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Les choix politiques monocolores de France Culture

Le site Internet oumma.com a publié au printemps un article qui s’étonnait des choix politiques quelque peu monocolores de France Culture. Je voudrais apporter sur ce point un témoignage personnel.

Alors que je suis régulièrement invité sur les différentes stations du service public, France Culture semble être un territoire interdit pour moi. Je ne suis pas en manque d’exposition médiatique, mais je trouve ce boycott pour le moins curieux et anormal. Jamais aucune invitation dans une émission ou dans un journal.

Début avril 2005, je publiais un livre intitulé « Vers la 4ème guerre mondiale ? ». Contactée par le responsable de la communication de l’IRIS, Monsieur Tuaillon, Madeleine Mukamabano s’était montrée favorable à l’organisation d’un débat autour de ce thème dans son émission “Notre époque”.

Une diffusion était même prévue le dimanche 24 avril 2005, mais elle fut “reportée” du fait de la grève que subissait Radio France.

Vers la fin du mois de mai, Monsieur Tuaillon reçut un appel d’Avril Ventura, assistante de Mme Mukamabano, agacée par les messages successifs que celui-ci lui avait laissés afin d’organiser un nouveau rendez-vous. Celle-ci l’informa alors que l’émission ne se ferait pas, car “aucun des chroniqueurs réguliers ne voulait débattre avec moi”. Je prenais contact avec certains d’entre eux qui m’avouaient leur étonnement et disaient n’avoir jamais été contactés à ce propos.

Je découvrais que la raison du veto qui m’a été opposé était liée à une prétendue hostilité à l’égard d’Israël de ma part. Mes positions sur le conflit israélo-palestinien sont claires et constantes : soutien à la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 (avec possibilité de modifications territoriales si elles sont mutuellement agréées), Jérusalem capitale des deux Etats, reconnaissance d’Israël par les pays arabes, garanties de sécurité pour Israël et condamnation de tout acte terroriste. Ce sont des objectifs largement partagés. Alors comment expliquer ce traitement discriminatoire à mon égard ?

Pour avoir commis le crime, sans doute impardonnable et imprescriptible pour certains de suggérer un rééquilibrage de la position du Parti socialiste en faveur de la situation des Palestiniens, je suis depuis lors l’objet de la vindicte des amis inconditionnels d’Israël en France. Les critiques sur la politique du gouvernement israélien que je peux exprimer sont pourtant bien moins vives que celles que de nombreux Israéliens émettent eux-mêmes, y compris l’ancien Ambassadeur d’Israël en France, Elie Barnavie.

J’entretiens par ailleurs des relations de travail cordiales avec l’Ambassade d’Israël à Paris.

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On se montre donc à France Culture plus royaliste que le roi.

Si je peux comprendre que les radios communautaires, ou les médias privés, fassent des choix subjectifs, il me paraît pour le moins curieux qu’une antenne de service public, financée par la redevance, soit aussi partisane sur un sujet sensible sur lequel la diversité des points de vue est, encore plus qu’ailleurs, un impératif déontologique.

Ceux qui estiment qu’il faut défendre le gouvernement israélien en toutes circonstances ont certes le droit de s’exprimer, car c’est une opinion recevable. En revanche, il n’est pas normal que ceux qui pensent différemment soient interdits d’antenne, ou le soient à titre de “caution minoritaire”, pour tenir le rôle de l’alouette dans le pâté de cheval et d’alouette.

Il y a même des cas où les choix idéologiques l’emportent sur le respect dû au public et le devoir d’information.

Le nouveau directeur de France Culture arrive avec une réputation d’honnêteté intellectuelle. Espérons qu’à l’avenir, l’antenne respecte non seulement la diversité des sensibilités, mais également la rigueur de l’information.

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