourg dès octobre 2000. En octobre 2003, lors d’un discours à la mosquée de Paris, Jean-Pierre Raffarin, Premier Ministre, se disait inquiet d’ « une certaine islamophobie dans notre pays ». La Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI), du Conseil de l’Europe, aborde dans plusieurs de ses rapports « la lutte contre l’islamophobie ». Le MRAP et Mouloud Aounit n’ont donc rien inventé !

Nous rappelons que le Congrès du MRAP de décembre 2005 a reconnu dans une motion adoptée par 131 voix, contre 83 et 46 abstentions, le fait que « l’islamophobie est une nouvelle forme de racisme anti musulman et par conséquent entre dans le champ d’activités du MRAP » (la motion opposée qui a été rejetée faisait de l’islamophobie une simple question religieuse). Compte tenu de cette majorité, une question complémentaire avait été mise aux voix « le MRAP doit il poursuivre le combat contre l’islamophobie dans le cadre de la définition légale de la loi relative à la provocation à la haine raciale ? ». Le vote fut unanime moins 23 abstentions. Dans l’affaire des caricatures, l’affaire Redeker, etc.. Mouloud Aounit se limite donc à appliquer les décisions de Congrès.

Le fil conducteur du positionnement du MRAP et de son président est le combat contre le racisme sous toutes ses formes. Et c’est bien cette universalité du combat anti raciste qui dérange et qui fait du MRAP un ennemi à abattre ! On oublie que le MRAP a porté plainte contre la chaîne libanaise « Al Manar » qui diffusait une série antisémite que l’on pouvait capter en France, ce qui s’est soldé par l’interdiction de la chaine par le CSA. On oublie que le MRAP, à l’occasion du sketch de Dieudonné, contre lequel il avait porté plainte, avait déclaré « on ne peut pas rire de tout ». C’est d’ailleurs Régis Debré (et non Mouloud Aounit) qui a déclaré « l’humour à l’encontre de personnes constamment humiliées est une arme dangereuse ».

Il est à noter qu’Albert Lévy – l’un des fondateurs du MRAP dont vous manipulez ignominieusement le nom dans votre texte, et pendant longtemps son secrétaire général – ainsi que François Grémy, ancien président délégué, ont apporté leur soutien à Mouloud Aounit et au MRAP dans leur positionnement sur la “caricature”.

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Nous rappelons également que dans l’affaire « Chagnon » la justice avait donné raison au MRAP. Louis Chagnon a perdu le procès en diffamation intenté contre le MRAP parce que le procureur a reconnu qu’il était du rôle du MRAP d’être vigilant contre « toutes provocations à la haine que lui paraissent constituer les propos tenus en cours » par Louis Chagnon.

C’est ce même fil conducteur de l’universalité du combat antiraciste qui a conduit le MRAP et la Ligue des Droits de l’Homme à lancer une invitation à l’ensemble des forces progressistes de ce pays (associations, syndicats, partis) pour l’organisation d’une manifestation contre tous les racismes. Il est utile de rappeler à ce sujet que l’intégralité de l’appel fut signé par 96 organisations parmi lesquels, certes, l’UOIF et la Fédération Nationale des Musulmans de France comme vous l’écrivez, mais aussi (ce que vous oubliez de dire) par le Conseil National des Associations de Familles Laïques (CNAFAL), et Solidarité Laïque. Il est également utile de rappeler que cet appel se terminait ainsi : « La France que nous voulons c’est une République laïque qui accueille, dans la réalité, dans l’égalité des droits et le respect de la règle commune, la diversité de ceux qui y vivent. »

C’est sur la base de cet appel qu’eurent lieu le 7 novembre 2004 des manifestations à Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Strasbourg, Ajaccio, Toulouse. Quant aux accusations ressassées « d’être au service de l’intégrisme islamiste », réfutons les par la vérité des combats du MRAP dans le domaine international :

  •  le MRAP a été la seule organisation à appeler à un rassemblement devant l’ambassade d’Afghanistan lorsque les talibans en place ont imposé “aux non musulmans” le port d’un morceau de tissu jaune. Mouloud Aounit était présent au rassemblement et y a pris la parole ;
  •  le MRAP s’est mobilisé pour arracher à la mort Safya Husseini et Amina Lawal, condamnées à mort par lapidation par des tribunaux islamiques du Nigéria, pour avoir eu un enfant hors mariage. Mouloud Aounit était présent à tous les rassemblements et le président délégué du MRAP, co-signataire de ce droit de réponse, a été reçu à plusieurs reprises à l’ambassade du Nigéria ;
  •  Mouloud Aounit s’est enchaîné aux grilles de l’ambassade d’Iran pour tenter d’arracher à la mort les 13 Juifs qui y étaient condamnés, parce que Juifs, par le régime islamiste d’Iran ;
  •  Toujours à propos de l’Iran, le MRAP a été de tous les combats contre les violations des droits de l’Homme et surtout de la Femme, commis par la dictature islamique ;
  •  Mouloud Aounit fait partie du Comité pour les Droits de l’Homme en Iran ;
  •  Le MRAP a lancé, avec Ensemble Contre la Peine de Mort, une campagne contre les lapidations ; il a été à l’origine, avec l’Association des Femmes Iraniennes en France, d’une campagne contre les violations des droits des femmes, campagne qui a permis de sauver une fillette de 13 ans condamnée à mort par lapidation pour avoir été violée !
  •  le MRAP s’est associé à l’organisation internationale “Femmes Unies contre l’Intégrisme et pour l’Égalité” (WAFE) et a participé à tous les colloques organisés à ce sujet à l’Unesco.

