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Portrait de l’imam Ibrahim Halitim

Ibrahim Halitim ne veut pas faire de l’Islam en Sambre-Avesnois un état dans l’état.

L’Islam doit s’intégrer dans le paysage religieux

Agé de 34 ans, fils d’imam, marié, père de quatre enfants, Ibrahim Halitim, est, depuis 10 ans, l’imam de la mosquée El Feth (ouverture) de Louvroil et celui de la mosquée Attaouba (le repentir) d’Hautmont.
Il est reconnu en tant que « chef » spirituel par la grande majorité de la communauté musulmane de la Sambre-Avesnois et par les autorités françaises. Une communauté non négligeable puisqu’elle compte quelque 4 000 familles réparties sur l’ensemble de l’arrondissement avec toutefois une dominante pour le Val de Sambre (Maubeuge, Louvroil, Hautmont, Jeumont, Aulnoye-Aymeries).
La pratique du culte a considérablement évolué depuis l’arrivée d’Ibrahim Halitim. Les aménagements réalisés, par exemple, à la mosquée El Feth font qu’aujourd’hui entre 900 et 1 000 fidèles y sont accueillis lors de la grande prière du vendredi. Par ailleurs, une école a été ouverte. Elle accueille, le mercredi, le samedi et le dimanche, 63 élèves âgés de 11 à 12 ans qui viennent apprendre l’arabe littéraire afin d’avoir accès aux textes sacrés du Coran dans la langue dans laquelle ils ont été écrits. Il ne s’agit pas, précisons-le, d’une école coranique.

Ouverture

L’arrivée d’Ibrahim Halitim dans le Val de Sambre a coïncidé avec la mise en place de rencontres inter-confessionnelles. Des moments d’échanges privilégiés entre musulmans, chrétiens et protestants. Ibrahim Halitim se veut avant tout un homme d’ouverture. Pour lui, « les musulmans doivent avoir une ligne de conduite liée à la société dans laquelle ils vivent, se souvenir que s’ils ont des droits, ils ont également des devoirs. »
Si Ibrahim Halitim « ne veut pas être plus royaliste que le roi », il souhaite néanmoins que les musulmans aient, en France, les mêmes droits que les autres religions. Et d’évoquer la liberté de culte pratiquée dans certains pays arabes. On a souvent évoqué le rôle subalterne que tenait la femme dans l’Islam. A ce propos il faut savoir que les choses ont, là aussi, considérablement évolué. Ainsi, elles sont de plus en plus nombreuses à fréquenter les mosquées sambriennes et l’imam d’ajouter : « Seuls les gens qui n’ont pas compris l’Islam font la différence entre les hommes et les femmes », le discours coranique s’adressant aussi bien aux uns qu’aux autres. Et de rappeler que la femme est quand même le pilier du noyau familial.

Mosquée

[…….] L’imam rappelle qu’une mosquée n’est pas seulement un lieu de prière, mais qu’elle doit être aussi un lieu d’éducation avec son école, sa bibliothèque, ses bureaux et même, pourquoi pas, sa salle de sport. Le débat sur la future mosquée a bloqué jusqu’ici sur le minaret, sujet ultra-sensible. Une mosquée sans minaret c’est pourtant comme une église sans clocher. Et Ibrahim Halitim d’évoquer, non sans humour, une mosquée, érigée à Rome, avec un minaret aussi haut que la basilique Saint-Pierre. Pour l’iman, le minaret n’est cependant qu’un accessoire dont l’Islam peut se passer. Il va plus loin encore en disant qu’il est même prêt a accepter, s’il le fallait, une architecture d’église à l’extérieur.

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Gérard LEMAIRE ( la Voix du nord mars 2001 )

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