    Enfin nous voudrions rappeler la lettre de Mouloud Aounit parue dans l’Humanité lorsque, pendant cent jours, ce journal a publié des lettres de personnalités en faveur des femmes afghanes :

    “Les linceuls ne sont pas faits pour être portés par les vivants

    Toi la mère, la femme, l’épouse, la soeur, condamnée à vivre sans exister, transformée en ombre fantomatique,

    Toi la mère qui a donné la vie à tes tortionnaires dont l’aveuglement t’interdit de visage, ils te nient dans ton droit à être toi-même dans la colère la joie ou le chagrin.

    Ta vie confisquée blesse notre conscience qui s’interroge douloureusement.

    Ces êtres au coeur sec, dont l’esprit de ténèbres oblitère le visage innocent des fillettes, et t’enchaîne, pour tous tes déplacements à ton mari, ton père, ton cousin, sont à mettre au ban de l’humanité.

    Viendra le jour où, à l’instar des bourreaux qu’a charriés l’histoire la plus lointaine, ceux-là mêmes devront répondre de leurs crimes contre ton humanité. Qu’ils sachent que ne restera pas sans réparation l’humiliation quotidienne qu’ils te font subir, la douleur d’être publiquement battue dans les rues de Kaboul.

    Un jour viendra où seront citées à comparaitre, au tribunal des hommes libres, pour non assistance à femmes en danger et complicité de haine et d’obscurantisme, les nations qui ont porté et maintiennent au pouvoir les taliban.

    Dans ta vie, faite de tortures permanentes, l’impuissance parfois te ronge, accentue tes souffrances. Sache cependant que les oppressions les plus insupportables ont toujours stimulé et libéré révolte, colère et résistance collective.

    Regarde ces femmes qui au péril de leur vie défient toutes les interdictions pour continuer à exercer leur métier dans la clandestinité. Vois ces familles qui persistent à envoyer leurs filles à l’école. Pense à tous ces hommes assoiffés de liberté et de justice qui, en Afghanistan luttent dans les conditions les plus extrêmes pour tirer ton peuple vers la démocratie et la modernité. Ce sont autant de petites étoiles d’espoir dans les ténébres qui se sont étendues sur ta terre.

    Enfin, toi que je regarde sans te voir, je ne quitte pas. Je lance vers toi ma solidarité d’homme, ton frère d’humanité. Toi dont les souffrances souvent m’empêchent de dormir”.

    A qui voudriez-vous faire croire qu’il s’agit là d’un texte écrit et signé par un “allié des islamistes” ?

    Quant aux “Indigènes de la République”, précisons que Mouloud Aounit n’a jamais signé leur appel, non plus que le MRAP, quand bien même certains de ses adhérents l’ont fait à titre purement individuel. Ce que le MRAP a dit de l’appel des Indigènes c’est qu’il s’agit d’un « cri » qu’il faut entendre sous peine de danger de graves dérives. La révolte des quartiers défavorisés de novembre 2005 a administré la preuve que nous n’étions malheureusement pas dans l’erreur.

    Et maintenant : Tariq Ramadan ! Là aussi, « Evariste » ne sait que trop que la photo qu’il manipule après bien d’autres, avec une totale malhonnêteté intellectuelle, a été prise dans le cadre de l’unique séance plénière du Forum Social Européen consacrée au thème « Racisme, xénophobie, antisémitisme, islamophobie, discriminations, stigmatisation des immigrés, des populations issues de l’immigration, des Rroms et des gens du voyage, rôle des médias, pour le dialogue des cultures (axe 5 du FSE) et tenue à Ivry le jeudi 13 novembre 2003 de 9h00 à 12h00. Sa tribune, présidée par Madeleine RÉBERIOUX, présidente d’honneur de la LDH, comportait Mouloud AOUNIT (MRAP-France), Ulla JELPKE (Junge Welt-Allemagne), Laszlo FARKAS (Rom Minorities Organisation of LAET-Hongrie), Svetlana SIMONOSKA (Antiwar Coalition-Macédoine), Tariq RAMADAN (Présence musulmane), Sintayeho Tsehay(WUK-Autriche), Henri WAHLAUM (Réseau européen des juifs pour la paix), Bahija OUEZINI (FTCR). La candidature de Mouloud AOUNIT présentée par le MRAP, pour prendre la parole en tant qu’organisation anti-raciste de France, avait été retenue par les organisateurs du FSE.

    Quant à son intervention ce jour là, elle avait été préalablement acceptée par le mouvement.

    A l’heure où la “lepénisation des esprits” rend “banal” le vote FN, où la droite extrême et une partie de l’UMP, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, reprennent un certain nombre des thèses de l’extrême droite, où les candidats Le Pen, De Villiers, Sarkozy risquent de cumuler un total de voix qui peut faire froid dans le dos ; à l’heure où l’extrême droite gangrène l’Europe au point d’avoir un groupe au Parlement Européen, “Evariste”, et ceux qui se cachent courageusement derrière le pseudonyme, choisissent comme cibles Mouloud Aounit et le MRAP, Michel Tubiana et la LDH, le PCF ou les Verts.

    A force de crier au loup contre des défenseurs de l’universalité des droits de l’Homme, ils pourraient bien contribuer à ce que les loups, les « vrais », entrent dans Paris. C’est alors que la République serait vraiment en danger !

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